Cette mémoire peut être qualifiée d'implicite
(infos).
On observe une amélioration ou un changement dans
la performance d'une tâche cognitive qui est le résultat d'un
événement antérieur sans que le sujet fasse référence
explicitement et consciemment à
cet événement. La définition d'implicite est : qui,
sans être énoncé expressément, est virtuellement
contenu dans un raisonnement ou une conduite.
Cette mémoire n'est pas accessible à la conscience (inconsciente),
difficilement verbalisable (d'oà le terme de mémoire non-déclarative)
et relativement rigide. Elle est :
plus résistante que les autres dans
le syndrome amnésique (infos).
Cette mémoire est préservée chez le
patient H.M. (infos), mais touchée préférentiellement
dans la démence de Huntington (infos).
Différentes mémoires
(Figure : vetopsy.fr)
Perception et mémoire conscientes et inconscientes
Le psychologue allemand Hermann
Ebbinghaus (1850-1909) qui fut le premier à conduire des expériences
en laboratoire sur la mémoire, étudia également les
illusions d'optique.
llusions d'optique
et mémoire procédurale
Une expérience a été menée avec les disques
représentés sur la figure ci-contre (infos).
(a) les deux disques gris sont bien identiques bien
que qu'ils soient perçus de taille différente (plus petit
quand il est entouré des grands disques, plus grand quand il est
entouré des petits disques).
(b) le disque gris de droite est un peu plus grand que le disque
gris de gauche (bien qu'ils soient perçus de taille identique).
On présente ces disques (position a ou b) de nombreuses fois à
des volontaires qui doivent saisir entre le pouce et l'index
le disque central de droite s'il pense qu'il est identique
à l'autre,
le disque central de gauche s'ils sont de taille différente.
Les sujets se trompent systématiquement de disque (perception visuelle
incorrecte), mais, l'empattement de la pince (pouce-index) est toujours
exacte, quelque soit le diamètre du disque.
La perception visuelle consciente sert à la reconnaissance des objets.
La perception inconsciente permet au cerveau de donner les ordres moteurs
corrects (infos).
Cette mémoire non-déclarative permet de prouver l'existence
de processus mentaux inconscients comme le prétendait Sigmund
Freud (1856-1939).
Toutefois, cet inconscient mémoriel est bien différent
de ce qu'il pensait. La neurophysiologie contredit le processus de refoulement
et les pulsions sexuelles mises à toutes les sauces (Freud est-il
soluble dans les neurosciences - infos .
« Les travaux contemporains en sciences cognitives
font apparaître que le terme d'inconscient ne désigne pas du
tout un ensemble de représentations “ refoulées ”,
mais s'applique à l'immense majorité des représentations
– émotionnelles ou non, langagières ou non – que
le cerveau active à un moment donné. » Joëlle Proust,
chercheuse à l'Institut Jean-Nicod 1
Apprentissages non-associatifs
L'habituation est la forme la plus simple de mémoire non-déclarative
(infos).
Ce serait la seule mémoire des invertébrés
qui ne possèdent pas de cerveau.
La sensibilisation fait également partie de la mémoire
non-déclarative (infos).
Mémoire procédurale
: habiletés et habitudes (infos)
La mémoire procédurale est
un système de la mémoire à long terme conservant les
informations du type " savoir comment " ou " savoir
faire ", se manifestant directement dans l'action (mémoire anoétique),
difficilement modifiables et dont l'acquisition est progressive.
Lorsqu'on fait du vélo ou qu'on conduit une
voiture, ce savoir-faire est inconscient : il n'est pas nécessaire
de se remémorer toutes les étapes de l'apprentissage du
début. Cette mémoire est plutôt d'ordre réflexe.
Dessin au miroir
Figure d'après le cerveau.mcgill.ca
De plus, il est difficile de décrire toutes
les étapes qui nous permettent de conduire une voiture (non-déclaratif).
Toutefois, nous pouvons en décrire quelques-unes (capacité
de rappel).
ecerveau.mcgill.ca)">Nous pouvons y rajouter les habitudes qui ne sont pas forcément
limitées aux phénomènes moteurs.
Deux différences sont notables entre
la mémoire procédurale et la mémoire déclarative :
1. La mémoire procédurale est une mémoire
qui se forge après de nombreuses répétitions d'un apprentissage.
2. L'oubli est pratiquement impossible en mémoire procédurale.
« C'est comme le vélo, une fois qu'on a appris,
on n'oublie pas. »
Cette mémoire permet de piloter " en roue libre ".
Quand je joue au tennis, mon coup droit et mon revers sont
effectués inconsciemment : je ne pose pas chaque fois la question
de la coordination des différents actes effectués qui ont
tout de même nécessité un apprentissage, donc une mise
en mémoire.
Le patient H.M. (infos) apprenait de plus en plus rapidement au cours des essais successifs
à tracer un trait entre les deux lignes d'une étoile (mémoire
non-déclarative), alors qu'il ne se souvenait pas d'avoir participer
à ces épreuves (mémoire déclarative). Ces expériences
sont décrites dans un article en anglais (infos).
Il en va de même pour les apprentissages
perceptifs.
Bien que doté d'une vision médiocre, j'arrive
à localiser la moindre chose qui bouge dans mon champ visuel. J'ai
passé une bonne partie de mes après-midi sur des miradors
à observer les animaux, ce qui a formé ma vision.
Citons également la célèbre expérience
d'Hubel et Wiesel sur le développement de la vision chez le chat.
Dans tous les cas, la perception est plus rapide et plus efficace.