Comportement alimentaire chez le chat
Nombre de repas, rôle du maître
- Comportement alimentaire
- Régulation du comportement alimentaire
- Comportement alimentaire du chat
- Prédation chez le chat
- Alimentation du chat
- Alimentation spécifique du chat
- Troubles du comportement alimentaire chez le chat
La distribution de nourriture à la maison peut se composer :
- soit d'alimentation ménagère (repas préparés par les maîtres),
- soit d'alimentation industrielle (aliments secs - croquettes - ou aliments humides - boîtes, sachets-fraîcheur).
Nombre de repas
Le chat peut réguler la quantité de calories ingérées en fonction de ses besoins et en fonction de la composition des aliments, en modifiant la quantité de nourriture prise par repas.
Il semble le faire plus rapidement que le chien. Cette différence est à mettre en parallèle avec les stratégies de chasse qui sont fondamentalement différentes chez ces deux espèces (prédation chez le chien).
Le chat est un " grignoteur " pour plusieurs raisons :
- d'une part, il capture chaque jour des petites proies qu'il ingère en totalité ou en partie (nombre de repas) ;
- d'autre part, sa glycémie (taux du glucose dans le sang) subit d'importantes variations dans la journée.
Il mange de petites quantités de nourriture une dizaine de fois par jour environ.
- Ces repas sont répartis le jour et la nuit de manière variable suivant les individus.
- Le temps passé à manger est inférieur à 1 % du temps total (environ 1/2 heure par jour, les repas ne durant que qu'une à deux minutes).
- Il mange alors 5 à 6 grammes de croquettes seulement
C'est pourquoi nous préconisons des croquettes comme alimentation, plutôt que des boîtes ou une alimentation mixte.
- On peut laisser alors l'alimentation ad libitum (du latin, " à volonté "), dans des distributeurs de nourriture très pratiques par exemple.
- Si on n'en possède pas, les gamelles ne doivent jamais être vides.
Le chat prend les croquettes de trois manières différentes :
- le mode labial : le plus répandu (contact de l'aliment avec les lèvres),
- le mode supra-lingual : le chat utilise sa langue comme lors de la prise de boisson (il lape),
- le mode sublingual : les persans pose la face ventrale de la langue sur la croquette pour la retourner.
Cela disqualifie d'une certaine façon les alimentations humides (boîtes, sachets-fraîcheur), sauf dans des situations particulières, comme dans le cas de cystites récidivantes. Pour quelles raisons ?
Il n'est pas rare de constater que les propriétaires distribuent souvent l'alimentation humide, matin et soir.
Cette distribution inadaptée - le chat a faim une grande partie de la journée - entraîne deux stratégies différentes :
- soit le chat se jette sur la nourriture et mange tout d'une traite ce qui est préjudiciable à sa digestion (vomissements fréquents), et provoque une boulimie (" tout ce qui est pris n'est plus à prendre "),
- soit il développe des comportements d'agression dit de prédation (infos).
Le gros problème du chat domestique est que l'Homme a dissocié le comportement de prédation de celui d'alimentation : il ne doit plus chasser pour manger.
Or, non seulement le chat ne fait plus ces efforts physiques qui lui prenaient environ 2/3 de son temps, mais encore, ce comportement de chasse, à forte motivation, ressort d'une manière ou d'une autre : il attaque alors tout ce qui bouge, y compris l'Homme.
De plus, la régulation physiologique de l'ingéré énergétique n'est pas optimale chez le chat, ce qui est à l'origine d'une surconsommation fréquente.
- L'obésité concerne un pourcentage important (25 à 40%, selon les enquêtes) des populations de chats de compagnie, surtout chez les sujets qui ne sortent pas de l'habitation de leur propriétaire.
- Certains auteurs insistent sur le caractère cyclique de l'ingestion volontaire chez le chat, dont le poids de référence (" set point ") passerait par des minima et des maxima espacés d'environ deux mois, soit trois cycles par an.
Rôle du maître
La présence du propriétaire peut être un signal de déclenchement du comportement alimentaire chez le chat.
Un chat qui miaule n'a pas forcément faim comme son maître le pense souvent !
Ce peut être uniquement un moyen d'entrer en communication avec lui. Le fait de lui donner à manger constitue un renforcement positif qui ne fera qu'augmenter la fréquence de ce comportement (infos).
Je me souviens d'une consultation comportementale caricaturale : le chat réveillait son maître en miaulant à 5 heures du matin. Cet homme de 70 ans passait alors une heure entière à ouvrir boîte sur boîte à son chat qui la reniflait, ne la mangeait pas (parce qu'il n'avait pas faim tout simplement !) et griffait son maître aux jambes jusqu'à ce qu'il en trouve une qui lui plaise vraiment : il en mangeait une bouchée et allait se recoucher tranquillement, laissant son maître soigner ses blessures.
Très souvent, l'investissement affectif du propriétaire est d'une importance primordiale dans les troubles alimentaires de nos animaux domestiques (infos)