Comportement d'élimination fécale
chez le chien

Citation

« La promenade des Anglais à Nice, c'est bien le seul endroit où les chiens glissent sur les crottes des vieux. »

Jean Yanne

Sommaire

La défécation, outre son rôle physiologique, fait partie des moyens de communication :

  • olfactive,
  • visuelle.

Lors de l'adoption, le chiot, contrairement au chaton, n'est pas propre " humainement " parlant.

Il suffit de déposer le chaton une fois dans sa litière pour qu'il y fasse ses besoins régulièrement. Sa propreté légendaire est simplement due au fait qu'il organise son domaine vital en champs territoriaux ( infos).

Défécation-élimination

Patron-moteur de la défécation

Défécation canineLa défécation-élimination est un acte volontaire susceptible d'être contrôlé par apprentissage.

Chez le chiot, durant les trois premières semaines de la vie, la défécation et la miction sont déclenchées par voie réflexe suite au léchage de la zone ano-génitale et du ventre par la mère.

Le comportement est divisé en trois phases  :

  • Le lieu est préalablement repéré olfactivement (flairage du sol).
  • Puis, l'animal adopte une position accroupie, le dos arqué, la queue tendue et dirigée vers l'arrière.
  • Après avoir fait ses besoins, le chien se relève et peut gratter le sol ( infos) ou renifler ses crottes.

Le chien ne recouvre pas ses selles comme chez le chat (infos).

Chien flairant une crotte En général, on observe deux ou trois défécations par jour.

Chez les chiens de laboratoire non éduqués, tenus en cage et nourris une fois par jour, les défécations se produisent principalement à deux moments :

  • quelques heures avant le repas et pendant celui-ci,
  • entre 5 à 10 heures après le repas (selon la durée du transit digestif qui dépend de l'alimentation).


La propreté chez le chien consiste à ne pas éliminer dans les endroits où il dort et où il mange.

Chez le chien de compagnie vivant en maison, ces zones s'étendent par apprentissage à toute l'habitation (apprentissage de la propreté).

Un de mes chiens, Milord de Barre-mer dit Milou du Crotoy, avait étendu cette notion d'habitation au jardin lui-même. Il n'a jamais éliminé dans le jardin et attendait devant le portail pour que je le sorte.

Ontogenèse du comportement d'élimination fécale

Marquage fécal

Le marquage fécal ne s'effectue pas n'importe où (contrairement au comportement d'élimination), mais à des endroits signifiants .

Chez le loup vivant en meute, les matières fécales sont principalement déposées sur les sentiers et aux limites du domaine vital, tandis que les sujets solitaires les font en dehors des pistes.

Chez le chien dominant, les matières fécales sont parfois déposées sur des objets verticaux (souche d'arbres...) afin de servir de :

  • signaux olfactifs par leur propre odeur et celle des sécrétions des glandes anales éliminée avec elles ( infos) ;
  • signaux visuels par leur emplacement bien visible (centre du salon, sur la table...).

Défécations émotionnelles

Symptômes

Défécations émotionnelles Ce sont des réponses réflexes lors d'émotions intenses provoquant l'expulsion de petites quantités de matières fécales : les selles sont souvent molles et dispersées (le chien défèque en marchant).

Lorsque les maîtres rentrent à la maison, il n'est pas rare de trouver de petits paquets de selles molles et glaireuses dans la pièce où le chien se trouvait.

C'est une manifestation anxieuse lors de séparation.

Explications neurophysiologiques

Incontinence fécale

L'incontinence, incapacité de contrôler volontairement l'émission de matières fécales, est rare chez le chien.

Elle est en général la conséquence de troubles neurologiques et ne représente alors qu'un symptôme parmi bien d'autres, en particulier lors du vieillissement.

Comportement d'élimination fécaleMalpropreté chez le chien

Bibliographie
  • Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
  • Pageat P. - Pathologie du comportement du chien - Editions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, 384 p., 1998
  • Cours de base du GECAF