Notion de comportement
Définir un comportement est une des tâches les plus complexes qui soient : des milliers d'ouvrages ont traité de ce sujet.
De nombreuses écoles se sont affrontées, quelquefois très violemment, car ce concept touche à la vision que nous avons des animaux et de nous-mêmes, de nos actes, de notre vision et de notre place dans le monde, de la morale, de la réalité de l'âme et de la religion (histoire de l'éthologie).
Qu'est ce qu'un comportement ?
Un comportement peut être défini comme un ensemble des réactions observables chez un individu en réponse à une stimulation ou stimulus quelconque qu'il soit extérieur ou intérieur.
1. La modification de son environnement au sens large provoque un " acte " et l'on observe ce que l'animal " fait ".
En éthologie, ce sont les mouvements, les émissions sonores et attitudes posturales d'un animal, de même que les modifications perceptibles de ces manifestations qui favorisent la compréhension réciproque et, dès lors, peuvent déclencher des réponses chez le partenaire du moment (Immelmann).
2. A partir de là, comment peut-on étudier ce phénomène qui peut être extrêmement complexe ?
De nombreuses écoles s'y sont attelées suivant une vision :
- soit vitaliste,
Le courant vitaliste, base de nombreuses religions, comprend
en général d'excellents observateurs du monde animal : ils
affirment que les comportements sont motivés par des pulsions,
des instincts
d'origine interne.
- soit mécaniste.
Depuis René Descartes (1596-1650), l'animal est non seulement dépourvu de pensée, mais également perçu dans son fonctionnement comme l'équivalent d'une machine.
Comportement suivant les écoles
Behaviorisme et éthologie
1. Pour les behavioristes, Edward Thorndike (1874-1949), John Broadus Watson (1878-1958), Burrhus Frédéric Skinner (1904-1990)…, tout comportement peut être défini comme une réponse à un stimulus : l'animal ne se construit que par apprentissage (behaviorisme et psychologie expérimentale).
2. Pour Konrad Lorenz (1903-1989), Nikolaas Tinbergen (1907-1988)…, la génétique influence fortement les comportements (éthologie objective).
L'éthologie a imposé un questionnement précis, appelé questionnement de Nikolaas Tinbergen (1907-1988), pour comprendre ce qu'est un comportement (questionnement de Tinbergen). Cette approche va conduire à réduire les quatres questions en deux catégories :
- les causes proximales (proximate mechanisms) d'un comportement, c'est-à-dire causales (mécanisme, ontogenèse),
- les causes ultimes (ultimate mechanisms) d'un comportement, c'est-à-dire fonctionnelles (fonction biologique et valeur adaptative et phylogenèse).
3. L'éthologie cognitive dépasse cette opposition stérile entre l'inné et l'acquis (querelle entre inné et aquis).
Les caractéristiques de chaque comportement, qui les différencient des autres, sont appelées déterminants du comportement qui sont :
- internes (génétiques),
- externes (épigénétiques : environnement, expérience).
Depuis la révolution cognitiviste, nous savons que l'animal a les capacités de catégoriser son environnement et de se le représenter (courant précognitiviste).
École française
Nous, vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres, définissons un comportement suivant un modèle cybernétique : nous avons une vision plastique et dynamique des comportements.
Le concept de comportement " normal " nous fait aborder les notions :
Après avoir essayé de définir un comportement avec toutes les difficultés que cela comporte, il faut en plus parler de " normalité " : qu'est ce qui est " normal " et qu'est-ce qui est " pathologique " (comportement pathologique) ?