L'ubiquitination (ou ubiquitinylation) est une modification post-traductionnelle qui aboutit à la fixation covalente d'une (ou de plusieurs) protéine d'ubiquitine sur la protéine substrat.
Cette ubiquitination a divers rôles.
Ubiquitination et désubiquitination
(Figure : vetopsy.fr)
1. Le système ubiquitine-protéasome (UPS) est la principale voie de dégradation ATP-dépendante des protéines régulatrices, ou des protéines mal pliées et anormales dans le cytosol et le noyau des cellules eucaryotes.
a. Il est apparu comme domaine de liaison à l'ARN lors de la traduction primitive des protéines.
b. Puis, il a été adapté à de nombreuses fonctions :
domaine d'échafaudage pour les activités enzymatiques,
adaptateur d'interactions entre protéines par liaison soufre/fer,
endocytose… .
3. Une autre caractéristique de l'ubiquitine conservée sur le plan de l'évolution est sa synthèse.
La protéine précurseure subit une maturation protéolytique pour exposer un résidu de glycine C-terminal, dont le groupe carboxyle peut être conjugué à :
un résidu N-terminal d'une autre ubiquitine ou d'une grande variété d'autres protéines.
Modifications de l'ubiquitine
Liaisons de l'ubiquitine avec d'autres
ubiquitines ou le substrat
Une cascade de réactions enzymatiques, impliquant l'activation (E1), la conjugaison (E2) et la ligature (E3), génère des conjugués ubiquitines contenant des chaînes de monoubiquitine ou de polyubiquitine ( E3 ubiquitine ligases).
Cette ubiquitination peut être inversée par l'action d'une grande classe d'enzymes désubiquitinantes (DUB), qui sont des protéases capables de cliver la liaison isopeptidique entre l'ubiquitine et son substrat
1. Les lysines, i.e. K (6, 11, 23, 29, 33, 48, 63) permettent la liaison covalente de l'ubiquitine avec la protéine substrat (monoubiquitination) ou alors avec d'autres ubiquitines (polyubiquitination).
3. La polyubiquitination peut aussi s'effectuer par liaison peptidique canonique linéaire entre la Gly76 C-terminale d'une ubiquitine et la Met1 N-terminale de la suivante.
Patchs reconnus par d'autres protéines
Les protéines contenant le domaine de liaison à l'ubiquitine (UBD) interagissent avec l'ubiquitine conjuguée de manière non covalente et agissent comme des récepteurs de l'ubiquitine, qui peuvent médier l'assemblage de complexes structurels ou de signalisation.
Séquences de l'ubiquitine et de différentes UBL
(Figure : vetopsy.fr d'après Ronau)Le patch hydrophobe autour de Ile44 (Leu8, Ile44, His68 et Val70) se lie au protéasome et à la plupart des domaines UBD (Ubiquitin Binding Domain).
La TECK-box (Lys6, Lys11, Thr12, Thr14 et Glu34) joue un rôle dans la dégradation mitotique.
Le patch polaire autour de Asp58 (Arg54, Thr55, Ser57 et Asp58) pourrait intervenir.
Le patch diglycine C-terminal (Leu71-Arg72-Leu73-Arg74-Gly75-Gly76) pourrait aussi être reconnu.
L'ubiquitine peut être aussi phosphorylée sur de nombreux résidus : Thr7, 9, 12, 14, 22, 55, 59, 66 et Ser 20, 57, 65
2. La conjugaison de l'ubiquitine à un substrat (ubiquitination) et sa déconjugaison (désubiquitination) font partie d'un puissant système de signalisation pour cibler l'activité de ses enzymes cibles.
contenir plusieurs protéines comme le complexe SCF ou l'APC (Anaphase Promoting Complex) par exemple, qui comprennent qu'un seul domaine de recrutement de l'E2 et de reconnaissance du substrat,