• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Signaux sémiochimiques et organisation sociale
Reconnaissance intraspécifique

Sommaire
définition

Les signaux sémiochimiques, phéromones et odeurs, jouent un rôle capital dans l'organisation sociale en permettant la reconnaissance intraspécifique, i.e. de la famille, du groupe, de soi et sont essentielles à la reproduction.

Vue d'ensemble de la reconnaissance

1. La reconnaissance du groupe ou de la famille est primordiale dans le comportement social. Cette reconnaissance est (La reconnaissance sociale chez les mammifères : mécanismes et bases sensorielles impliquées 2006) :

Les signaux sont :

  • génétiques, épigénétiques ou le plus souvent, une combinaison des deux,
  • produits par l'animal lui-même.
Communication
Double communication
(Photo : Lance McCord)

2. On distingue trois manières de reconnaître un individu de son espèce :

a. La première est la familiarisation ou socialisation directe par la reconnaissance des caractéristiques des individus, i.e. par exemple sa fratrie ou alors un autre individu.

  • Ils apprennent leur odeur distincte dont ils se souviennent et l'utilisent pour l'identification lors de la prochaine rencontre.
  • Cette odeur peut être attractive ou aversive.

b. La deuxième est la familiarisation, socialisation indirecte ou phénotypique ne nécessite pas de contact préalable (Mammalian social odours: attraction and individual recognition 2006).

Les animaux font correspondre un modèle connu, provenant d'autres parents ou d'eux-mêmes, i.e. appariement auto-référent, à une odeur nouvellement rencontrée.

c. la troisième, très rare, est la reconnaissance d'un individu ayant un allèle commun, i.e. un gène de l'espèce, mais différent et à la base de l'effet green-beard, littéralement barbe verte (Fifty shades of greenbeard: robust evolution of altruism based on similarity of complex phenotypes 2023).

  • C'est une reconnaissance génétique en quelque sorte et serait à la base du comportement altruiste.
  • Cette catégorie ne nécessite pas d'apprentissage.
pas bien

Ces mécanismes ne s'excluent pas mutuellement et les animaux peuvent les utiliser en combinaison ou utiliser différents modèles dans différents contextes (Kin recognition: an overview of conceptual issues, mechanisms and evolutionary theor 2010).

Socialisation interspécifique
(Vidéo : The Media Outfit Showcase)

3. Ces signaux sont appris le plus souvent lors de périodes particulières, i.e. périodes sensibles, en particulier lors de l'empreinte ou imprégnation comme chez le chiot ou le chaton au contact de la mère et de la fratrie.

a. La reconnaissance du groupe est primordiale dans de nombreux comportements qu'on peut qualifier d'altruistes comme :

  • élever les petits en commun,
  • chasser ensemble et partager la nourriture,
  • éloigner les intrus…

b. Les groupes sont en général formé par une famille et sa progéniture plus ou moins étendue.

c. Cette reconnaissance peut aussi être interspécifique.

Reconnaissance de la famille

Mere-chatons dans le nid
Chatte et ses petits
(Photo : sunniako)

1. Tout un ensemble d'odeurs et de phéromones participent à (loupecommunication mère/petits) :

  • l'attachement de la mère aux petits,
  • la communication olfactive lors de la tétée,
  • l'attachement des petits à la mère,
  • la reconnaissance du nid.

2. La reconnaissance familiale s'effectue dans le nid par familiarisation ou socialisation directe avec les membres de la fratrie.

Toute cette alchimie complexe permet par la suite la socialisation intraspécifique.

Remarque : le régime alimentaire aurait également une importance dans les signaux de reconnaissance familiaux (loupecomportement alimentaire).

3. De nombreux propriétaires de chat sou de chiens pensent que l'inceste ne peurs pas exister chez les animaux, ce qui est loin d'être le cas (loupe inceste).

Reconnaissance du groupe, de l'individu

De nombreuses espèces de mammifères laissent difficilement les étrangers intégrer le groupe, dit alors groupe fermé, excepté les femelles d'autres groupes pour un brassage génétique.

1. Les phéromones ont alors un double rôle :

  • reconnaissance de l'odeur du groupe pour y laisser pénétrer les membres,
  • reconnaissance des intrus pour les refouler.
Combat de chiens de rue
Combat de chiens de rue
(Photo : auteur inconnu)

a. Dans certaines espèces, c'est l'allomarquage, i.e. marquage de l'autre qui est mis en oeuvre comme chez le chat par exemple lors de socialisation interspécifique ou d'associations préférentielles.

Dans cette espèce, l'allomarquage est complété par l'allogrooming, i.e. le léchage du congénère permettant la répartition de certaines phéromones sur la peau.

Organisation territoriale par les marquages territoriaux au sens large
Automarquage et allogrooming
(Montage : vetopsy.fr)

b. Chez d'autres espèces, c'est le dominant qui donnera l'odeur du groupe.

2. Nos chiens et nos chats domestiques reconnaissent les individus par leur aspect et surtout par leur odeur (loupe communication olfactive et phéromonale)

C'est pour cela qu'ils sont flairés de manière approfondie : leur odeur est en quelque sorte leur " carte de visite ".

Les chats qui sont restés en pension ou qui ont été hospitalisés ne sont pas reconnus olfactivement par leurs congénères qui crachent contre eux et qui peuvent même les agresser.

Reconnaissance de soi

La reconnaissance de soi n'est pas visuelle chez le chien et le chat qui s'effraient devant un miroir.

Par contre, olfactivement, le chat se reconnaît lui-même car il dépose des marques pour se rassurer (chatmarquages et anxiolyse).