Modèle standard des particules
Saveurs des fermions
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- Modèle standard des particules
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- Réactions nucléaires
- Rayonnements et interactions avec la matière
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- Vue d'ensemble
- Comment expliquer que les soient portées par des particules ?
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- Paramètres libres
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- Autres paramètres libres
- Chromodynamique quantique (QCD)
- Électrodynamique quantique (QED)
- Interaction faible
- Interaction électrofaible
- Gravitation
- Modèle de l'univers : Big Bang
La saveur est une caractéristique qui permet de différencier les différents fermions dont certaines propriétés sont similaires.
- L'histoire raconte que Murray Gell-Mann et Harald Fritzsch allaient déjeuner lorsqu'ils auraient vu la publicité de Baskin-Robbin, une chaîne de crème glacée vantant son offre de 31 saveurs différentes.
- Ce terme a été introduit lors de la découverte du quark étrange lors de la détection du kaon en 1964.
Le modèle standard inclut douze fermions, particules élémentaires de spin demi-entier :
- les 6 quarks avec leurs 6 saveurs qui sont soumis aux quatre interactions fondamentales,
- les 6 leptons (électron, muon, tauon et leurs neutrinos respectifs), dont les saveurs qui ne sont pas soumis à l'interaction forte.
Saveurs des quarks
Les 6 variétés de quarks - on parle de 6 " saveurs " sont dites :
- down (d),
- up (u),
- strange (s) ou étrange,
- charm (c),
- bottom (b) ou beauty (beauté)
- top (t) ou truth (vérité).
Attention, on parle aussi de :
- quarks de type up (u, c et t),
- quarks de type down (d, s ou b).
Les quarks de ces deux types ont des caractéristiques communes comme la charge ou le spin.
La saveur des quarks est exprimée par plusieurs nombres quantiques différents.
Nombres quantiques de saveurs
Strangeness ou étrangeté
Strangeness ou étrangeté notée $S$ est une propriété des particules, exprimée par le nombre quantique :
$S=-(n_{\displaystyle s}-n_{\displaystyle\bar s})$
- où $n_{\displaystyle s}$ est le nombre de quarks étranges $s$,
- $n_{\displaystyle\bar s}$ le nombre d'antiquarks étranges $(\overline s)$.
Cette étrangeté fut introduite pour expliquer les propriétés de certaines particules comme les kaons et les hypérons $\Sigma$ et $\Lambda$.
- En effet, ils sont produits dans un laps de temps très court lors d'interactions fortes ou électromagnétiques.
- Leur vie moyenne est relativement longue (10-9 s), comme lors des interactions faibles.
La théorie, en 1960, avait prédit l'existence des baryons $\Omega$, découverts en 1964.
$S$ est conservée dans les interactions fortes et électromagnétiques, mais pas dans les interactions faibles.
- $[S,H_{inter.fortes}]=[S,H_{elec.magn.}]=0$.
- $[S,H_{inter.faibles}]\ne0$.
Si on prend le nombre quantique du moment angulaire - ou cinétique - total $(J)$, et qu'on le combine avec la parité ($+$ ou $-$), on trouve une quantité $J^P$, valeur qui correspond à des multiplets de Hadrons par exemple.
Soit par exemple :
- les multiplets $J^P=0^-$ où l'on trouve entre autres, les pions ($S=0$), et deux doublets de kaons $K$ - $K^+$ et $K^0$, $S=+1$ - et - $\bar K^0$ et $K^-$, $S=-1$ -.
- les multiplets $J^P=1/2^+$ où l'on trouve entre autres, les nucléons, proton et neutron avec $S=0$.
L'étrangeté est conservée de manière additive ($\Delta S=0$) :
- $p+\pi^-\rightarrow\;\Lambda^0+K^-$ : $\Delta S=0+0=(-1)+(+1)=0$, i.e. cette désintégration est possible.
- $p+\pi^-\rightarrow\;n+K^++K^-$ : $\Delta S=0+0=(0)+(+1)+(-1)=0$, i.e. cette désintégration est possible.
- $p+\pi^-\nrightarrow\;p+K^0\rightarrow\;n+K^++K^-$ : $\Delta S=0+0=(0)+(-1)=-1$, i.e. cette désintégration est impossible.
Les désintégrations faibles sont possibles si $|\Delta S|=1$ :
- $\Lambda^0\rightarrow\;p+\pi^-$ : $|\Delta S|=|-1|=0+0$ ;
- $K^0\rightarrow\;\pi^++\pi^-$ : $|\Delta S|=+1=0+0$.
L'étrangeté a été combinée avec la théorie des multiplets d'isospin par Murray Gell-mann pour théoriser l'organisation des hadrons (baryons et mésons) en octets, appelée la voie octuple.
Trois autres saveurs
Les trois autres saveurs sont définies de la même manière pour pouvoir expliquer certaines désintégrations :
- Charm : $C=(n_{\displaystyle c}-n_{\displaystyle\bar c})$, où $(n_{\displaystyle c}$ est le nombre de quarks charm $(c)$ et $n_{\displaystyle\bar c}$, le nombre d'antiquarks charm $(\bar c)$ ;
- Bottomness ou beauty : $B'$ ou $\tilde B=(n_{\displaystyle b}-n_{\displaystyle\bar b})$ ;
- Topness : $T=-(n_{\displaystyle t}-n_{\displaystyle\bar t})$.
Comme pour $S$, $C$, $T$ et $B'$ sont conservés dans les interactions fortes et électromagnétiques, mais pas dans les interactions faibles.
Pour ces quatre nombres quantiques, la convention exige que la charge de la saveur et la charge électrique d'un quark aient le même signe.
- Les nombres quantiques de saveurs s'ajoutent, donc leurs antiparticules auront la même grandeur, mais avec un signe opposé.
- La saveur d'un méson non-neutre a le même signe que sa charge.
Oscillations de saveurs
La probabilité de changement de saveur par l'interaction faible d'un quark est donnée par la matrice CKM ou matrice de Cabibbo–Kobayashi–Maskawa (appelée aussi matrice de mélange des quarks).
- Elle décrit la différence entre les états propres des quarks libres et ceux des quarks en interaction faible, i.e. des mélanges de quarks (cf. calculs).
- Cette phase de violation de la symétrie $\mathcal C\mathcal P$ est essentielle à sa compréhension.
Cette matrice est l'oeuvre de Nicola Cabibbo (1935-2010), à laquelle Makoto Kobayashi and Toshihide Maskawa, ont ajouté la troisième génération de quarks.
$\begin{bmatrix}d^{\prime}\\s^{\prime}\\b^{\prime}\end{bmatrix}=\begin{bmatrix}V_{ud}&V_{us}&V_{ub}\\V_{cd}&V_{cs}&V_{cb}\\V_{td}&V_{ts}&V_{tb}\end{bmatrix}\begin{bmatrix}d\\s\\b\end{bmatrix}$
Pour bien comprendre le nombre de paramètres de cette matrice $V$, il faut savoir que si $N$ est le nombre de générations de quarks ($2N$ saveurs, i.e. $6$), et $N\times N$, la matrice unitaire, i.e. $VV^\dagger=I$, qui requiert $N^2$ paramètres réels, alors :
- $2N-1$ paramètres ne sont pas physiquement significatifs, et il reste donc $N^2-(2N-1)=(N-1)^2$ de variables indépendantes - $4$ - ;
- $N(N-1)/2$ sont les angles de mélange de quarks, soit les $3$ angles d'Euler ($\theta_{12}$, $\theta_{23}$, $\theta_{13}$. Comme Cabibbo ne connaissait que 2 générations de quarks, on ne retrouvait qu'un angle, appelé angle de Cabibbo ($\theta_c$).
Les points $d'$ et $s'$ sont obtenus par simple rotation de $\theta_c$ des points $d$ et $s$ , tel que $d'=d\,cos\,\theta_c+s\,sin\,\theta_c$ et $s'=-d\,sin\,\theta_c+s\,cos\,\theta_c$.
- $(N-1)(N-2)/2$, soit $1$, est la phase de violation de la symétrie $\mathcal C\mathcal P$ ($\delta_{13}$).
En 2014, les mesures très approximatives sont de 13,04° pour $\theta_{12}$, 2,38° pour $\theta_{23}$, 0,20° pour $\theta_{13}$ et 68,78° pour $\delta_{13}$.
La matrice PMNS ou matrice de Pontecorvo–Maki–Nakagawa–Sakata est l'équivalent pour les neutrinos de la matrice CKM.
SU(3) et voie octuple
On peut envisager une symétrie de rotation de saveur observée dans les interactions des baryons et des mésons.
L'étude de cette symétrie a conduit à la découverte et la compréhension des quarks par Muray Gell-Mann et du développement de la théorie de Yang-Mills.
Si on ne regarde les quarks que sous l'aspect de l'interaction forte et selon les vecteurs définis par les axes tridimensionnels de l'espace abstrait, on voit que :
Quark up $\rightarrow\;\begin{pmatrix}1\\0\\0\end{pmatrix}$, Quark down $\rightarrow\;\begin{pmatrix}0\\1\\0\end{pmatrix}$ et Quark strange $\rightarrow\;\begin{pmatrix}0\\0\\1\end{pmatrix}$
$SU(3)$ - Special Unitary group - est le groupe unitaire de Lie de matrice $3\times3$ et de déterminant 1.
- Par exemple, la rotation de saveur $A\begin{pmatrix}0&1&0\\-1&0&0\\0&0&1\end{pmatrix}$ transforme simultanément tous les quarks up en quarks down et vice versa.
- Toutefois ces rotations de saveur ne sont que des symétries approximatives car les masses des quarks et leurs interactions faibles sont différentes.
La théorie des multiplets d'isospin a été combinée avec celle de l'étrangeté de la voie octuple - allusion au Noble Sentier Octuple du Bouddhisme - de Murray Gell-Mann et Kazuhiko Nishijima (1926-2009).
La Voie Octuple (eightfold way) est une conséquence des symétries de saveur entre les différents types de quarks.
- Ces 8 dimensions correspondaient aux 8 particules : proton, neutron, $\Sigma^+$, $\Sigma^0$, $\Sigma^-$, $\Xi^-$, $\Xi^0$ et $\Omega$.
- Muray Gell-Mann à prédit en 1962, l'existence du bayon $\Omega^-$, composé de trois quarks étranges, découvert en 1964.
- Il reçut le prix Nobel de physique en 1969 pour son travail en physique des particules.
L'isopsin est relié aux autres nombres quantiques par la formule de Gell Mann-Nishijima :
$\dfrac{q}{e}=I_3=\dfrac{S+B}{2}$
- où $I_3$ est la projection de l'isospin, $S$ l'étrangeté,
- $B$, le nombre baryonique et $q$, la charge électrique : $q/e$ étant utilisé pour que l'isospin n'est pas de dimension.
Dans le diagramme des particules, l'isospin est utilisé comme axe horizontal et l'étrangeté comme axe vertical.
Cette théorie a conduit au modèle des quarks et de la chromodynamique quantique.
La symétrie $SU(3)$ peut être violée, surtout à cause de la masse beaucoup plus élevée du quark étrange par rapport au up et au down.
- On peut envisager une symétrie $SU(6)$, en introduisant les trois autres quarks, mais elle n'est pas utile vu leurs masses. Par contre, elle pourrait faire partie de la théorie de grande unification (GUT).
- Dans la pratique, la symétrie est considérée comme exacte pour les quarks " classiques ". Les quarks lourds sont traités différemment.
Saveurs des leptons
Chaque lepton (électron, muon, tauon et leurs neutrinos respectifs) possède un nombre quantique de saveur (cf. nombres leptoniques) qui sont conservés dans les interactions fortes et électromagnétiques, mais pas dans les interactions faibles.
La matrice PMNS ou matrice de Pontecorvo–Maki–Nakagawa–Sakata est l'équivalent pour les neutrinos de la matrice CKM.
MathématiquesMécanique quantiqueModèle standard des particulesAntiparticulesAtomeNoyauÉlectronsFermionsQuarksBaryonsMésonsLeptonsBosonsGluonsPhotonsBosons W± et Z0Boson de HiggsRéactions nucléairesRayonnements et interactions avec la matièreInteractions fondamentalesInteraction nucléaire forteChromodynamique quantiqueInteraction électromagnétiqueÉlectrodynamique quantiqueInteraction faibleInteraction électrofaibleGravitationAstrophysique et Big Bang