La perturbation de l'état initial pousse l'animal à
chasser (actes moteurs de recherche, d'attaque, de mise à mort
et d'ingestion de la proie).
La satiété qui en découle ramène
l'animal à l'équilibre (animal au repos).
Un comportement découle d'une perturbation de l'état initial
de l'organisme ( état réactionnel).
1. Dans notre exemple, c'est une perturbation interne.
L'animal est en hypoglycémie (baisse du glucose dans le sang),
ce qui provoque la sensation de faim.
Chat bondissant sur une souris
(Photo : abux_77)
Évidemment, nous déduisons cela de notre expérience et,
généraliser à d'autres espèces est toujours
aléatoire. Toutefois, dans cet exemple, les processus physiologiques
étant similaires, le pourcentage d'erreur est relativement faible.
Ce pourrait être une perturbation externe.
L'animal flaire l'approche d'un prédateur.
Il se cache ou s'enfuit.
2. L'exécution du comportement ramène l'animal à son état
initial.
L'animal chasse et mange : la glycémie augmente, ce qui annule
la sensation de faim. L'explication est simplifiée, mais c'est
en gros ce qui se passe.
Puis, l'organisme utilise le glucose (pour son énergie) qui diminue
progressivement et le cycle recommence.
Nous en déduisons que les " valeurs " (prises au sens large)
de l'organisme oscillent dans une zone de référence.
3. Employons une métaphore : le thermostat d'un chauffage.
a. Sur notre thermostat, on définit une température, i.e. un point de réglage pour qu'il n'y ait pas de variations brusques.
Thermostat
(Figure : coexpert.comap.fr)
Une baisse de température en-dessous du point de réglage active le thermostat qui déclenche le système de chauffage.
Quand la hausse de température est suffisante, le thermostat commande l'arrêt du système.
b. D'une part, il faut éviter que le chauffage ne s'allume et s'éteigne trop souvent, i.e. une petite marge de température est prévue entre les signaux de déclenchement et d'arrêt. On définit plutôt une zone de réglage qu'un point.
c. D'autre part, cette zone peut être régulée selon certaines consignes, i.e. par exemple, on peut définir une autre zone, i.e. baisser la température la nuit.
Notions d'homéostasie
L'organisme ne peut travailler que dans une certaine stabilité et
les " normes " ne peuvent varier de manière inconsidérée.
Claude Bernard
1.
C'est à Claude
Bernard (1813-1878) qu'on doit la mise en évidence du concept
d'homéostasie (1865) : capacité de l'organisme à
maintenir une stabilité relative du milieu interne malgré
les changements constants de l'environnement.
Le comportement a donc permis à l'organisme de retrouver des valeurs
à l'intérieur de limites assez étroites pour une condition
de vie optimale « vie libre et indépendante »,
comme il le disait.
« Tous les mécanismes vitaux, quelque
variés qu'ils soient, n'ont toujours qu'un but, celui de maintenir
l'unité des conditions de la vie dans le milieu intérieur. »
2. Toutefois, c'est Walter
Bradford Cannon (1871-1945), physiologiste américain, qui créa
le terme d'homéostasie (stasis - état - et
homoios - égal -) en parlant de la " sagesse du corps "
(The Wisdom of the Body).
Yvan Pavlov et Walter Cannon
« Les êtres vivants supérieurs constituent
un système ouvert présentant de nombreuses relations avec
l'environnement. Les modifications de l'environnement déclenchent
des réactions dans le système ou l'affectent directement,
aboutissant à des perturbations internes du système. De telles
perturbations sont normalement maintenues dans des limites étroites
parce que des ajustements automatiques, à l'intérieur du système,
entrent en action et que de cette façon sont évitées
des oscillations amples, les conditions internes étant maintenues
à peu près constantes [...]. Les réactions physiologiques
coordonnées qui maintiennent la plupart des équilibres dynamiques
du corps
sont si complexes et si particulières aux organismes vivants qu'il
a été suggéré qu'une désignation particulière
soit employée pour ces réactions : celle d'homéostasie. »
3. Bien qu'il permette
une stabilisation des valeurs de l'organisme, l'homéostasie est un
phénomène essentiellement dynamique. L'individu doit s'adapter sans cesse à un environnement en perpétuel
changement pour essayer de maintenir cet équilibre instable.
Jean Piaget
De même, le comportement adapte l'organisme aux exigences environnementales qui
subissent, à tout moment, des modifications de toutes natures : c'est
ce que l'on nomme l'adaptation indispensable à la survie de l'espèce
( adaptation de Piaget).
b. C'est Jean
Piaget (1896-1980) qui étudia ce phénomène et décrivit
les deux mécanismes que sont :
l'assimilation : modification du milieu
par l'individu pour s'y adapter,
l'accommodation : modification de
l'individu pour s'adapter au milieu.
Homéostasie sensorielle
Les vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres rajoutent une
notion importante à celle déjà décrite.