Mécanique quantique
Moments angulaires : spin ($S$)
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- Moments en mécanique quantique
- Nombres quantiques
- Postulats de la mécanique quantique
- Postulat I : principe de superposition
- Postulat II : principe de correspondance
ou description quantique d'une grandeur physique - Postulat III : principe de quantification
ou valeurs possibles d'une observable - Postulat IV : décomposition spectrale ou
interprétation probabiliste de la fonction d'onde - Postulat V : réduction du paquet d'onde
- Postulat VI : évolution temporelle de l'état quantique
- Principe d'incertitude
- Observables
- État quantique
- Fonction d'onde
- Symétries
- Modèle standard des particules
- Interactions fondamentales ou élémentaires
Dans les deux mécaniques, classique et quantique, le moment angulaire (ou cinétique) est l'une des trois propriétés fondamentales du mouvement avec la quantité de mouvement et l'énergie.
La notion de moment angulaire regroupe plusieurs opérateurs qui ne doivent pas être confondus en mécanique quantique.
- le moment angulaire orbital " classique " ($L$) ;
- le moment angulaire intrinsèque ou spin ($S$) qui n'a pas d'équivalent en mécanique classique ;
- le moment angulaire total ($ J$).
Le nombre quantique $s$ est le quatrième nombre quantique qui permet de définir l'état quantique unique d'une particule (spin-orbitale).
Notion de spin
Le spin est le moment angulaire intrinsèque des particules quantiques : il définit l'orientation des particules dans un champ magnétique.
- Pour en savoir plus, Electron Spin and Its History et Qu’est-ce que le spin d’une particule ou d’un atome ?
- Pour avoir une vision simplifiée, mais claire du spin de l'électron (Petit manège : le spin des électrons).
Expérience de Stern et Gerlach
L'expérience de Stern et Gerlach (cf. ci-contre), faite en 1922 par Walter Gerlach (1889-1979) et Otto Stern (1888-1969), a montré qu'en mécanique quantique, on ne peut pas utiliser uniquement le moment angulaire " classique ", opérateur vectoriel qui possède trois composantes, correspondant chacune aux différentes dimensions de l'espace.
Pour l'expliquer cette expérience, on doit distinguer :
1. le moment angulaire - ou cinétique - orbital " classique ", $L$, i.e. rotation de l'électron autour du noyau.
2. le moment angulaire ou cinétique intrinsèque ou spin $S$ - au départ, rotation de la particule sur elle-même (en anglais " spin ", tourner) -, découvert en 1925 par George Uhlenbeck (1900-1988) et Samuel Goudsmit (1902-1978).
La représentation du spin en terme de simple rotation (comme une " toupie ) a été abandonnée : pour un électron, elle nécessiterait une vitesse tangentielle de rotation à l'équateur qui serait supérieure à la vitesse de la lumière, ce qui est impossible dans le modèle standard (Wolfgang Pauli, 1924). Toutefois, l'image de la toupie permet de la rendre compréhensible, même si elle est fausse.
On peut extrapoler l'expérience de Stern et Gerlach en disant que chaque électron se comporte comme un petit aimant qui possède un pôle nord et un pôle sud : c'est cette propriété qu'on appelle spin (expérience de Stern et Gerlach).
Le spin d’une particule pourrait être représenté non une rotation de la particule mais une rotation du vide (constitué de particules et d’antiparticules virtuelles) autour de la particule (cf. article).
Cette rotation est purement quantique, et n'a pas d'équivalent en mécanique classique (cf. monde quantique).
Opérateur de spin
Ce spin $S$ est représenté, par un opérateur vecteur de spin $S=(S_x\,,S_y\;,S_z)$ dont les trois opérateurs ont des relations de commutation identiques à celles de $L$ qui suivent le principe d'incertitude.
- $[S_i,S_j]=i\hbar\sum\limits_{n=1}^{3}\epsilon_{ijk}S_k$, $\forall i,j,k\;\in\{x,y,z\}$,
- où $\epsilon_{ijk}$ représente le symbole de Levi-Civita, i.e. indicateur antisymétrique d'ordre 3 qui peut être exprimé à partir du symbole de Kronecker et ne prendre que trois valeurs : $-1,\;0,+1$
Par contre, il est possible de mesurer (simultanément) :
- $S^2$, lié au nombre quantique de spin $s$ par l'équation suivante : $ S^2=\hbar^2s(s+1)$, où $s\in \{0,\;1/2,\;1,\;3/2\;,...\}$ et $\hbar$ est la constante de Planck réduite ;
- $S_z$, lié au nombre quantique de projection de spin $m_s$, projection de $S$ sur l'axe quantique classique $z$ : $S_z=\hbar m_s$, où $m_s\in \{-s\;,-(s-1),…\;,+(s-1)\;,+s\}$ : : on trouve donc $2s+1$ valeurs pour $m_s$
De manière purement quantique, le spin peut s'écrire : $\vec S$= $\dfrac{\hbar}{2}\vec\sigma$, $\sigma$ étant les matrices de Pauli.
- Les vecteurs propres de $S_z$ sont : $\left\vert\uparrow\right\rangle=\begin{pmatrix}1\\0\end{pmatrix}$ et $\left\vert\downarrow\right\rangle=\begin{pmatrix}0\\1\end{pmatrix}$ d'où,
- $\vec S_z\left\vert\uparrow\right\rangle=\dfrac{\hbar}{2}\left\vert\uparrow\right\rangle$ et $\vec S_z\left\vert\downarrow\right\rangle=-\dfrac{\hbar}{2}\left\vert\downarrow\right\rangle$ et $S^2\left\vert\uparrow,\downarrow\right\rangle=\dfrac{3\hbar^2}{4}\left\vert\uparrow,\downarrow\right\rangle$
En géométrie en la physique, les spineurs sont des éléments d'un espace vectoriel (complexe) qui peut être associé à l'espace euclidien (cf. les spineurs en physique).
- C'est le mathématicien français Élie Cartan (1869-1951) qui les introduit en 1913.
- Les spins peuvent être considérés comme des objets concrets en utilisant un choix de coordonnées cartésiennes. Dans l'espace euclidien par exemple, les spineurs peuvent être construits en faisant un choix de matrices de Pauli correspondant aux trois axes de coordonnées. Les vecteurs colonnes complexes à deux composants sur lesquels ces matrices agissent par multiplication matricielle sont les spineurs.
- Les spineurs sont incorporés naturellement dans l'algèbre de Clifford : son algèbre de Lie permet de simplifier les calculs en utilisant les matrices gamma (ou de Dirac.
- Paul Dirac utilisa les bispineurs pour sa fameuse équation de la fonction d'onde d'un fermion ($S=1/2$).
Le spin se combine avec le moment angulaire orbital pour donner le moment angulaire total $ J$ : $ J=L+S$.
Le couplage spin-orbite (appelée aussi couplage du moment angulaire) est dépendante de la conservation de $J$ et explique de nombreuses expériences sur l'atome.
Il faudra attendre 1928 et Paul Dirac (1902-1984) pour introduire le spin dans l’équation de Schrödinger.
Symétrie du spin
Dans les groupes de spin, l'algèbre de Lie est $SU(2)$.
La rotation à 360° en mécanique classique $(R^3)$ renvoie au même vecteur $R(\hat z,360°)$ - groupe $SO(3)$ -, ce qui n'est pas le cas en mécanique quantique (cf. connexion entre les deux groupes).
- Si le moment angulaire orbital $L$ est de symétrie de groupe $SO(3)$, le spin $S$ et le moment angulaire total $J$ sont de symétrie $SU(2)$.
- Dans les deux derniers cas, la rotation du spineur de 360° transforme le spineur en son opposé - elle est aussi différencié d'une rotation de 0° -. Par contre, la rotation $R_{otation}(\hat z,720°)$ renvoie au même spineur (Rotations in Quantum Mechanics, and Rotations of Spin- 1/2 Systems).
Si le moment angulaire orbital $L$ provoque une rotation des particules sans modifier le spin, le spin $S$ provoque la rotation du spin sans modifier les positions. Le moment angulaire total $(J)$ fait tourner l'ensemble du système.
Si le moment angulaire total est un demi-entier, la rotation autour de l'axe $z$ par exemple est $R_{otation}(\hat z,360°)=-1$ alors qu'elle est de $+1$ lorsqu'il est entier (rotation d'un spineur et théorie des twisteurs).
Nombre quantique de spin
MathématiquesMécanique quantiqueDualité onde-corpusculeRelativité avant EinteinRelativité restreinteChamps en physiqueMécanique newtonienneMécanique analytiqueMoments en mécanique quantique Moments angulairesMoments magnétiquesNombres quantiquesPostulats de la mécanique quantiquePrincipe d'incertitudeObservablesÉtat quantiqueFonction d'ondeÉquation de SchrödingerOrbitalesÉquation de DiracSpin-orbitalesCouplage spin-orbiteConfiguration électroniqueSymétriesGroupes de symétrieParité ou symétrie $\mathcal P$ Hélicité et chiralitéSymétries $\mathcal C$, $\mathcal C\mathcal P$, $\mathcal C\mathcal P$, $\mathcal T$, $\mathcal C\mathcal P\mathcal T$Modèle standard des particules