Approche comportementale du vétérinaire
comportementaliste
Comportement " normal " et état
réactionnel
L'état réactionnel est la résultante à l'instant " t " de toutes les stimulations ou stimuli que reçoit l'animal.
La vision comportementale des vétérinaires comportementalistes et zoopsychiatres est dérivée de l'éthologie cognitive, est appelée éthologie clinique.
Comment décide-t-on d'exécuter un comportement ?
D'une manière générale, nous savons bien que nous réagissons différemment suivant les moments, notre état d'esprit, notre humeur…
État réactionnel
L'état réactionnel est la résultante à l'instant " t " de toutes les stimulations ou stimuli que reçoit l'animal.
Le mot " stimulus " vient du latin " aiguillon " qui est une pointe de fer placée au bout d'un bâton pour faire avancer les vaches.
1. La probabilité de déclenchement d'un comportement est directement dépendante de l'état réactionnel de l'animal.
a. Les perturbations externes sont appréhendées par :
- les organes des sens qui filtre les informations selon l'espèce ( umwelt),
- par le cerveau qui contrôle, associe les sensations en perceptions selon l'histoire individuelle et les mémorise ( mémoire)
b. Les perturbations internes sont d'origines métaboliques, neurophysiologiques, endocriniennes…
2. Dans un état de motivation donné, une stimulation peut plus ou moins déclencher une séquence comportementale, en donnant une consigne à l'organisme.
Consignes
Une consigne est l'ensemble des " ordres " qui gouvernent les conditions de déclenchement et d'exécution d`un acte.
Ces consignes sont à la base de toute régulation aussi bien au niveau du vivant qu'au niveau des machines.
Les permettent de maintenir les données physiques ou chimiques, dans des valeurs " normales " (de consigne), malgré tous les phénomènes pouvant les perturber (et voilà l'homéostasie de retour).
1. Dans un état réactionnel donné, le cerveau envoie des consignes à l'animal pour déclencher un comportement, selon la pertinence de la stimulation, i.e. une consigne s'impose en fonction du contexte.
Ce processus est appelé intensité d'évocation ou évocabilité des consignes.
a. Prenons l'exemple du rappel de votre chien !
- Lorsque vous donnez l'ordre dans un milieu hypostimulant, par exemple à la maison, il obéit le plus souvent.
- Cependant, si vous l'appelez quand il est en train de jouer avec un autre chien, il y a fort à parier qu'il reviendra plus difficilement : le jeu a, dans ce contexte, une plus grande intensité d'évocation.
b. L'état réactionnel intervient en fait en hiérarchisant la probabilité d'évocation de telle ou telle consigne.
2. Parfois, deux consignes antagonistes s'annulent si elles sont antagonistes.
- Certains animaux chassés s'immobilisent et simulent la mort ( immobilité ou freeze).
- Le prédateur, dont la chasse est stimulée par
la course saccadée de la proie, ne sait plus quoi faire. Soit il
s'éloigne sans la dévorer, soit la proie profite d'un moment
de distraction pour s'échapper.
3. Deux consignes incompatibles entraînent l'apparition d'une troisième complètement inadaptée, mais à forte évocabilité.
- Le comportement qui en résulte est dit conflictuel et peut présenter plusieurs formes.
- Par exemple, les activités substitutives des troubles anxieux (léchage, boulimie, i.e. ingestion de grandes quantités de nourriture ou potomanie, i.e. ingestion de grandes quantités de liquide) provoquent l'apaisement de l'animal.
Ce qui est important à signaler est que cette intensité d'évocation découle de l'homéostasie sensorielle de l'animal qui dépend, entre autres, de ses expériences passées.