Audition
Vue d'ensemble
La fonction auditive, le fait d'entendre, a un caractère adaptatif évident pour les animaux et est nécessaire à leur survie.
De nombreux sons émis par les animaux, des insectes aux vertébrés supérieurs, sont d'une très grande complexité.
Le langage de l'homme, les chants des oiseaux, les vocalises du dauphin, les stridulations des insectes en sont autant d'exemples.
L'aptitude à émettre et à percevoir les sons permettent aux animaux d'explorer (au sens large) leur environnement. Elle permet :
- la prévention des dangers ;
On détecte souvent un danger par le bruit qu'il produit
avant de le voir.
- la localisation des proies, et pour certains, l'évitement des obstacles (comme les chauve-souris par exemple) ;
La perception du son permet la détection de sa source
et sa localisation.
- la communication par des vocalisations spécifiques qui permettent d'exprimer un grand nombre d'émotions et qui, le plus souvent, soulignent d'autres messages (visuels, olfactif…) ;
Un chat ou un chien dans une situation conflictuelle, grogne ou crache… en hérissant le poil ce qui constitue un message visuel univoque.
Les infrasons émis par les baleines à bosse peuvent être perçus à des centaines de kilomètres.
Le
langage est essentiel dans les interactions humaines, si bien que les propriétaires
pensent souvent que leur animal domestique comprend tout, ce qui est à
l'origine de troubles de la communication, porte ouverte à l'anxiété
chez le chien (communication sonore homme-chien) et le chat (communication sonore homme-chat).
- la recherche de partenaires pour la reproduction.
« Les signaux auditifs préviennent, accompagnent ou prolongent le déroulement de certaines fonctions biologiques essentielles et ils en sont l'expression, ce qui ne veut pas dire la symbolisation » (Yveline Leroy).
Les stimuli sonores sont perceptibles à grande distance, aussi bien de jour que de nuit ou lorsque la visibilité est limitée (milieu forestier dense, hautes herbes...). La communication sonore est alors bien plus efficace que les communications visuelle et tactile.
Les animaux doivent percevoir les sons avec une grande acuité pour pouvoir les discriminer avec précision.
Pour cela, ils se sont doté d'un appareil auditif extrêmement performant qui permet de détecter les changements d'intensité et de fréquence des sons.
L'oreille moyenne et l'oreille interne sont un petit chef d'oeuvre de miniaturisation et de sophistication qui peut rivaliser avec les appareils les plus performants, et tout cela dans le volume d'un petit pois chez l'homme.
C'est lors du passage de la vie aquatique à la vie terrestre que certains petits os du crâne migrent dans l'oreille moyenne pour former la chaîne des osselets. Conjointement, se développe le système vestibulaire qui contribue au maintien de l'équilibre.
Contrairement à l'audition, le sens de l'équilibre est totalement inconscient. Toutefois, ces deux systèmes sensoriels présentent des analogies structurelles et neurophysiologiques.
De plus, chez l'homme, l'audition a dépassé ses fonctions primitives de communication et de survie, par exemple, par les créations musicales à l'origine de perceptions et de sensations complexes à dimensions métaphysiques évidentes (philosopphie et musique).
Chez l'homme, une spécialisation hémisphérique s'est développée pendant son évolution avec une aire du langage plutôt à gauche et une aire musicale plutôt à droite (cortex auditif).
On a découvert, chez l'homme de Néanderthal, un fragment de fémur d'ours percé de trous qui correspond en gros à notre flûte actuelle. Or, ces Homo primitifs possédaient un langage rudimentaire (supposition par l'analyse de leur squelette). Serait-ce le début de la spécialisation hémisphérique ?