Approche comportementale du vétérinaire comportementaliste
Essai de définition d'un comportement " pathologique "

Cette vision comportementale, dérivée de l'éthologie cognitive, est appelée éthologie clinique.

Pour comprendre cette vision, nous avons défini le concept de comportement " normal ", ce qui nous a fait aborder les notions :

• 

  d'homéostasie,
• d'état réactionnel,
• de séquence-comportementale.

Définition du comportement
pathologique

Il est maintenant un peu plus facile de décrire ce qu'est un comportement pathologique.

1. L'individu reste bloqué dans une réponse immuable et inadaptée qui ne variera pas quelle que soit l'intensité du stimulus initial.

2. En d'autres termes, le comportement a perdu de sa plasticité et ce dérèglement intervient :

• soit dans la difficulté à revenir à l'état d'équilibre initial ;

C'est l'exemple du chien phobique aux bruits qui réagira violemment à la pétarade de la voiture (peur, tremblements, tachycardie, mictions émotionnelles) et restera caché longtemps dans un coin reculé de la maison.

• soit dans une dérégulation ou même une destruction de la séquence comportementale (instrumentalisation).

Un chien agressif va grogner (phase appétitive) avant de mordre (phase consommatoire). Dans l'instrumentalisation, la phase de grognement disparaît et l'animal mord sans prévenir.

Origines du comportement pathologique

1. Pour nous, vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres, ces perturbations comportementales sont dues à des processus pathologiques élémentaires psycho-comportementaux (exogènes) ou organiques (endogènes).

Ces processus engendrent par leur associations des états pathologiques élémentaires aux expressions cliniques bien précises comme :

• l'état phobique,
• l'état anxieux,
• l'état de déficit d’autocontrôles,
• l'état dépressif.…

2. Le concepteur de notre système théorique, et notre maître à tous, Patrick Pageat a écrit dans notre bible, i.e. Pathologie du comportement du chien, en 1988 :

« Ignorer volontairement la question des relations entre la structure séquentielle et les aspects fonctionnels du comportement, refuser " d'ouvrir la boîte noire " comme les behavioristes, ne se conçoit plus, alors que la neurophysiologie, la psychopharmacologie, associées à l'éthologie, permettent d'apporter des réponses. C'est pourquoi, en tentant de marier les informations venues d'une approche pluridisciplinaire des phénomènes comportementaux, nous avons construit un système théorique qui rend compte des observations cliniques et facilite la démarche pronostique : c'est la base de notre éthologie clinique qui diffère des autres approches comportementales. »