Citation
« La théorie de l'Evolution traite d'événements
très anciens, détruit la position privilégiée
de l'espèce humaine non seulement comme couronnement mais aussi comme
finalité de la création, et foule aux pieds la moitié
des religions de la planète. »
Ian Stewart
Pour comprendre les controverses entre les courants fixiste d'une part, et transformiste et évolutionniste d'autre part, il nous faut tout d'abord envisager les forces en présence lorsque Charles Darwin (1809-1882) écrivit ce « maudit livre » qui l'a « presque tué » : " l'origine des espèces " en 1859 ( infos), cinquante ans tout juste après la " Philosophie zoologique, ou Exposition des considérations relatives à l’histoire naturelle des animaux.. " où Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) expose ses vues sur sa théorie de transformation des espèces ( infos).
A cette époque, deux grands courants s'opposent :
Le fixisme est la théorie selon laquelle les espèces sont
apparues telles qu'elles pendant les périodes géologiques.
En d'autres termes, la spéciation (processus évolutif par
lequel de nouvelles espèces vivantes apparaissent) n'existe pas.
Le fixisme est le plus souvent créationniste : le créationnisme est une théorie qui stipule que le monde, et en particulier les espèces animales, a été créé par Dieu ( infos).
« Dieu créa les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur espèce, dont grouillèrent les eaux, et tout oiseau ailé selon son espèce. Dieu vit que cela était bon. » Genèse 1, 21
« Dieu dit : " Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, petites bêtes, et bêtes sauvages selon leur espèce ! Il en fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les petites bêtes du sol selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. " » Genèse 1, 24 et 25
Jusqu'au concile de Trente ( infos) entre 1545 et 1563 qui stipule la scrupuleuse exactitude de la Bible, les interprétations qu'en donnèrent les pères de l'église, comme Saint Augustin (354-430), Saint Thomas d'Aquin (1225-1274) ou les exégètes juifs sont purement symboliques.
Vous pouvez lire le chapitre XV et XVI d'un ouvrage inachevé de Saint Augustin " De la genèse au sens littéral " où Il pense que Dieu n'a pas créé toute la nature d'emblée : il a seulement donné à la terre et à l'eau le pouvoir de faire apparaître la vie à un moment fixé par le Créateur : il appelle cela les raisons séminales. Cela implique, les raisons séminales étant immuables, que les espèces proviennent d'autres espèces ( infos).
Jusqu'au XVIIIe siècle, les savants ont perçu la nature comme créée par Dieu (ce qu'on nomme la théologie naturelle - infos -).
Déjà, Aristote pensait que les êtres accomplissaient leur destin et que le but Suprême est le maintien de l'ordremondial que « la toute-puissante Raison supérieure a créé dans Sa sagesse et Sa bienveillance » Hélène Schmitz ( infos). On peut facilement remplacer les termes précédents par Dieu, ce que fit d'ailleurs Saint Thomas d'Aquin.
« Il y a dans l'âme humaine, une faculté supérieure qui domine les sens, et qui n'a point son origine dans la sensation. Le nous ou la raison, loin de tenir au corps dont la sensation dépend toujours, est incorporel et vient d'ailleurs. Il est non seulement immortel, mais éternel, et par suite incorruptible. » Jacques François Denis (1847) : " Rationalisme d'Aristote " ( infos)
Par la suite, la lecture de la bible se fait plus
littérale.
« Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages » Romains, 1,20
On peut se référer à un livre de Bernard Nieuwentijt " L'Existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature " paru en 1715 en hollandais ( infos). Ou les écrits de Voltaire : « Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer, mais la nature tout entière nous dit qu’il existe. ». Le monde est une merveille : « Rien n’ébranle en moi cet axiome, tout ouvrage démontre un ouvrier. »
Les fixistes considèrent que :
Jules Barthélemy-Saint-Hilaire (1805-1895), écrit, à la fin de la préface de " l'Histoire des Animaux " d'Aristote ( infos) : « Si la nature n'a pas de but, si elle n'a aucun sens, la vie de l'homme, c'est-à-dire notre vie, en a bien moins encore. La soi-disant philosophie positive, en détruisant toute notion de fin dans la nature, la détruit du même coup dans l'être humain. Notre existence morale et intellectuelle n'a pas plus de signification que notre existence animale. L'homme n'a pas de destinée : les sociétés qu'il forme n'en ont pas davantage : l'humanité est anéantie dans les individus aussi bien que dans les peuples : il ne reste plus en nous que la brute, un peu plus raffinée que les autres, mais, tout aussi fatalement qu'elles, livrée sans frein à tous ses appétits et à toutes ses passions les plus furieuses. »
Par contre, les fixistes admettent que des variations de certains caractères peuvent se perpétuer au sein de l'espèce pour former des races, comme celles des pigeons ou des chiens par exemple.
Connaissances
au XIXeEvolutionnisme
avant DarwinJeunesse
de Darwin
Voyage du BeagleGéologie à bord du BeagleZoologie à bord du Beagle
Darwin avant l'Origine des EspècesL'Origine
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Darwin
après l'Origine des EspècesThéorie
de l'évolutionDarwin
et la question raciale
Développement de la génétiqueNéodarwinismeClassification
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Darwin
et AgassizDarwin
et les Chrétiens