Système somatosensoriel (somesthésie)
Douleur et nociception : vue d'ensemble
- Système somatosensoriel (somesthésie)
- Toucher (tact ou sens tactile)
- Douleur et nociception
- Thermoception
- Proprioception
La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes (Association internationale pour l'étude de la douleur ou IASP).
Vue d'ensemble de la douleur
1. La douleur sert une fonction biologique adaptative importante.
- Elle limite les blessures dues à des stimuli potentiellement dommageables en initiant des comportements réflexifs et défensifs et en favorisant la cicatrisation des dommages tissulaires en mobilisant des réponses pour se préserver.
- Elle fait également partie intégrante des fonctions d'apprentissage et de mémoire.
Physiologiquement, la douleur est un mécanisme d'alarme et, puis, ensuite, de défense de l'organisme : elle prépare l'organisme à lutter contre toute lésion.
Certaines personnes naissent avec un déficit congénital à la douleur qui est dramatique pour leur vie de tous les jours et qui les met constamment en danger de mort.
Par contre, une fois la lésion survenue, survient une hypersensibilité de la région lésée pour prévenir toute autre agression, i.e. cette " sensibilisation " peut provoquer une douleur chronique.
2. La sensation de douleur est un phénomène complexe qui, outre une composante sensorielle, englobe également les aspects affectifs/motivationnels ainsi que les aspects cognitifs.
- Cette complexité correspond aux diverses structures corticales et sous-corticales qui sont censées servir de médiateurs à différents aspects de la douleur.
- Cependant, aucune zone du cerveau n'est consacrée au traitement exclusif de l'information sur la douleur.
L'activité et l'interaction combinées entre ces diverses structures corticales et sous-corticales sont générées comme l'expérience de la douleur (Douleur et aires corticales).
Douleur et nociception
Le système somatosensoriel possède des récepteurs sensoriels qui nous transmettent de nombreuses informations :
- mécaniques par les mécanorécepteurs extérocepteurs cutanés et propriocepteurs internes,
- thermiques par les thermorécepteurs,
- douloureuses par les nocicepteurs.
1. Le processus de détection des dommages est perçu par les nocicepteurs, récepteurs spécialisés, qui transmettent cette information aux centres réflexe et au système nerveux central qui peut être alors modulée par un contrôle descendant (Comparative Physiology of Nociception and Pain 2017).
La nociception est la détection d'éléments potentiellement ou stimuli alliés nuisibles suivis d'un réflexe de retrait.
- Toute réponse comportementale impliquant des réflexes immédiats et défensifs sont appelés nocifensifs.
- Toutefois, si des altérations du comportement sont plus durables, certains auteurs les qualifient d'inconfort associé à la douleur.
2. Les stimuli nociceptifs sont, en général, ressentis comme douloureux, mais pas toujours, i.e. certaines personnes sont plus sensibles que d'autres et inversement, certains stimuli non nociceptifs peuvent provoquer une douleur.
Certaines personnes naissent avec un déficit congénital à la douleur qui est dramatique pour leur vie de tous les jours et qui les met constamment en danger de mort.
Ne pas confondre nociception et douleur ! La douleur n'est pas un stimulus !
- La nociception est " une sensibilité résultant d'une altération tissulaire, projetée vers des structures centrales, avant toute intégration dans les circuits de l'émotion ou de la mémoire ".
- La douleur est " une sensation désagréable et une expérience émotionnelle en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en ces termes "(Association internationale pour l'étude de la douleur ou IASP).
La douleur n’implique pas seulement la nociception et les comportements nocifensifs, mais englobe le composante affective négative de la douleur.
2. Chez les animaux, " la douleur est une expérience sensorielle aversive causée par une atteinte réelle ou potentielle qui provoque des réactions motrices et végétatives protectrices et conduit à l'apprentissage d'un comportement d'évitement et peut modifier le comportement spécifique de l'espèce y compris le comportement social ".
Q'on puisse se demander encore si les animaux ressentent la douleur est, pour moi, surréaliste !
Contrairement à d'autres systèmes sensoriels, la douleur occupe une place particulière qui résulte :
- de facteurs objectifs, notamment la diversité des stimulus susceptibles de la générer,
- de facteurs subjectifs affectifs, émotionnels et motivationnels.
La douleur est une notion subjective et est contrôlée par les phénomènes cognitifs ! La douleur est une sensation, mais également une émotion.
Chez l'homme ou chez les animaux, certains sont douillets, d'autres non.
3. C'est Charles Scott Sherrington (1857-1952) qui créa le terme de nociceptif et définit les stimulations nociceptives. Elles ont en commun de mettre en jeu des mécanismes de défense pour sauvegarder l'intégrité du corps et déclenchent :
- la localisation et la mesure de l'intensité (caractère discriminatif),
- des composantes affectives et cognitives (modification de la vigilance, anticipation, mémorisation),
- des réponses comportementales et réflexes variées (somatiques ou végétatives).