Fusion membranaire
Vue d'ensemble
- Biologie cellulaire et moléculaire
- Constituants de la cellule
- Transport membranaire
- Transports membranaires sans mouvements membranaires
- Transports membranaires avec mouvements membranaires : trafic vésiculaire
- Protéines membranaires
- Moteurs moléculaires
- Voies de signalisation
Les fusions membranaires dans le trafic vésiculaire, i.e. voie sécrétoire et endocytose, doivent être à la fois spatialement et temporellement réglementées, afin que le cargo puisse être fidèlement livré au bon organite.
1. Les changements topologiques membranaires se produisent par des événements de fusion qui font intervenir :
- les vésicules d'endocytose et de phagocytose,
- les vésicules d'exocytose,
- les vésicules synaptiques (VS),
- toutes sortes de vésicules du système endomembranaire, comme les endosomes, les lysosomes, les vésicules intraluminales (ILV), les vésicules du réticulum endoplasmique et celles de l'appareil de Golgi,
- des organites comme les mitochondries,
- des cellules entières comme dans la cytokinèse de la division cellulaire,
- les gamètes lors de la fécondation…
2. En outre, le tempo de nombreuses fusions impliquant des exocytoses spécifiques de cargos est déclenchée par un signal cellulaire, comme :
- un potentiel d'action entrant dans la synapse,
- la liaison hormonale à un récepteur à la surface de la cellule.
Vue d'ensemble de la fusion membranaire
1. Au sein de la cellule, le trafic vésiculaire contribue considérablement au transfert de protéines et de lipides entre les organites et entre les organites et la membrane plasmique (Multisubunit tethers in membrane fusion 2018).
- Les vésicules servent de supports de protéines sélectionnées et sont formées avec le support de protéines d'enveloppe dédiées, emportant la membrane correspondante, qui peut être enrichie en certains phospholipides en raison de leur association avec des cargos.
- Ces transporteurs (carriers) peuvent être ronds ou tubulaires et quelle que soit leur morphologie, il doivent contenir ou acquérir la machinerie nécessaire pour fusionner avec l'organite accepteur.
2. La fusion membranaire est tout sauf un processus spontané.
- Les bicouches lipidiques intracellulaires sont constituées de lipides membranaires qui portent des groupes de tête hydrophiles et des queues hydrophobes.
- Elles forment ainsi un noyau hydrophobe avec de l'eau sur la surface luminale ou cytoplasmique. Tout facteur de fusion doit donc contourner cet obstacle.
Les barrières énergétiques pour la fusion des vésicules comprennent la déshydratation des groupes de tête des phospholipides et l'encombrement stérique, i.e. pour que deux membranes opposées entrent en contact, les protéines doivent être écartées.
La répulsion électrostatique entre la vésicule et la membrane plasmique bloquerait l'amarrage et la fusion des vésicules et contribuer à cette barrière énergétique.
Machinerie de fusion
La fusion des vésicules nécessite une machinerie de fusion conservée par l'évolution et composée par plusieurs protéines.
Le trafic vésiculaire est incroyablement complexe et les organites sont entourés de milliers de vésicules qui partent et viennent constamment.
- En fait, malgré sa directivité globale, le transport est apparemment chaotique et semble également inclure des composants diffusifs (Applying systems-level spectral imaging and analysis to reveal the organelle interactome 2017).
- Les cellules doivent donc savoir d'où provient une vésicule donnée, i.e. réseau trans-Golgi (TGN) ou membrane plasmique par exemple, et où elle doit être délivrée, i.e. à l'endosome tardif ou à la membrane plasmique par exemple.
Pour atteindre leur destination intracellulaire, les vésicules de transport doivent comporter des signaux de ciblage qui sont reconnus par des facteurs de liaison dans le cytoplasme et qui relient les vésicules à leur compartiment de destination respectif.
Composants de
la machinerie
de fusion
Les fusions spécifiques sont le plus souvent traitées dans des chapitres particuliers aux organites.
1. Les petites GTPases Rab sont :
- des marqueurs spécifiques des organites et de la fusion membranaire à effectuer, i.e. Rab5 pour les endosomes précoces, Rab7 pour les endosomes tardifs, Rab8 et Rab11 pour les endosomes de recyclage…
- des protéines dynamiques qui font la navette entre un état cytosolique inactif et un état actif lié à la membrane, i.e. la forme inactivée, Rab liée au GDP (Rab-GDP), liées avec leur régulateurs GEF, GAP et GDI, la forme activée, Rab liée au GTP (Rab-GTP).
2. Les phosphoinositides sont aussi essentiels au ciblage des membranes (Coordination between RAB GTPase and phosphoinositide regulation and functions 2012).
3. La fusion membranaire fait appel à des protéines d'arrimage (tethering protein) pour permettre la reconnaissance des membranes à fusionner qui sont :
- des longues protéines coiled coil,
- des complexes d'arrimage à multi-sous-unités.
Les protéines d'arrimage (tethering protein) sont étudiées dans des chapitres spéciaux.
4. Les protéines SNARE , i.e. v-SNARE (v pour vésicules) et t-SNARE (t pour target, cible) se trouvent sur les deux membranes à fusionner.
Les protéines SNARE constituent la machinerie centrale de fusion et sont étudiées dans des chapitres spéciaux
Remarque : une exception partielle est celle de la fusion homotypique des membranes du réticulum endoplasmique (RE) par les atlastines des métazoaires/Sey1p des levures (Fusion of the endoplasmic reticulum by membrane-bound GTPases 2016).
Pour la fusion, les protéines SNARE sont assistées d'autres protéines comme, dans la fusion synaptique :
- des protéines Sec1/Munc18-like (SM), ici Munc18-1,
- de Munc13 qui joue le rôle de protéine d'arrimage,
- de la synaptotagmine liée au Ca++,
- de la complexine interagissant avec SNARE.
Remarque : la fusion mitochondriale et du réticulum endoplasmique est réalisée par des GTPases de la famille de la dynamine ( fusion mitochondriale avec les mitofusines (Mfn1/2) pour la membrane externe et OPA1 pour la membrane interne).
Les fusions nécessitent le plus souvent des sites de contact membranaire (MCS) avec le réticulum endoplasmique (RE).
Mécanisme général de la fusion
La fusion membranaire est une série d'événements, dont certains très énergétiques, qui nécessite (SNARE complex assembly and disassembly 2018) :
- la translocation de protéines dans la membrane, i.e. protéines SNARE et chaperons, pour former un complexe trans-SNARE (1),
- le rapprochement membranaire (2),
- la formation d'une tige de fusion par la perturbation de la bicouche lipidique par les liens et les domaine transmembranaire (TMD) des SNARE (3),
- le processus d'hémifusion par la fusion des deux feuillets externes membranaires (4),
- la formation du pore de fusion par la fusion des feuillets internes et la formation du complexe cis-SNARE et la reformation d'une structure membranaire très incurvée (5).
Les détails du mécanisme sont étudiés dans des chapitres spéciaux.
Fusion des différents compartiments membranaires
La fusion intervient dans :
- les endosomes,
- les lysosomes,
- les mitochondries…
Biologie cellulaire et moléculaireConstituants de la celluleTransport membranaireTransports sans mouvements membranairesTransports passifsTransports actifsTransports avec mouvements membranaires : trafic vésiculaireFusion/fission membranaireEndocytoseVoie sécrétoireCanaux ioniquesTransporteursUniportsPompesCo-transporteursMoteurs moléculairesVoies de signalisation