Signaux sémiochimiques et organisation sociale
Reconnaissance intraspécifique
- Sens chimiques
- Olfaction
- Vue d'ensemble du système olfactif accessoire (VNS) et des phéromones
- Généralités sur les phéromones
- Perception des phéromones
- Neurophysiologie phéromonale
- Sécrétions
et excrétions contenant des phéromones
- Régions
cutanées sécrétrices des phéromones
- Glandes anales
- Glandes jugales
- Glandes podales
- Sécrétions maternelles
- Sécrétions ou excrétions non cutanées
contenant des phéromones
- Phéromones urinaires
- Autres excrétions
- Régions
cutanées sécrétrices des phéromones
- Phéromones et communication
- Phéromonothérapie
- Gustation
- Vision
- Système somatosensoriel
Les signaux sémiochimiques, phéromones et odeurs, jouent un rôle capital dans l'organisation sociale en permettant la reconnaissance intraspécifique, i.e. de la famille, du groupe, de soi et sont essentielles à la reproduction.
Vue d'ensemble de la reconnaissance
1. La reconnaissance du groupe ou de la famille est primordiale dans le comportement social. Cette reconnaissance est (La reconnaissance sociale chez les mammifères : mécanismes et bases sensorielles impliquées 2006) :
- visuelle (communication visuelle),
- acoustique (communication sonore),
- chimique (communication chimique),.
Les signaux sont :
- génétiques, épigénétiques ou le plus souvent, une combinaison des deux,
- produits par l'animal lui-même.
2. On distingue trois manières de reconnaître un individu de son espèce :
a. La première est la familiarisation ou socialisation directe par la reconnaissance des caractéristiques des individus, i.e. par exemple sa fratrie ou alors un autre individu.
- Ils apprennent leur odeur distincte dont ils se souviennent et l'utilisent pour l'identification lors de la prochaine rencontre.
- Cette odeur peut être attractive ou aversive.
b. La deuxième est la familiarisation, socialisation indirecte ou phénotypique ne nécessite pas de contact préalable (Mammalian social odours: attraction and individual recognition 2006).
Les animaux font correspondre un modèle connu, provenant d'autres parents ou d'eux-mêmes, i.e. appariement auto-référent, à une odeur nouvellement rencontrée.
c. la troisième, très rare, est la reconnaissance d'un individu ayant un allèle commun, i.e. un gène de l'espèce, mais différent et à la base de l'effet green-beard, littéralement barbe verte (Fifty shades of greenbeard: robust evolution of altruism based on similarity of complex phenotypes 2023).
- C'est une reconnaissance génétique en quelque sorte et serait à la base du comportement altruiste.
- Cette catégorie ne nécessite pas d'apprentissage.
Ces mécanismes ne s'excluent pas mutuellement et les animaux peuvent les utiliser en combinaison ou utiliser différents modèles dans différents contextes (Kin recognition: an overview of conceptual issues, mechanisms and evolutionary theor 2010).
3. Ces signaux sont appris le plus souvent lors de périodes particulières, i.e. périodes sensibles, en particulier lors de l'empreinte ou imprégnation comme chez le chiot ou le chaton au contact de la mère et de la fratrie.
a. La reconnaissance du groupe est primordiale dans de nombreux comportements qu'on peut qualifier d'altruistes comme :
- élever les petits en commun,
- chasser ensemble et partager la nourriture,
- éloigner les intrus…
b. Les groupes sont en général formé par une famille et sa progéniture plus ou moins étendue.
c. Cette reconnaissance peut aussi être interspécifique.
Reconnaissance de la famille
1. Tout un ensemble d'odeurs et de phéromones participent à (communication mère/petits) :
- l'attachement de la mère aux petits,
- la communication olfactive lors de la tétée,
- l'attachement des petits à la mère,
- la reconnaissance du nid.
2. La reconnaissance familiale s'effectue dans le nid par familiarisation ou socialisation directe avec les membres de la fratrie.
Toute cette alchimie complexe permet par la suite la socialisation intraspécifique.
Remarque : le régime alimentaire aurait également une importance dans les signaux de reconnaissance familiaux (comportement alimentaire).
3. De nombreux propriétaires de chat sou de chiens pensent que l'inceste ne peurs pas exister chez les animaux, ce qui est loin d'être le cas ( inceste).
Reconnaissance du groupe, de l'individu
De nombreuses espèces de mammifères laissent difficilement les étrangers intégrer le groupe, dit alors groupe fermé, excepté les femelles d'autres groupes pour un brassage génétique.
1. Les phéromones ont alors un double rôle :
- reconnaissance de l'odeur du groupe pour y laisser pénétrer les membres,
- reconnaissance des intrus pour les refouler.
a. Dans certaines espèces, c'est l'allomarquage, i.e. marquage de l'autre qui est mis en oeuvre comme chez le chat par exemple lors de socialisation interspécifique ou d'associations préférentielles.
Dans cette espèce, l'allomarquage est complété par l'allogrooming, i.e. le léchage du congénère permettant la répartition de certaines phéromones sur la peau.
b. Chez d'autres espèces, c'est le dominant qui donnera l'odeur du groupe.
2. Nos chiens et nos chats domestiques reconnaissent les individus par leur aspect et surtout par leur odeur ( communication olfactive et phéromonale)
C'est pour cela qu'ils sont flairés de manière approfondie : leur odeur est en quelque sorte leur " carte de visite ".
Les chats qui sont restés en pension ou qui ont été hospitalisés ne sont pas reconnus olfactivement par leurs congénères qui crachent contre eux et qui peuvent même les agresser.
- Ce comportement survient lorsque le chat a été rasé ou lorsqu'il porte une collerette, ce qui montre que des stimuli autres qu'olfactifs (communication visuelle) jouent dans cette reconnaissance.
- Les dear ennemy ou " chers ennemis " sont également reconnus dans les conflits de voisinage.
Reconnaissance de soi
La reconnaissance de soi n'est pas visuelle chez le chien et le chat qui s'effraient devant un miroir.
Par contre, olfactivement, le chat se reconnaît lui-même car il dépose des marques pour se rassurer (marquages et anxiolyse).
Sens chimiquesOlfactionCommunication olfactiveVue d'ensemble du système olfactif accessoire (VNS) et des phéromonesPerception phéromonaleOrgane voméronasal (VNO)Transduction voméronasaleBulbe olfactif accessoire (AOB)Voies ascendantesSécrétions et excrétions phéromonalesCommunication phéromonalePhéromones et marquagesPhéromones et organisation socialePhéromones et reproductionPhéromones et alarmePhéromonothérapie