1. À
l'heure actuelle, le chien a un statut d'animal de compagnie, bien qu'il
existe de nombreuses races de " travail ".
Chien et petite fille
( (William Vanderson, 1935)
Il m'est impossible de ne pas citer un de mes auteurs préférés,
Jérome K. Jérome : « Il est fort imprudent, le chien.
Il ne s'inquiète jamais de savoir si vous avez tort ou raison, ne
se préoccupe jamais de votre ascension ou de votre chute le long
de l'échelle sociale, ne vous demande jamais si vous êtes riche
ou pauvre, bête ou intelligent, saint ou pêcheur. Vous êtes
son copain. Pour lui, cela suffit, et qu'il advienne la chance ou le malheur,
la bonne ou mauvaise renommée, les honneurs ou la honte, il va rester
à vos côtés, vous réconforter, vous garder, donner
sa vie pour vous si nécessaire : ce chien stupide, sans cervelle,
et sans âme. »
2. Toutefois, cet aspect fusionnel peut aussi avoir de graves conséquences.
L'augmentation du nombre de chiens, leur statut d'animal de compagnie
et leur vie loin des conditions originelles, dans un groupe social interspécifique
(avec l'homme), peuvent provoquer l'apparition et le développement
de troubles comportementaux.
Chiens domestiques retournés à l'état sauvage
Dans
de nombreux endroits du monde, des chiens domestiques sont retournés
à l'état sauvage ou vivent en semi-liberté (marronnage).
1. Les chiens
parias vivent en semi-liberté à proximité
des rassemblements humains et des agglomérations.
On les trouve en Asie, mais également en Afrique,
en Amérique du Sud et dans certaines régions d'Europe (sur
le pourtour de la Méditerranée).
Leur origine est ancienne et leur morphologie assez
uniforme. Des croisements avec les canidés sauvages peuvent se
produire.
Ils sont essentiellement détritiphages.
2. Le dingo
(Canis lupus dingo), en Australie, a été considéré
par certains scientifiques comme appartenant à une espèce
particulière. On pense maintenant qu'il s'agit plutôt d'un
chien retourné à l'état sauvage depuis plusieurs siècles.
3. Aux
Etats-Unis et dans certains pays d'Europe, vivent de nombreux chiens
errants sporadiquement en contact avec l'homme ou devenus complètement
sauvages. On les rencontre surtout dans la périphérie de grandes
villes, mais également, dans des zones agricoles ou forestières.
Dingo d'Australie
Les " free
ranging dogs " - to range : parcourir - ou
free roving dog - roving : vagabond, nomade - ou encore free roaming
dog - roaming : vagabond, errant - sont définis comme des
chiens appartenant ou non à un propriétaire, se trouvant
dans un lieu public ou pouvant y accéder librement sans être
sous la surveillance immédiate d'un humain. Parmi ces chiens errants,
certains ont un foyer, mais leurs propriétaires les laissent divaguer
une bonne partie de la journée.
Les " stray
dogs " - to stray : errer, vagabonder - n'ont
plus de propriétaire parce qu'ils se sont échappés
ou ont été abandonnés : ils vivent en liberté,
mais peuvent encore avoir des contacts avec l'homme.
Les chiens
féraux sont totalement retournés à l'état
sauvage : ils se reproduisent entre eux et ne dépendent
en aucune façon de l'homme qu'ils fuient.
Nous garderons l'appellation free ranging dog (FRD), le terme chien errant
pouvant paraître péjoratif et moins adéquat.
4. En Italie,
la population totale de FRD est estimée à 800 000 sujets : la
proportion de chiens féraux représenterait environ 10 % de
ce total.
a. Ces animaux, de même que les chiens parias, ont fait l'objet de
diverses recherches, notamment parce qu'ils sont à l'origine de divers
problèmes tels que :
la pollution par les excréments et par la dispersion
des immondices,
la transmission de maladies à l'homme,
la gêne du trafic automobile,
les aboiements,
les morsures…
b. La connaissance de leur comportement nous permet de mieux comprendre celui
du chien domestique.
Qu'apporte le chien à l'Homme ?
Une enquête réalisée par Ipsos et Royal canin en 2023 apporte quelques réponses à cette question ( voir l'enquête).
1. 59% des personnes interrogées possèdent
un chien ou un chat auquel
elles attribuent de nombreuses qualités, 30% possède un chien.
2. Les personnes interrogées reconnaissent le rôle social de l'animal
de compagnie en général et du chien en particulier, même
si elles n'en possèdent pas nécessairement. Elles notent :
qu'il représente une présence agréable
et rassurante dans l'habitation,
qu'il permet une certaine occupation par les soins
qui lui sont prodigués, les repas qu'il faut préparer,
Viel homme et son chien
Photo : Vicky et Chuck Rogers
qu'il est un compagnon de jeu pour les enfants
dont il permet l'éveil. Rappelons l'engouement actuel pour la présence
d'animaux dans les hôpitaux, les maisons de retraite ou dans les
maisons spécialisées pour l'accueil des handicapés.
3. 68% estiment
que l'animal est un membre à part entière de la famille.
a. Citons Dominique Pralong, auteur de : la relation Homme-Animal
: un lien jusqu'au bout de la vie (article
complet).
« Les possesseurs d'un animal présentent
dès les premiers mois qui ont suivi l'acquisition de leur animal,
une diminution importante de l'incidence des problèmes mineurs
de santé de l'ordre de 50%. Chez ces propriétaires de
chiens, cet effet bénéfique a été complété
par l'amélioration de leur perception d'eux-mêmes
et par celle de leur bien-être psychologique.
Une autre étude a montré que l'espérance
de vie des patients atteints de maladies coronariennes serait plus importante
chez les possesseurs d'animaux. L'animal réduit le stress
de la vie courante et génèrerait le sentiment d'une
réussite sociale tout en permettant de se sentir plus proche de la
nature. Les problèmes de la vie courante ne sont pas ressentis avec
la même intensité. L'animal offre une compagnie de tous
les instants, palliant la solitude de certaines personnes isolées.
De tels bienfaits s'expliquent grâce à
des études concernant les effets physiologiques de la présence
d'un animal sur notre santé. En effet, une étude a pu
prouver que le fait de caresser un animal familier réduisait de manière
significative la pression artérielle, la température de la
peau et la fréquence cardiaque qui sont autant d'indicateurs
de stress. Par ailleurs, une autre étude, menée en Australie
en 1995, montre que le taux de cholestérol et de triglycérides
ainsi que la pression artérielle sont moins élevés
chez les possesseurs d'animaux. »
Apport du chien à l'homme
b. Une enquête plus ancienne (2004/2005) a montré que les motivations pour posséder un chien sont les suivantes :
l'amour des animaux reste en tête (61,4 %),
le plaisir de la compagnie (43,5 %),
le plaisir de s'en occuper (40,4 %),
le fait d'en avoir toujours eu (31,8 %),
le bien-être personnel (29,2 %),
la fierté (28,7 %).
c. En outre, les enfants ne sont pas les déclencheurs d'achat que dans
21,3 % des cas.