• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Autophagie
Vue d'ensemble

Sommaire
définition

L’autophagie est un processus d’auto-digestion qui regroupe plusieurs voies de dégradation lysosomale des constituants cellulaires.

1. La machinerie moléculaire qui sous-tend les réponses autophagiques a été caractérisée avec une précision croissante dans de multiples organismes modèles.

De plus, il est devenu clair que l’autophagie et les processus liés à l’autophagie ont de profondes implications pour la physiopathologie humaine.

2. Cependant, une grande confusion persiste quant à l’utilisation de termes appropriés pour désigner des types spécifiques d’autophagie et certains composants de la machinerie de l’autophagie.

Caractéristiques de l'autophagie

1. L'autophagie a pour but de dégrader des éléments défectueux ou surnuméraires au sein de la cellule, aussi bien organites que protéines ou lipides, qui sont recyclés, permettant l’utilisation du produit de dégradation pour reconstituer des éléments fonctionnels et récupérer ainsi de l’énergie.

  • Ce mécanisme, hautement conservé par l'évolution, survient dans toutes les cellules pour recycler des composants endommagés.
  • Toutefois, l’autophagie peut être suractivée en conditions de stress, i.e. stress nutritif en cas de jeûne, hypoxie ou encore lors de dommages causés à l’ADN.
Autophagosome et autolysosomes
Autophagosome et autolysosomes
(Figure : d'après Waguri - Fukushima Med Univ -)

Le terme d'autophagie, du grec " αυτο " (" soi-même ") et " φαγειν " (" manger "), est quelquefois sujet à controverse, mais elle doit posséder deux caractéristiques qui impliquent :

  • du matériel cytoplasmique,
  • une dégradation lysosomale.

1. L’autophagie opère sur des substrats qui sont librement accessibles aux protéines cytosoliques, même s'ils sont endogènes, i.e. mitochondries ou fragments nucléaires endommagés…, ou exogènes, i.e. virus ou bactéries s’échappant des phagosomes.

2. Cette caractéristique permet de la différencier du trafic vésiculaire qui prend naissance au niveau de la membrane plasmique, ce qui aboutit également à la dégradation lysosomale.

a. Ces processus endocytaires, appelés anciennement hétérophagie, comprennent :

Autophagie, lysosomes et exosomes
Autophagie, lysosomes et exosomes
(Figure : vetopsy.fr d'après Buratta et coll)

b. Cependant, certaines formes d’autophagie, i.e. macroautophagie et microautophagie endosomale, et la voie endocytaire interagissent à plusieurs niveaux (loupehétérophagie et CASM).

La machinerie moléculaire responsable de la fusion des endosomes tardifs (LE) ou des autophagosomes avec les lysosomes est essentiellement la même (Endocytosis and Autophagy: Exploitation or Cooperation? 2014).

2. La stricte dépendance des réponses autophagiques à l'égard de l'activité lysosomale est importante pour les discriminer des autres voies cataboliques qui impliquent également un matériau cytoplasmique, comme la dégradation par le système ubiquitine-protéasome (UPS).

bien

La dégradation par le protéasome 26S est longuement étudiée dans des chapitres spéciaux.

a. Le protéasome 26S dégrade un grand nombre de protéines cytoplasmiques :

b. Cependant, lorsque les protéines ubiquitinées s'accumulent, elles ont tendance à s'assembler en agrégats qui sont dégradés par la macroautophagie lors de la liaison aux récepteurs de l'autophagie, comme dans la macroautophagie sélective.

c. Cependant, ces deux voies cataboliques diffèrent radicalement dans leurs produits finaux.

  • La dégradation protéasomique produit des peptides courts, i.e. 8 à 12 résidus, qui ne sont pas nécessairement dégradés davantage, mais peuvent alimenter des processus supplémentaires.
  • Les protéases lysosomales catabolisent entièrement les polypeptides à leurs acides aminés constitués, qui deviennent finalement disponibles pour les réactions métaboliques ou les processus de réparation.

De plus, les hydrolases lysosomales dégradent également les lipides, les sucres et les acides nucléiques.

Les différents types d'autophagie

bien

Les différents types d'autophagie sont étudiés dans des chapitres spéciaux.

Trois types classiques d'autophagie

Il existe trois différents types d’autophagie.

1. La macroautophagie, souvent synonyme d'autophagie quand on ne précise pas le terme comme nous le ferons dans vetopsy.fr, implique des vésicules à double membrane appelées autophagosomes, qui peuvent séquestrer de grandes portions de cytoplasme, y compris des organites ou de parties de celui-ci, pour les acheminer vers les lysosomes.

a. Cela confère à la macro-autophagie une grande propriété catabolique qui, dans des contextes spécifiques, peut contribuer à la mort cellulaire ou à l'atrophie cellulaire, provoquant la neurodégénérescence.

b. La macrophagie repose sur la biogenèse d'autophagosomes qui peuvent exercer :

Les trois types d'autophagie
Les trois types d'autophagie
(Figure : vetopsy.fr d'après Kaushik et coll)

2. La microautophagie est un processus impliquant la séquestration directe d’une partie du cytoplasme par la membrane lysosomale ou vacuolaire chez les levures et les plantes (The emerging mechanisms and functions of microautophagy 2022).

La microautophagie endosomale, forme la moins étudiée d'autophagie, dégrade les protéines cytosoliques :

  • soit en vrac,
  • soit sélectivement pour des protéines contenant un motif de type KFERQ.

Remarque : certaines protéines internalisées par des endosomes ou corps multivésiculaires (MVE/MVB) par invagination à membrane directe peuvent être épargnées à partir de la dégradation et libérées dans le microenvironnement extracellulaire dans les exosomes (loupe autophagie non canonique : LDELS).

3. L'autophagie médiée par des protéines chaperonnes (CMA) fait référence à la sélection dépendante des chaperons de protéines cytosoliques solubles qui sont ensuite envoyées vers les membranes lysosomales pour leur dégradation.

La CMA implique la livraison directe des protéines cytosoliques aux lysosomes, i.e. ni les vésicules ni les invaginations membranaires ne sont nécessaires, car les substrats atteignent la lumière lysosomale par un complexe de translocation protéine-protéine.

Remarque : les réponses micro- et macroautophagiques peuvent impliquer des composants cytoplasmiques disponibles d'une manière relativement non sélective.

Ainsi, il peut être difficile de différencier les réponses micro- ou macroautophagiques non sélectives et leurs homologues spécifiques, en particulier pour certains substrats comme les mitochondries.

  • Mitophagie
    Mitophagie
    (Figure : vetopsy.fr)
    La mitophagie est sans doute la forme la plus caractérisée de macroautophagie sélective.
  • Cependant, des parties du réseau mitochondrial sont également dégradées par des besoins bioénergétiques.

Organites
concernés

1. L'autophagie permet la digestion d'organites ou de portions d'organites et on définit (Organelle-specific autophagy in inflammatory diseases: a potential therapeutic target underlying the quality control of multiple organelles 2020 et Molecular definitions of autophagy and related processes 2017) :

Les substrats de l'autophagie
Les substrats de l'autophagie
(Figure d'après Galluzi et coll)

Dérégulation de l'autophagie et maladies

La dérégulation de l’autophagie est étroitement associée à de nombreuses maladies comme :

  • les maladies métaboliques et infectieuses,
  • le vieillissement et les maladies neurodégénératives,
  • les cancers,
  • les maladies cardiaques.
livre

Nous ne développerons pas ce sujet et vous pouvez lire l'article très complet : Autophagy in health and disease: From molecular mechanisms to therapeutic target (2022).

Des exemples de de mutations génétiques dans les maladies humaines qui altèrent l’autophagie sont visibles dans un tableau.

Macroautophagie