1. Le transport du proton (H+) chargé positivement est électrogène, i.e. il génère un champ électrique à travers la membrane, également appelé potentiel membranaire.
Toutefois, le transport de protons ne devient électrogène que s'il n'est pas neutralisé électriquement par le transport :
soit d'une charge négative correspondante dans le même sens,
soit d'une charge positive correspondante en sens inverse.
La pompe proton/potassium de la muqueuse gastrique qui catalyse un échange équilibré de protons et d'ions potassium n'est pas électrogène ( cf. plus bas).
2. Les protons s'accumulent d'un côté de la membrane et créent un gradient électrochimique à travers cette membrane qui correspond à la force proton-motrice (driving force) formée par :
la différence de concentration en protons entre les deux faces de la membrane, ΔpH, i.e. gradient de concentration en ions H+, i.e. différence entre pHP, le pH algébrique le plus élevé, et pHN, le pH le plus bas,
Par diffusion, i.e. toutes les particules ont tendance à diffuser d’une concentration plus élevée à une concentration plus faible.
3. Ce gradient électrochimique représente une réserve d'énergie potentielle, i.e. la force motrice des protons (PMF ou Δp) qui est utilisée pour piloter une multitude de processus biologiques, comme :
La photosynthèse est étudiée dans un chapitre spécial.
Phase claire de la photosynthèse
(Figure : vetopsy.fr d'après Somepics)
Pompes à protons entraînées par l'ATP
Ces pompes à protons utilisent l'énergie de l'hydrolyse de l'ATP pour transporter des protons à travers les membranes intracellulaires et plasmatiques des cellules eucaryotes afin de produire un gradient de protons.
ATPases de type P
Les ATPases de type P, aussi appelées E1E2-ATPases, forment un groupe très important de pompes ioniques et lipidiques hautement conservées depuis les bactéries.
1. La pompe à protons la plus simple est l'H+-ATPase de la membrane plasmique des plantes, des champignons, des protistes et de nombreux procaryotes.
Remarque : chez les eucaryotes, la V-ATPase est souvent appelée H+-ATPase.
2. Chez les bactéries, les F-ATPases sont réversibles, i.e. peuvent aussi bien hydrolyser que synthétiser l'ATP ( synthèse ou hydrolyse de l'ATP ?).
Certaines bactéries utilisent des ions sodium (Na+) à la place des protons.
3. Chez les eucaryotes, dans les mitochondries et les chloroplastes, elles peuvent s'inverser, mais uniquement, et encore, dans des conditions exceptionnelles, i.e. ischémie, hypoxie ou apoptose ( ATP synthase et protéines IF1).
les membranes plasmiques de cellules spécialisées, comme les ostéoclastes ou les cellules intercalaires du tube collecteur rénal.
On peut les considérer comme des ATPases de type F inversées.
Remarque : chez les eucaryotes, la V-ATPase est souvent appelée H+-ATPase.
2. Elles catalysent l'hydrolyse de l'ATP pour transporter les protons et acidifient un large éventail d'organites intracellulaires, i.e. abaissent le pH dans les organites, comme l'exemple le plus significatif, la pompe à protons du lysosome, organite dont le pH est compris entre 4,5 à 5,5.
L'exemple type est la V-ATPase étudiée dans un chapitre spécial.
dans l’urine, i.e. type α sécrétrice d'acide, localisée dans la membrane apicale,
ou dans le sang, i.e. type β sécrétrice de base, plutôt située à la membrane basolatérale.
Autres pompes à protons pour mémoire
1. La famille des H⁺/Na⁺-translocating pyrophosphatases (H⁺/Na⁺-PPases) est un groupe d'enzymes membranaires qui utilisent l'hydrolyse du pyrophosphate inorganique (PPi) pour pomper des protons (H+) ou des ions sodium (Na+) à travers les membranes cellulaires.