Rayonnements et interactions avec la matière
Interactions des particules avec la matière
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Les particules (alpha, beta, proton, neutron, ions) interagissent avec la matière, qu'elles soient chargées ou non.
Les collisions (cf. diffusion) peuvent être élastiques ou non élastiques.
1. Dans les collisions élastiques, l'énergie cinétique est conservée.
2. Dans les collisions inélastiques,
- les masses avant et après la collision sont identiques,
- l'énergie cinétique totale n'est pas conservée et une partie provoque l'excitation du noyau qui doit se relaxer en général par la désintégration alpha, beta ou gamma avec un recul du noyau.
Rayonnement ou radioactivité alpha (α)
La radioactivité ou rayonnement alpha est le rayonnement provoqué par la désintégration alpha :
- $^{A}_{Z}X\;\rightarrow\;^{A-4}_{Z-2}Y\;+^4_2He$,
- où A est le nombre de masse, Z le nombre atomique et $^4_2He$ le noyau d'hélium.
La masse importante de la particule $\alpha$ réduit sa vitesse, i.e. son énergie cinétique associée qui constitue l'essentiel de l'énergie de cette radioactivité.
- L'énergie de cette radioactivité est < à 10 MeV (5,4 MeV en général : vitesse de 15300 km/s, 5% de la vitesse de la lumière). La vitesse du recul du noyau père (A > 210) ne le fait reculer que de l'ordre de 280 km/s.
- Leur pénétration est faible (quelques centimètres dans l'air).
Ces particules alpha interviennent dans :
1. la radioactivité alpha d'éléments lourds comme ceux avec 210 nucléons ou plus (uranium ou radium par exemple).
- L'interaction nucléaire forte, de portée limitée (1 fentomètre), peut à peine contrebalancer la force électromagnétique entre les protons. L'émission de protons ou de particules avec un nombre impair de nucléons violerait cette loi.
- Or, l'interaction forte est proportionnelle au nombre de masse A (nombre de nucléons) et l'interaction magnétique au carré du nombre atomique Z (nombre de protons).
Ce mode de désintégration est possible car elle fait intervenir :
- la conservation de la symétrie de la fonction d'onde,
- l'énergie de liaison élevée de la particule $\alpha$ : cette énergie provient du noyau lui-même (5,4 MeV), alors qu'il en faut 6,1 MeV pour émettre un proton (calcul pour l'uranium 232).
Cette énergie de désintégration est inférieure à la barrière de potentiel de l'interaction nucléaire et il faut environ 25 MeV pour l'échappement.
- Ce processus est possible par le mécanisme du l'effet tunnel développé de manière indépendante par George Gamow (1904-1968) et Ronald Wilfred Gurney (1898-1953) et Edward Condon (1902-1974) en 1928 (deux bonnes explications en video : 1 et 2)
- La particule alpha peut être considérée comme indépendante dans un noyau et en mouvement constant, mais maintenue par les forces nucléaires.
La probabilité d'échappement dans les éléments est faible et leur demi-vie est souvent longue (mécanisme) : le thorium-232 et l'uranium-238 se désintègrent en milliards d'années et le radium-226 en 1600 ans.
La loi empirique de Geiger-Nuttall permet de relier la demi-vie d'un radio-isotope à l'énergie de ses particules alpha.
Contrairement à la radioactivité beta, l'émission d'une particule $\alpha$ n'est généralement pas accompagnée d'un rayon gamma de desexcitation.
2. dans la nucléosynthèse stellaire (cf. chapitre spécial), par exemple dans la fusion du carbone et des fusions postérieures.
3. dans les rayons cosmiques : environ 12 % des rayons cosmiques galactiques d'énergie supérieure à quelques GeV sont constitués de particules alpha.
Rayonnements ou radioactivité bêta (β)
La radioactivité bêta (β) est connue depuis 1896 grâce à Henri Becquerel produit des particules bêta est connue sous deux formes.
- la désintégration bêta- (β-) produit un électron (particule β-),
- la désintégration bêta+ (β+) produit un positron (particule β+).
Rayonnements bêta- (β-)
Vue d'ensemble
La désintégration bêta- (β-) produit une électron (particule β-) et un antineutrino électronique ($\overline\nu_e$).
$^A_ZX\;\rightarrow\;^{\quad A}_{Z+1}Y\;+\;e^-+\bar\nu_e$
1. En plus de l'émission d'un électron, un neutron se transforme en proton : ce processus intervient dans des atomes à excès de neutrons et produit des isotopes stables (cf. vallée de la stabilité).
- $n\;\rightarrow\;p\;+\;e^-+\bar\nu_e$ (cf. interaction de Fermi et interaction faible).
- Après la découverte des quarks, la désintégration du neutron implique la transformation d'un quark d en un quark u, en faisant intervenir un boson $W^-$ : $d\;\rightarrow\;u+W^-\rightarrow\;e^-+\bar\nu_e$.
2. Comme l'énergie est partagée entre les trois particules, le spectre électronique est continu.
La masse du noyau père est plus grande que celle du noyau fils : c'est le cas de l'exemple ci-contre.
- L'atome doit réarranger ces couches nucléaires, ce qui amène le plus souvent à l'émission d'un rayon gamma.
- L'électron émis est ionisant pour les atomes voisins qui doivent réarranger leurs couches électroniques : on peut même assister à la sublimation d'atomes à la surface.
Dans les étoiles
Dans les étoiles massives, lorsque la nucléosynthèse arrive au stade de production du nickel par fusion du silicium, $^{56}_{28}Ni$ est instable et se désintègre par radioactivité beta+ (β+) :
- $^{56}_{28}Ni\rightarrow\;^{56}_{27}Co\;+n\;+\;e^+\;+\;\nu_e\\\rightarrow\;^{56}_{26}Fe\;+n\;+\;e^+\;+\;\nu_e$
- Ces réactions sont trop lentes pour empêcher l'effondrement du coeur de l'étoile.
Aparté sur la capture électronique : désintégration epsilon ou bêta inversée
Les électrons émis peuvent être capturés par un proton pour créer un neutron (capture électronique)
$^A_ZX\;+^{\;\;0}_{-1}e^-\rightarrow\;^{\quad A}_{Z-1}Y\;+\;^0_0\nu_e$
1. Cet électron peut appartenir à une couche électronique de l'atome (capture électronique orbitale).
2. Cet électron peut être libre comme dans le cas des coeurs d'étoiles dégénérées, en particulier les étoiles à neutrons, i.e. la radioactivité bêta- (β-) ne peut survenir (cf. pression de dégénérescence).
- Les électrons libres sont encore capturés et de nombreux neutrons ne peuvent plus se décomposer.
- Le flux neutronique est de l'ordre de 1022 neutrons/cm2s et la capture des neutrons est rapide (d'où le terme rapide pour ce processus de capture).
Ce processus nucléaire est suivi de plusieurs émissions de photons.
- Le noyau formé se désexcite en émettant des photons gamma s’il avait été formé dans un état excité.
- Le cortège électronique se réorganise pour remplir la case laissée libre par l'électron avec une émission de rayons X et/ou d’électrons Auger.
- Le neutrino qui s'échappe emporte en général quasiment l’ensemble de l’énergie disponible (aspects énergétiques), ce qui explique l'effondrement du coeur des étoiles massives (perte d'énergie par les paires neutrino/antineutrino), la pression radiative ne pouvant plus compenser la compression gravitationnelle.
Ce processus intervient dans des atomes à excès de protons comme dans la désintégration beta+ (β+) avec laquelle elle entre en compétition.
D’un point de vue énergétique, cette dernière ne peut avoir lieu que si la masse du noyau père est supérieure d’au moins 1,022 MeV/c² à la masse du noyau fils (calculs).
Ce mécanisme intervient dans l'effondrement du coeur des étoiles massives.
Rayonnements bêta+ (β+)
Vue d'ensemble
La désintégration beta+ (β+) produit un positron (particule beta+ (β+)) et un neutrino électronique $\nu_e$.
$^{A}_{Z}X\;\rightarrow\;^{\quad A}_{Z-1}Y\;+\;e^++\nu_e$
1. En plus de l'émission d'un positron, un proton se transforme en neutron : ce processus intervient dans des atomes à excès de protons et produit des isotopes stables (cf. vallée de la stabilité).
- $p\;\rightarrow\;n\;+\;e^++\nu_e$.
- La désintégration du proton implique la transformation d'un quark u en un quark d, en faisant intervenir un boson $W+$ : $p\;\rightarrow\;u+W^+\rightarrow\;e^++\nu_e$.
2. Comme l'énergie est partagée entre les trois particules, le spectre électronique est continu.
La masse du noyau père est plus grande que celle du noyau fils à laquelle elle ajoutée 2 masses électroniques : cette désintégration est en compétition avec la capture électronique (calculs).
On peut prendre comme exemple : $^{18}_{\,\,9}F\rightarrow\,^{18}_{\,\,8}O+\;e^++\nu_e$.
Dans les étoiles
La radioactivité beta+ (β+) est retrouvée dans la nucléosynthèse stellaire.
Lors de la fusion de l'hydrogène, le cycle CNO a recours plusieurs fois à cette désintégration, que ce soit :
- pour le cycle CNO-I (cf.figure)
- pour le cycle CNO-II : $^{16}_{\,\,8}O\rightarrow\,^{17}_{\,\,9}F$
Dans la nucléosynthèse stellaire, cette transformation de proton en neutron est rapide et survient avant qu'un autre neutron puisse être capturé (d'où le terme lent pour ce processus de capture).
Émission de protons
Cette émission de protons regroupe deux phénomènes différents :
- l’éjection d’un proton du noyau depuis un état d’énergie très excité, qui peut se produire pour n’importe quel noyau ;
- un mode de décroissance radioactive, qui ne concerne que les nucléides très déficients en neutrons, et à un nombre impair de protons, autrement dit proches de la limite de stabilité proton.
Remarque : les rayonnements directement ionisants peuvent aussi être composés d'ions plus complexes comme celle du carbone-12 qui est utilisé dans la radiothérapie (hadronothérapie). s
Émission de neutrons
L'émission de neutrons est une réaction radioactive par laquelle un isotope instable perd spontanément un neutron.
Par exemple : $^4_2He\rightarrow\;^3_2He$
Le rayonnement neutronique est plus pénétrant que les rayonnements alpha ou beta, et dans certains cas plus pénétrants que le rayonnement gamma qui sont ralentis dans les atomes de Z élevé.
Ce rayonnement neutronique est un rayonnement ionisant qui résulte :
- de la fission ou de la fusion nucléaires (cf. chapitres spéciaux),
- mais aussi d'interactions de particules relativistes appelées aussi astroparticules dans les rayons cosmiques.
La rayonnement neutronique est retrouvée dans la nucléosynthèse stellaire.
Interactions fondamentales
MathématiquesMécanique quantiqueModèle standard des particulesAntiparticulesAtomeNoyauÉlectronsFermionsQuarksBaryonsMésonsLeptonsBosonsGluonsPhotonsBosons W± et Z0Boson de HiggsRéactions nucléairesRayonnements et interactions avec la matièreInteractions fondamentalesInteraction nucléaire forteChromodynamique quantiqueInteraction électromagnétiqueÉlectrodynamique quantiqueInteraction faibleInteraction électrofaibleGravitationAstrophysique et Big Bang