• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Agressions chez le chat
Agressions de prédation

Sommaire
définition

Le concept de comportement de prédation ne doit pas être confondu avec celui d'agression de prédation, qui pour nous, vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres, a un sens précis.

Comportement de prédation dans la nature

1. Dans la nature, le chat doit capturer des proies pour se nourrir : on parle de comportement de prédation (chatprédation chez le chat).

  • Chat ayant attrapé une souris
    Chat ayant attrapé une souris
    (Photo : Scheila Steele)
    Peut-on parler d'agression lorsque la victime d'un chien est un lapin ou un perdreau ?
  • On parle alors de comportement de chasse.

2. Le chat est un " grignoteur "  pour plusieurs raisons (loupenombre de proies) :

  • d'une part, parce qu'il capture chaque jour des petites proies dont il ingère la totalité ou une partie,
  • d'autre part, sa glycémie (taux du glucose dans le sang) subit d'importantes variations dans la journée.
attention

Il mange de petites quantités de nourriture une dizaine de fois par jour environ.

  • Ces repas sont répartis le jour et la nuit de manière variable suivant les individus.
  • Le temps passé à manger est inférieur à 1 % du temps total.

Manifestations cliniques des agressions de prédation

Vue d'ensemble

1. L'Homme a dissocié, chez nos chats de compagnie, le comportement de prédation de celui d'alimentation : il ne doit plus chasser pour manger.

Chat à l'affut
Chat à l'affut
(Photo : Xti)

Le chat ne fait plus les efforts physiques qui lui prenaient environ 2/3 de son temps vigile (loupetemps passé à la chasse).

Le comportement de chasse, à forte motivation, i.e. comportement primaire, c'est-à-dire, vital pour l'animal, ressurgit à la moindre occasion.

2. La chasse est activée par les stimuli suivants (chatcomportement de prédation) :

  • proie petite, en mouvement aléatoire rapide,
  • à voix aiguë (pépiements, chuintements…).

3. En absence de stimuli spécifiques (souris.…), le chat chasse tout ce qui bouge.

Circonstances d'apparition

Les circonstances d'agression de prédation se présentent sous deux formes.

1. Le chat se cache derrière un meuble ou sous le canapé : lorsque les propriétaires passent devant lui, il leur saute sur les mollets ou les chevilles, les mord et/ou les griffe, quelquefois à plusieurs reprises.

  • Les vociférations et les punitions provoquent souvent une augmentation de l'excitation (et donc des agressions).
  • Puis, le chat court se cacher.
Agressions de chat
(Montage vidéo tirée d'un vieux film de My Cat From Hell)

2. Le chat attaque tout ce qui est en mouvement :

  • les mains qu'on agite devant lui pour jouer,
  • les pieds qui gigotent sous les draps… 
  • les jouets qui roulent, les reflets…

Ces agressions ont lieu plutôt à l'aurore et au crépuscule, périodes pendant lesquelles le chat a l'habitude d'attraper le plus de proies.

Toutes les particularités des sens du chat en font un chasseur nocturne remarquable (chatdétection des proies)

3. Toutefois, ces agressions peuvent survenir à n'importe quel moment quand le tableau clinique s'aggrave et la séquence comportementale se désorganise (loupe instrumentalisation) !

  • En effet, les morsures et les griffures terrorisent souvent les propriétaires.
  • Il punit son chat en conséquence, ce qui ne fait que détériorer la relation interspécifique (chatpunitions positives).
pas bien

Les punitions sont anxiogènes chez le chat.

Sémiologie des
agressions de prédation

La sémiologie est la suivante.

1. Sur des animaux ou sur l'homme à tout moment (avec en plus des agressions territoriales) : Mauvaise socialisation à l'homme

2. Sur des humains, à heure fixe (soir)

3. Sur des humains, apparition brutale : troubles métaboliques