Gestation chez la chatte
Données physiologiques et comportementales

Chez les Mammifères Euthériens (placentaires), la fécondation entre un - ou plusieurs - ovules (émis par l'ovulation) et un spermatozoïde, provenant de l'éjaculation dans les voies génitales de la femelle (dans le vagin le plus souvent), se situe dans les trompes utérines. Le zygote (oeuf fécondé) commence à se multiplier, se niche dans l'endomètre de l'utérus (nidation) et se développe.

La gestation (ou gravidité) est un état fonctionnel particulier propre à la femelle de vivipare qui porte son ou ses petits dans son utérus, entre la fécondation et la parturition (mise bas ou accouchement).

Pendant la gestation, deux processus de développement se mettent en place simultanément :

• le développement de l'embryon, avec la croissance et la différenciation de l'embryoblaste et sa transformation en embryon diblastique, puis triblastique pendant la période embryonnaire, jusqu'à la période foetale ;
• le développement des annexes (ou membranes) foetales ou embryonnaires au nombre de quatre (amnios, placenta, vésicule vitelline et allantoïde).

Les annexes foetales de la chienne se développent quelque peu différemment de celles de l'homme.

• Le placenta est de type endothéliochorial ( infos) et zonaire.
• La cavité allantoïdienne est très développée par rapport à la cavité amniotique.
  
  

Durée de gestation chez la chatte

La durée effective de la gestation est de 65 jours environ. Elle est calculée à partir du coït qui provoque l'ovulation jusqu'à la parturition (mise bas).

Vous trouverez dans les livres que la durée de gestation est de 55 à 74 jours suivant la date de la saillie.

Cette grande variation est due à la survie prolongée des spermatozoïdes et des ovocytes.

N'oublions pas que la chatte est une femelle à ovulation provoquée : l'ovulation se produit 48 à 72 heures après le coït.

• Plus la portée est nombreuse, plus la gestation est courte.
• Si la portée naît avant le 61^ème jour, les chatons risquent de mourir car leurs poumons ne sont pas assez développés.

Il existe deux particularités importantes chez la chatte.

1. Des cas de superfécondation, comme chez la chienne, explique la naissance de petits de pères différents.

La superfécondation est défini comme la fécondation de plusieurs ovules par des mâles différents : cela tient au fait qu'il s'écoule au moins 48 à 72 heures entre les coïts et l'ovulation.

2. Evénement plus rare chez les mammifères, on peut assister à une superfétation.

La superfétation consiste en l'implantation de nouveaux ovules dans un utérus qui contient déjà des embryons en développement.

En effet, 10% des chattes peuvent présenter des chaleurs pendant leur grossesse : en général, elle apparaissent entre le 21^ème jour et le 24^ème jour, quelquefois même plus tardivement vers 6 semaines.

• Les coïts peuvent être fécondants ce qui explique la mise bas de petits d'âges différents dont certains sont vivants, d'autres mort-nés ou prématurés.
• Bien plus rarement, on a pu mettre en évidence la naissance de deux portées à plusieurs jours d'intervalle.

Les barrières physiologiques naturelles ne nous permettent pas de donner une explication rationnelle à ce phénomène.

Modifications chez la chatte gestante

Modifications endocrinologiques

La gestation est sous le contrôle de la progestérone.

Les sources de production de la progestérone sont :

• les corps jaunes ovariens, mais également
• le placenta ne sécrète de la progestérone qu'à partir du 35^ème jour, mais prend le relais seulement à partir du 50^ème jour (espèce placenta dépendant).

Rappelons que la progestérone est uniquement d'origine ovarienne chez la chienne.

Le taux de progestérone est maximal vers 3 à 4 semaines et reste assez élevé jusqu'à la parturition ou mise bas.

La chute de la progestérone, à la fin de la gestation, est bien moins spectaculaire que chez la chienne.

D'autres modifications hormonales apparaissent pendant la gestation.

1. Le taux des oestrogènes fluctue pendant la gestation, contrairement à la chienne.

Certaines chattes peuvent même manifester des comportements de chaleurs pendant la gestation.

Cela pourrait peut-être expliquer certains phénomènes de superfétation chez cette espèce.

2. La prolactine est indispensable et joue un rôle lutéotrope essentiel en association avec la LH : elle inhibe la dégradation de la progestérone et augmente le nombre de récepteurs à la LH au niveau du corps jaune.

Cette action est connue chez la chienne, la chatte et les rongeurs, mais n'a pas été prouvée chez la femme. En effet, sa sécrétion augmente à partir du 25^ème jour et devient importante vers le 35^ème jour. La cabergoline (anti-laiteux connu sou le nom de Galastop®) a un rôle abortif chez ces animaux lors de gestation avancée.

• A la fin de la gestation, son taux augmente pour déclencher la lactation (montée de lait ou lactogenèse).
• Elle semble également provoquer des changements comportementaux comme la fabrication du nid.

N'oublions pas que le taux de prolactine peut être très élevé dans les deux sexes et signe un bon indice d'un état pathologique d'anxiété.

3. La relaxine est une hormone de gestation (pas de pseudo-gestation).

Elle est sécrétée par le syncytiotrophoblaste peu après la nidation. Elle est mesurable dès le 25^ème jour et sa concentration est maximale vers le 30^ème-35^ème jour. Sa concentration diminue ensuite jusqu'à la parturition, alors qu'elle reste élevée chez la chienne pendant près de 9 semaines.

Modifications physiologiques

Les modifications physiologiques sont nombreuses :

• anémie ;
• augmentation du volume sanguin, du débit cardiaque (40%), de la fréquence respiratoire, de la consommation en oxygène (20%).

La chatte mange plus et grossit surtout au cours du deuxième mois de gestation.

Entre 15 à 18 jours après la fécondation, on observe une modification des mamelons.

• Ils grossissent légèrement et rosissent est un signe fiable de gestation.
• Elle est d'autant plus visible que les poils environnants s'écartent.

Modifications comportementales

Les modifications comportementales sont peu significatives et sont souvent liées à la prise de poids qui provoque une baisse d'activité globale de l'animal.

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