Sommaire
Origine du chien domestique
Notre chien domestique (Canis lupus familiaris) fait
partie de la famille des Canidés.
Nous savons maintenant grâce à la génétique
que le chien descend du loup
(Canis lupus).
Domestication du chien
Historique de la domestication du chien(
infos)
La
domestication du chien aurait commencé, selon la plupart des auteurs,
à la fin du Paléolithique (Paléolithique supérieur
européen) : le chien a été la première espèce
animale à avoir été domestiquée.
Les plus anciennes traces d'association entre les espèces humaine
et canine ont été découvertes à Oberkassel,
près de Bonn en Rhénanie. Elles datent d'environ 12 000
avant JC, soit 2 000 ans avant la révolution néolithique et
5 000 ans avant la domestication d'autres espèces (porc et petits
ruminants).
Citons Achilles Gautier (" La domestication - Et l'homme
créa l'animal… ") qui décrit les plus anciens
chiens connus.
- La découverte d'Oberkassel « faite
dans une double sépulture qui contenait les restes d'un homme assez
âgé et d'une jeune femme. Le canidé est représenté
par plusieurs vestiges dont un fragment de mandibule identifiée
depuis plusieurs décennies comme étant celle d'un loup.
Elle a été à nouveau analysée, à Cologne,
par Günther Nobis. Or, cette mandibule se distingue de celle des
loups du paléolithique supérieur de l'Europe centrale par
sa taille plus petite. De plus, les deuxième et troisième
prémolaires manquent et les alvéoles correspondants sont
absents, ce qui pourrait indiquer une anomalie congénitale. On
a donc conclu au statut domestique de la mandibule d'Oberkassel d'après
ces deux critères : la taille médiocre et la présence
de modifications pathologiques...
- Une deuxième trouvaille, également
en Europe, publiée pour la première fois en 1974, provient
des couches magdaléniennes (11 000 avant J.C.) de la Kniegrotte
ou " caverne du genou " en Thuringe (Allemagne). Dans
cette grotte, ont été trouvés plusieurs ossements
de canidé. D'après l'archéozoologue tchécoslovaque
Musil, ce canidé se distingue ici encore du loup du paléolithique
supérieur européen par sa petite taille, mais aussi par
le resserrement des dents jugales...
- Deux trouvailles du Proche-Orient nous intéressent
plus spécialement. La première concerne un tout jeune canidé
déposé dans la tombe d'une personne âgée dans
le site natoufien d'Aïn Mallaha en Israël ; l'inhumation aurait
eu lieu il y a 13 500 ans. Ce canidé est trop jeune pour que l'on
puisse décider de son identité : louveteau ou chiot. Il
souligne, néanmoins, les rapports affectueux qui ont pu exister
entre hommes préhistoriques et jeunes animaux. »
L'origine
du chien est monophylétique : son unique ancêtre est le loup
gris (Canis lupus) et non pas un hybride - loup, chacal doré -
comme le pensait Konrad
Lorenz (1903-1989).
Cela n'exclut pas que les espèces proches, comme
le chacal commun
(Canis aureus) et le coyote
(Canis latrans), qui peuvent se croiser avec le loup et dont les descendants
sont fertiles, soient intervenus de manière épisodique à
divers moments du processus de domestication. En Amérique du Nord,
les Inuits, les Indiens et les trappeurs croisent leurs chiens de traîneaux
avec des loups pour augmenter leur taille et leur résistance.
Dans le site de Zhoukoudian en Chine du Nord, on a retrouvé
des ossements mélangés d’hominidés et de loups
datant de près de 400 000 ans qui pourraient montrer, déjà,
une certaine proximité entre ces deux espèces.
On connaît de nombreuses sous-espèces
de loups qui se distinguent notamment par leurs tailles.
- Elles sont intervenues à des degrés divers
dans l'ascendance du chien car le processus de la domestication semble
avoir été entrepris en différents endroits.
- Cette diversité dans les sous-espèces
utilisées explique, du moins partiellement, le remarquable polymorphisme
de l'espèce canine et le grand nombre de variétés
ethniques.

Les premiers chiens ressemblaient à des louveteaux.
Darcy F. Morey a étudié
la morphologie crânienne des canidés domestiques préhistoriques
et est arrivé à la conclusion que le loup a donné naissance
au chien domestique par un phénomène de pédomorphose.
La pédomorphose est la présence de
traits juvéniles des ancêtres chez les adultes des espèces
qui en descendent. La néoténie
est une des figures de la pédomorphose.
- La néoténie
décrit, en biologie du développement, la conservation de caractéristiques
juvéniles chez les adultes d'une espèce (cf. extraits
de textes des Métamorphoses d'Ovide traduits et proposés
par Jean-François Peyret et extraits de textes scientifiques proposés
par Jean-François Peyret et Alain Prochiantz dans la séquence
2).
- En comportement,
la néoténie consiste en la persistance de comportements juvéniles qui se ritualisent, c'est-à -dire
qu'ils changent de signification.
Leur taille a diminué, leur chanfrein a raccourci, leur angle frontal par rapport au chanfrein s'est modifié.
- La morphologie crânienne des premiers
canidés est très comparable à celle des louveteaux
: ce serait en fait des louveteaux domestiqués dont la descendance
a conservé les caractères.
- L'analyse des séquences d'ADN mitochondrial
montre qu'il y a seulement 0,2 % de différences entre le chien
et le loup
alors qu'il y en a 4 % entre le chien et le coyote.
- Mais, plus intéressant pour nous, nous
pouvons trouver des arguments comportementaux. Le chien adulte a un comportement
ludique bien plus développé que celui de ses cousins sauvages
: ce comportement est considéré comme un signe juvénile.
Certains vont même jusqu'à avancer que le chien domestique
adulte est resté au stade de l'adolescence.
Causes de la domestication
Les causes de la domestication du chien font l'objet de plusieurs hypothèses
et resteront sans doute toujours un sujet de controverses. En effet, cette
domestication originale se différencie des autres domestications.
- Elle a précédé toutes les autres
de plusieurs milliers d'années et est la résultante d'une
longue période de commensalisme et de cohabitation.
- Son arrivée dans les sociétés
préhistoriques n'a pas provoqué de changements brutaux comme
lors de la domestication d'autres animaux (petits ruminants...).
- Le patrimoine génétique du chien n'a
pas été modifié (2 n chromosomes = 38 comme le loup,
le chacal ou le renard) contrairement à d'autres espèces
(sanglier 36, porc 38, par exemple).
La domestication suppose deux étapes
préalables.
- Le commensalisme
est une association particulière entre deux espèces : le
commensal prélève une partie de sa nourriture de son hôte.
Les loups auraient suivi progressivement les chasseurs
du paléolithique et se seraient fixés près des campements
pour profiter de la possibilité de manger les restes alimentaires
(comme de nombreuses espèces opportunistes : coyote,
renard,
hyène…).
Dans notre société actuelle, les deux phénomènes
sont encore présents : l'Homme ne supporte pas les animaux errants
et pense toujours qu'ils vont mourir de malnutrition. Cela justifie l'existence
de " nourrisseurs ", comme nos vieilles dames s'occupant
des chats dit " libres " ou des personnes qui apprivoisent
sangliers, faons, renards...
On a longtemps considéré que la domestication était
le résultat de l'association entre deux prédateurs hautement
performants qui pratiquaient une chasse en collaboration. En outre, les
chiens gardaient les campements.
Actuellement, sur la base d'analogies avec les sociétés
humaines contemporaines vivant selon un mode préhistorique, on pense
plutôt que de jeunes louveteaux ont été ramenés
au campement.
- Ces animaux faisaient l'objet de soins de la part
des femmes et étaient conservés pour diverses raisons :
affectives, alimentaires, religieuses… Le chien aurait donc été
au départ un animal de compagnie.
- Plus tard seulement, on se serait rendu compte de
leur utilité pour la garde et la chasse.
Deux
autres théories sont rapportées par Gauthier.
- « L'étude des rapports entre aborigènes
australiens et dingos révèle la possibilité d'une
autre fonction peu connue. Pendant les nuits très froides du désert
australien, hommes et dingos se blottissent les uns contre les autres
afin de mieux se tenir chaud. Le dingo serait donc un petit chauffage
sur pattes ou une couverture ambulante.
- Enfin, certains attirent l'attention sur le
rôle psychologique du chien comme animal de compagnie, qui aide
l'homme à conserver son équilibre psychologique.
Plus spécifiquement, les jeunes chiens pourraient avoir été
des substituts d'enfants. Tout comme les groupes humains récents
vivant de chasse et de cueillette, l'homme du Paléolithique se
trouvait confronté à une mortalité considérable
de nouveau-nés et de jeunes enfants. Les chiots jouaient-ils
alors un rôle dans l'apaisement des mères concernées
? »
Apparition des races actuelles
On connaît de nombreuses sous-espèces
de loups qui se distinguent notamment par leurs tailles.
- Elles sont intervenues à des degrés divers
dans la généalogie du chien, car le processus de la domestication
semble avoir été entrepris en différents endroits.
- Cette diversité des sous-espèces de loups
explique, du moins partiellement, le polymorphisme de l'espèce
canine et le grand nombre de variétés ethniques.
L'apparition des premières races daterait de 1 000 à
2 000 avant JC : un chien de type lévrier clairement reconnaissable
a été trouvé sur les peintures et les poteries découvertes
en Egypte et en Asie Mineure.
Les Romains sélectionnaient les chiens et distinguaient :
- des canes venatici : chiens de chasse,
eux-mêmes répartis en :
- sagaces : chiens pisteurs,
- celeres : chiens qui forcent
le gibier à la course,
- pugnaces : chiens qui tuent le gibier ;
- des canes pastorales : chiens bouviers
et bergers ;
- des canes villatici : chiens de maison.
Le Moyen-Age, entre le 13ème et le 15ème
siècle, voit l'apparition de nombreuses races de chiens de chasse,
chacune d'entre elles adaptée à un gibier et à un mode
de chasse particulier. Cette sélection correspond au développement
important de la vénerie, activité symbolique du pouvoir féodal,
très formalisée et très codifiée.

Enfin, au l9ème siècle, on assiste à l'explosion
du nombre de races de chiens.
Place
du chien dans le règne animal
Classification des canidés
Canidés
français actuels
Domestication
du chien
Statut
actuel du chien domestique
Histoires
et légendes
Races
de chiens
Bibliographie
- Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur,
Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème
cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires,
Toulouse, 2000
- Gautier A. - La domestication - Et l'homme créa
l'animal… - Le Jardin des hespérides, Editions Errance,
283p., 1990
- http://www.dinosoria.com