Citation
« Le commencement de toutes les sciences, c'est
l'étonnement de ce que les choses sont ce qu'elles sont. »
« La nature ne fait rien sans objet. »
Aristote
ll est désormais classique de faire débuter l'arbre de la pensée philosophique et scientifique par Aristote (384-322 av. JC).
C'est le premier à avoir décrit véritablement la psychologie
et la biologie des animaux car plus de la moitié de son oeuvre y
est consacrée.
Au XVII-XVIIIe siècle, ethos signifie la façon d'imiter, de représenter quelqu'un en l'imitant. C'est Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (1805-1861), au milieu du XIXe, qui définit le terme d'éthologie dans son acception moderne.
L'éthologie ou biologie du comportement est l'étude scientifique
du comportement des animaux (y compris l'homme), ainsi que ses déterminants
physiologiques, psychologiques et expérimentaux.
L'histoire de l'éthologie est liée à celle de la zoologie, à l'évolution des idées sur la place de l'homme et de l'animal dans la classification des êtres vivants, à l'embryologie, à la philosophie et même à la théologie.
La biologie d'Aristote
(384-322 av. JC), mot défini par Jean-Baptiste
de Lamarck (
infos), est décrite dans son " Histoire des animaux
" (
infos) : elle est restée jusqu'à la fin du XIXe siècle
incontournable pour les scientifiques.
Si vous voulez suivre l'évolution de la zoologie, lisez la fin de la préface de " l'Histoire des Animaux " d'Aristote ( infos), écrite en 1883 par Jules Barthélemy-Saint-Hilaire (1805-1895) : il retrace avec minutie tous les apports des prédécesseurs d'Aristote dont il est un grand spécialiste. A la fin, vous retrouverez l'écho de la bataille entre fixistes et transformistes. Nous reprendrons en partie ses textes pour éclairer les arguments fixistes ( infos).
C'est à Aristote que nous devons la première classification
animale (
infos).
Aristote a apporté de nombreuses contributions :
Il décrit dans " De la génération
des animaux " les différentes façons de naître
(oviparité, viviparité…), les clivages de l'oeuf (holo
et méroblastique), les fonctions du placenta et du cordon ombilical
dans le livre V (
infos).
« Les animaux ont naturellement une certaine faculté de participer à toutes les affections que l'âme peut éprouver, la prudence et l'audace, le courage et la lâcheté, la douceur et la cruauté, et tous les autres sentiments analogues. Il y en a même qui sont, dans une certaine mesure, susceptibles d'apprendre et de s'instruire, tantôt les uns par les autres, tantôt sous la main de l'homme, pourvu qu'ils aient le sens de l'ouïe, et non seulement tous ceux qui entendent les sons, mais ceux qui peuvent percevoir les différences des signes et les distinguer. » Livre IX ( infos)
Aristote donne une vision unifiée des êtres
vivants car tous les animaux ont une âme. L'âme est le principe
vital de toute entité douée de vie, le principe moteur des
êtres vivants (du latin anima qui a donné " animé
", " animation ", " animal ").
« L'âme est cause et principe des corps vivants. » De An. II, 4, 415, b. Chez les Grecs anciens, l'âme, quelle que soit la définition qu'ils en donnent, ne saurait être séparée du corps, même si elle peut être immatérielle et immortelle comme chez Aristote.
Aristote différencie tout de même une âme nutritive déjà présente chez les végétaux, une âme sensible ou sensitive commune à tous les animaux et une âme cognitive, intellective ou pensante spécifique à l'homme.
Aristote, avec ses conceptions sur l'âme et sur la " Raison ", après avoir été rejeté au XIIe siècle lors de sa redécouverte, a influencé par la suite fortement les pères de l'église ( infos).
Aristote est connu également :
Le siècle dernier a remplacé cette logique
binaire trop stéréotypée par d'autres logiques (
infos). Sur le dessin ci-contre, la logique traque le lièvre
" problema " avec le concours des chiens " veritas
" et " falsitas ".
Jusqu'au Moyen Age, tous les êtres animés ont une âme.
Les animaux sont partout présents dans la décoration des manuscrits du Moyen Age comme les bibles, physiologus ( infos), bestiaires, encyclopédies, recueils de fables…
Les bestiaires, au Moyen-âge, appelés " livre des natures des animaux ", en décrivant les moeurs des animaux, servent avant tout à enseigner la morale chrétienne : les animaux ont des sentiments et des valeurs humaines ( infos).
Le renard, par exemple, appelé " goupil " avant le roman de renart ( infos), est, d'après le physiologus, « très rusé. Quand il a faim et ne trouve rien à manger, il cherche un endroit où il y ait une terre rouge, et s'y étant roulé, il se couche sur le dos ; après quoi, retenant son souffle, il s'enfle ; les oiseaux, le croyant mort, descendent du ciel pour s'en repaître, mais il s'en saisit alors et les dévore.
Il en est de même du Diable, tricheur dans toutes ses oeuvres. Quiconque mangera de sa chair mourra ; ses oeuvres sont l'adultère, la fornication, la luxure, le vol et autres choses semblables. Hérode a été comparé au renard et le Seigneur a dit « Va, parle à ce renard » (Luc, 13, 32) ; et le scribe, écoutant le Seigneur : « Les renards ont leurs terriers » (Mathieu, 8, 20). Et dans le Cantique des Cantiques, il est écrit : « Prends-nous ces petits renards qui détruisent nos vignes » (Cantique, 2, IS). Et David a dit dans le Psaume « Ils seront la proie des renards » (Psaumes, 63. II). Le Physiologue parla donc du renard avec à propos ». ( infos)
Puis vient la coupure épistémologique du XVIIe siècle,
déjà esquissée au XVIe par Nicolas
Copernic (1473-1543), avec Galilée
(1564-1642), Johannes
Kepler (1571-1630) et, surtout René
Descartes (1596-1650), pour le sujet que nous développons ici.
AristoteRené DescartesCourant
vitalisteCourant
neurophysiologiste
Courant
prépsychologiqueCourant
behavioriste Courant
naturaliste
Ethologie
objectiveInné-Acquis
Ethologie
précognitiveEthologie
cognitive