Citation
« D'une certaine façon, la génétique n'est qu'une mémoire. Celle de notre évolution, incrustée dans notre chair. »
Jean-Christophe Grangé
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C'est en 1859 que Charles Darwin fit paraître le « maudit livre » qui l'a « presque tué » : " l'origine des espèces " ( infos).
Depuis, des controverses se sont développées jusqu'à aujourd'hui. Nous ne parlerons pas ici de la controverse entre évolutionnistes, fixistes et créationnistes ( infos). Nous étudierons très rapidement l'implication de l'évolutionnisme dans les sciences.
Il n'est pas question ici de refaire l'histoire de la génétique ( infos), mais cette notion manquait à Darwin pour expliquer la descendance avec modifications.
Il est intéressant de lire " Esquisse d'une histoire de l'atomisme en biologie " par Jean Rostand datant de 1949 ( infos).
Darwin développe le concept de pangenèse dans " la variation des animaux et des plantes sous l'effet de la domestication " en 1868 ( infos), qui ne lui survivra pas.
Des germes contenus dans chaque cellule vivante, qu'il appelle gemmules, spécifiques de chaque type cellulaire (nerf, muscle…), migrent dans les cellules reproductrices. La multiplication des gemmules provenant du mâle et de la femelle, après la fécondation, sera à l'origine du développement de l'embryon. Les gemmules peuvent ou non s'exprimer, ce qui permet à Darwin d'expliquer les " caractères latents ", c'est-à-dire le retour à des caractères ancestraux, les résultats des croisements ou la transmission des caractères acquis.
Dès la fin du XIXe siècle, la sélection naturelle a
été contestée.
Vers 1870, August Weismann (1834-1914) décrit le plasma germinatif contenu dans des cellules qui contiennent les informations héréditaires en opposition avec les cellules somatiques. Les expériences ne peuvent agir sur ces cellules : les caractères acquis par un individu ne peuvent se transmettre héréditairement.
Weismann montra que les mutilations sur les individus (souris d'on coupe la queue, personnes amputées ou circoncises) ne peuvent se transmettre à la descendance. « Je n’ai pas besoin de dire que le rejet de l’hérédité des mutilations ne tranche pas la question de l’hérédité des caractères acquis. Bien que pour moi-même je me confirme toujours plus dans cette idée que cette transmission n’a pas lieu, et que nous devons chercher à expliquer, sans recourir à cette hypothèse, les phénomènes que nous présente la transformation des espèces, je suis cependant très éloigné de regarder ce problème comme définitivement résolu par le fait de la possibilité de rejeter dans le domaine de la fable l’hérédité des mutilations. » " La prétendue transmission héréditaire des mutilations " Essais, 1892, p. 441.
En 1876, Hugo de Vries (1848-1935), qui était darwiniste, a essayé de démontrer la pangenèse pour la réfuter par la suite : il pensait que le pangène (élément indépendant, mais qui peut se combiner à d'autres) se trouvait dans le noyau cellulaire et non pas dans les gemmules.
Les premières recherches sérieuses dates
de 1858 et sont l'oeuvre de Gregor
Mendel (1822-1884). Sa théorie particulaire - les caractères
sont déterminés par des particules qui se transmettent intactes
au fil des générations (
infos) - fut lue (1855), puis publiée en 1856. Son oeuvre fut
brûlée car elle ne fut pas comprise par ses contemporains.
Mendel définit les " traits "
parentaux, qu'il nomme" facteurs ", et qui se transmettent concrétement
à la descendance de manière séparée, d'où
le concept d'hérédité particulaire.
Ce n'est qu'au début du XXe siècle, que Hugo de Vries, Carl Erich Correns (1864-1833) et Erich von Tschermak (1871-1962) redécouvrent, chacun de leur côté, les lois de l'hérédité.
Hugo de Vries introduit l'idée de mutations dans son livre en deux volumes " Die Mutationtheorie " (1901-1903) en observant sur un champ d'Hilversum, près d'Amsterdam, les transformations héréditaires de la plante oenothera lamarckiana (actuellement grandiflora). « Avec la théorie des mutations, je veux dire que les caractères des organismes sont construits d'unités séparées et indépendantes. »
« La théorie de la mutation pourvoit le concept grandiose de
l'évolution et de l'origine des espèces de Darwin d'un fondement
nouveau solidement ancré. »
William Bateson (1861-1926) constate l'existence de variations brusques, accidentelles dans les populations naturelles. Leur fréquence est extrêmement faible. Il confirme les travaux de de Vries et de Mendel
En 1882, Karl von Nägeli (1817-1891) décrit les chromosomes. Mais, ce n'est qu'en 1903, que Walter Sutton (1877-1916) relia les chromosomes à l'hérédité de Mendel et décrivit la méiose qu'avait soupçonnée August Weismann en 1887.
Ce furent ensuite Thomas Hunt Morgan (1866-1945) et ses collaborateurs qui développèrent la génétique moderne en Pennsylvanie grâce aux études sur la drosophile ( infos). Ils démontrèrent que les caractères morphologiques dépendent de nombreux gènes dont les différents loci suivent les lois de Mendel : cette découverte permet de penser que les lois de la génétique peuvent expliquer les variations graduelles de l'évolution chères à Darwin.
Le néo-darwinisme ou théorie synthétique de l'évolution
accapare la théorie mutationniste pour créer la théorie
synthétique de l'évolution.
La théorie synthétique de l'évolution est appelée également néo-darwinisme ou synthèse néo-darwinienne, fondée, au départ, sur l'apport de la génétique des populations. Elle est dit synthétique car elle intègre des concepts de nombreuses branches des sciences comme la biologie, la géologie, la biogéographie et les mathématiques.
Connaissances
au XIXeEvolutionnisme
avant DarwinJeunesse
de Darwin
Voyage du BeagleGéologie à bord du BeagleZoologie à bord du Beagle
Darwin avant l'Origine des EspècesL'Origine
des Espèces
Darwin
après l'Origine des EspècesThéorie
de l'évolutionDarwin
et la question raciale
Développement de la génétiqueNéodarwinismeClassification
phylogénétique
Systématique
génétiqueFixismeFixisme
avant Darwin
Darwin
et AgassizDarwin
et les Chrétiens