L'érection définit l'action par laquelle certains tissus ou organes augmentent de volume, se dressent et deviennent durs par l'afflux de sang dans leurs vaisseaux.
Chez les mammifères, l'organe copulatoire mâle, le pénis, doit rentrer en érection pour s'introduire dans le vagin de la femelle (copulation).
Il ne faut pas oublier que chez la femme, on assiste aussi, lors d'excitation sexuelle, à l'érection du clitoris selon des processus quasi identiques.
Dieu de la fertilité : Min (Égypte)
Les mamelons peuvent aussi entrer en érection.
Corps érectiles
1. Le pénis est formé, entre autres, de corps érectiles :
Chez l'homme et les carnivores, les corps caverneux sont accolés et leur albuginée forment le septum du pénis qui est :
fenêtré chez l'homme (permettant la communication entre les deux structures),
complet chez les carnivores.
Toutes ses structures contiennent des trabécules, sortes
de cloisons incomplètes formées par l'albuginée.
Les trabécules sont riches en fibres
de collagène, en fibres élastiques et en fibres musculaires lisses, dans lesquelles se loge un réseau de capillaires
extrêmement dilatés, formant les aréoles ou cavernes, grandes et extensibles.
Ces structures sont reliées à des muscles striés :
Périnée dans l'espèce humaine
(Figure : vetopsy.fr d'après Openstax)
Mécanisme général
L'érection est un phénomène neuro-vasculaire qui consiste en une relaxation des fibres musculaires lisses des corps érectiles, la vasodilatation des aréoles ou cavernes du pénis ou du clitoris, parachevée par une occlusion veineuse.
Prenons l'exemple pénien, sachant que le mécanisme est sensiblement identique pour le clitoris.
1. La flaccidité du pénis est due aux contractions des fibres musculaires lisses des parois des artères hélicines.
Scène du puits (grotte de Lascaux, 17000 ans avant J.C.)
Ce tonus musculaire garde plissées les fibres de collagène qui les obstruent en partie, et contribue à un faible apport sanguin aux capillaires sinusoïdes ( fonctionnement des artères hélicines).
2. La myorelaxation de ces fibres musculaires lisses provoque un déplissement des fibres de collagène, grâce à l'annulation du tonus α-adrénergique, inhibiteur de l'érection.
Cette augmentation de la pression intracaverneuse met en tension l'albuginée, très épaisse, qui écrase les veines caverneuses drainant ce système (d'autant plus, qu'elles ne possèdent pas de
musculeuse pour résister à cette compression).
Ce processus inhibe, en conséquence, le retour veineux, ce qui a pour effet d'augmenter la dilatation.
Artères et veines lors de l'érection (Figure : vetopsy.fr d'après Molodysky et coll)
3. Ce mécanisme vasculaire provoque l'allongement et la dilatation, mais pas une rigidité complète du pénis.
La musculature striée piège alors complètement le sang en l'empêchant de rejoindre la circulation générale.
La pression sanguine qui, dans la première phase, était passée d'un niveau faible à celui de la pression artérielle, augmente brutalement, par la compression de la racine pénienne.
Les muscles les plus puissants sont les muscles ischiocaverneux (pairs) qui écrasent tous les vaisseaux contre les ischiums, compriment les piliers du pénis et chasse encore plus de sang vers le pénis.
Pendant cette phase, dit de plateau et de rigidité maximale du pénis, on observe également, chez l'homme, une augmentation importante de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle et de la fréquence respiratoire.
4. La détumescence se caractérise par les phénomènes inverses.
La contraction des fibres musculaires lisses des corps caverneux et des parois artérielles par stimulation noradrénergique (souvent après éjaculation) provoque l'ouverture progressive du retour veineux qui diminue la pression intracaverneuse.
Particularités spécifiques
Tout dépend de l'anatomie pénienne.
Chez les espèces où le pénis contient surtout du tissu spongieux, le mécanisme vasculaire est suffisant pour provoquer la rigidité du pénis.
Chez les espèces au pénis fibro-élastique, à corps caverneux pauvre en tissu érectile, le volume de ce dernier reste pratiquement constant : le pénis ne fait que s'allonger en faisant disparaître son inflexion sigmoïde.
Chez le chien, les corps caverneux sont de type fibro-élastique et ne participent pas à l'érection.
Os pénien du chien
(Photo : vetopsy.fr d'après Friskies)
Le mâle pénètre le vagin de la femelle grâce à son os pénien.
Le corps du pénis, court et grêle, possédant peu
de tissu érectile, ne se rigidifie pas, ce qui permet au chien de se retourner pour
être " fesse " à “ fesse "
avec la chienne, pour le deuxième
temps de la copulation (éjaculation prostatique) qui peut durer longtemps (20 minutes).