Glande mammaire
Mammogenèse et gestation

On peut distinguer différentes périodes dans cette mammogenèse :

• la période foetale,
• la naissance à la puberté,
• la puberté,
• les cycles sans gestation,
• la gestation,
• l'involution lors du sevrage.

• la lactogenèse, ensemble des phénomènes physiologiques qui permettent la synthèse du lait dans les cellules mammaires pendant la mammogenèse ;
• la lactation ou galactopoièse, ensemble des phénomènes physiologiques qui permettent la sécrétion, puis l'excrétion, par la glande mammaire, des éléments constituant le lait.

Mammogenèse et gestation

La mammogenèse évolue peu en fonction des cycles oestraux de la femelle.

En général, pendant les cycles sans gestation, les glandes mammaires se développent peu ou pas du tout sous l'influence de la progestérone.

Pendant la gestation, tout va changer !

Chez la vache par exemple, du début à la fin de la gestation, les alvéoles passent de 0 à 69,3%, les canaux de 15,9% à 3,6%, le tissu adipeux de 48 à 0,8%, le tissu conjonctif de 36,1 à 26%.

Facteurs qui agissent par voie générale

Stéroïdes sexuels

Lors de la deuxième moitié de la gestation, la progestérone provoque une multiplication intense des cellules épithéliales souches, ce qui a pour effet de multiplier les cellules alvéolaires productrices de lait.

Le taux des oestrogènes augmente également sensiblement : elles accroissent le nombre de canalicules et potentialisent l'effet de la progestérone, en multipliant la formation de ses récepteurs dans la glande mammaire et en déstabilisant la matrice extracellulaire permettant le largage des facteurs de croissance locaux. Les oestrogènes multiplient également les récepteurs à l'ocytocine à la fin de la gestation.

C'est au cours de la gestation que ces différentes hormones agissent conjointement pour un développement optimal de la glande mammaire en vue de la lactation.

Autres hormones

Les stéroïdes sexuels agissent conjointement avec :

• la prolactine (PRL), quant à elle, est stimulée par les oestrogènes, mais inhibée par la progestérone et de nombreux facteurs locaux.

Les oestrogènes provoque une augmentation de la production de la prolactine par stimulation directe de la transcription de son gène et régule la sécrétion hypophysaire par une augmentation le nombre de récepteurs de la TRH et une diminution du taux de PIF (Prolactin inhibiting Factor) qui n'est autre que la dopamine. Cependant, elle limiterait son introduction dans les cellules épithéliales alvéolaires.

La progestérone ainsi que certains facteurs de croissance (EGF, TGF-beta) possèdent, en outre, une action anti-prolactine, limitant le nombre des récepteurs à la prolactine pour inhiber la production du colostrum.

• l'hormone de croissance ou GH,
• les hormones thyroïdiennes (TRH et TSH)
• les glucocorticoïdes surrénaliens,
• l'insuline.

Facteurs qui agissent par voie locale

Les facteurs qui agissent par voie locale sont essentiels dans la croissance mammaire.

Facteurs de croissance locaux

Les facteurs de croissance locaux sont sécrétés par :

• les cellules du tissu conjonctif et adipeux (fibroblastes, adipocytes),
• les cellules alvéolaires et myoépithéliales,
• la matrice extracellulaire qui les libère pour qu'ils agissent sur les cellules.

Ces facteurs sont, entre autres, l'IGF-I (insuline growth factor-I), l'EGF, le TGF-alpha (stimulé par les oestrogènes), le PDGF…

Chez la souris, on a montré qu'une seule cellule souche mammaire, implantée dans le tissu adipeux de la mamelle, pouvait produire une glande mammaire complète sécrétant du lait.

Chez les marsupiaux, la mère peut nourrir deux petits (joeys) d'âge très différents et les mamelles sécrètent deux laits de composition dissemblable, ce qui montre l'importance des facteurs locaux de la lactation !

Hormones placentaires

Les hormones placentaires jouent également un rôle majeur dans la mammogenèse.

• la progestérone, les oestrogènes sécrétées par le placenta, sauf chez les espèces corps jaune dépendant comme la chienne,
• l'hormone placentaire lactogène chez les primates, les bovins et les petits ruminants.

L'hPL - human Placental Lactogen - ou hCS - Hormone Chorionique Somatomammotrophique -, hormone de structure voisine de la hormone de croissance maternelle et de la prolactine, se lie aux mêmes récepteurs. Elle permet de réduire de 80% la sensibilité tissulaire à l'insuline, ce qui permet à la mère de faire circuler plus de sucre pour l'énergie du foetus et la préparation à la lactation. La grossesse est dite " diabétogène ".

Chez la chienne, il existe également une insulinorésistance induite par la progestérone qui a le même effet anti-insuline que l'hPL qui n'existe pas dans cette espèce.

• Même sans gestation, les chiennes diabétiques qui reçoivent un traitement ne sont plus régulées correctement. N'oublions pas que les concentrations de progestérone lors du cycle oestral sans gestation sont pratiquement identique à une gestation.
• Il faut leur éviter des grossesses car, chez ces chiennes, les avortements, les malformations ainsi que les dystocies par excès de volume sont fréquents.

" Montée de lait " ou lactogenèse