Phéromonothérapie

Citation

« Je vois le monde à travers le filtre de mes émotions, quelle que soit leur force. Le filtre est toujours là, le monde aussi. »

Esther Rochon

Sommaire

La communication phéromonale est une communication chimique, comme la communication olfactive.

Bombyx et bombicol
Bombyx et bombicol
(Photo : creativecommons.org/p. gibellini)

Les sens chimiques que sont l'olfaction et le goût nous permettent de jauger notre environnement !

Les deux systèmes agissent de pair pour créer le monde des odeurs, des goûts et des saveurs (synthèse des deux sens).

La communication olfactive revêt deux aspects :

  • olfactif pur : les stimuli excitent les neurones olfactifs ;
  • phéromonal : ce sont les neurorécepteurs de l'organe voméronasal qui sont mis à contribution. Nous verrons que ce n'est pas aussi simple.

Chez les Vertébrés, les phéromones communiquent sur :

  • la reconnaissance de l'individu (appartenance à une famille, à un groupe),
  • son stade physiologique (âge, sexe, maturité et réceptivité sexuelle),
  • son statut social (position hiérarchique),
  • son état émotionnel,
  • sa localisation spatiale.

Les travaux de Verberne et De Boer, Verberne et Leyhausen ont montré que les sécrétions faciales, en association avec les sécrétions urinaires, informent les chats mâles de la réceptivité des femelles.

Ces chercheurs ont été les premiers à mettre en évidence le rôle relationnel des phéromones faciales chez le chat. Des compresses frottées sur les joues des chats et placées sur les marquages urinaires en diminuaient la fréquence.

Rencontre-chien-chat
Rencontre insolite
(Photo : creativecommons.org/Lucs 4891)

Patrick Pageat a tout particulièrement étudié les phéromones faciales du chat.

  • il a isolé la fraction F3, commercialisé depuis sous le nom de Feliway® et a eu l'idée d'utiliser les phéromones dans les troubles comportementaux chez les carnivores domestiques.
  • Il a ouvert la voie à une nouvelle branche de la thérapeutique : la phéromonothérapie.

Puis, une autre phéromone faciale (ciblée sur l'allomarquage), analogue de fraction F4 - Felifriend® - a été utilisée dans les troubles de la socialisation aussi bien intra qu'interspécifique.

Une nouvelle classe thérapeutique, les apaisines, a, depuis, fait son apparition dans l'arsenal thérapeutique.

Les apaisines, retrouvées chez toutes les espèces de mammifères, y compris chez la femme, sont produites au moment de la lactation et sécrétées par une région anatomique variable selon les différentes espèces. Elles seraient responsables de l'attachement des petits à la mère.

De nombreux travaux sont en cours sur les phéromones humaines.

La phéromonothérapie a pour but de lutter contre les troubles émotionnels chez nos carnivores domestiques.


Elle vient en complément efficace de thérapies, adjuvées ou non par un traitement psychotrope.

Vue d'ensemble sur les phéromonesCommunication phéromonalePhéromonothérapie
ApaisinesAdaptylFeliwayFelifriend

Bibliographie
  • Verberne G., De Boer J.N. - Chemocommunication among domestic cat - Z.Tierpsychol, 42, 86-109, 1976
  • Verberne G., Leyhausen P. - Marking behavior of some Viveridae and Felidae : time internal analysis of the marking pattern - Behavior, 58, 192-253
  • Pageat P. - La communication chimique dans l'univers des carnivores domestiques - PV, vol 28, n°181, 1997
  • Brossut R. - Phéromones : la communication chimique chez les animaux - CNRS Editions, Paris, 143 p., 1996
  • Wyatt T.D. - Pheromones and animal behaviour : communication by smell and taste - Cambridge University Press, 391 p., 2003
  • Leroy Y. - L'univers odorant de l'animal - Boubée, 375 p., 1987
  • Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M. - Psychobiologie  - DeBoeck Université, Bruxelles, 849 p., 1998