Nous sommes continuellement en interaction avec notre environnement
qu'il soit externe ou interne. Ces stimulations provoquent un ensemble de
réactions chez un individu.
Un comportement est d'ailleurs défini comme un ensemble
de réactions observables chez un individu en réponse à
une stimulation ou stimulus quelconque qu'il soit extérieur ou intérieur.
Sensation
Chair de poule
(Figure : vetopsy.fr)
La
sensation est la réaction de l'organisme provoquée par la
détection d'un stimulus par un ou plusieurs récepteurs sensoriels
(classification des récepteurs sensoriels).
Le dictionnaire philosophique en donne une définition
plus élaborée : « La sensation est une donnée
psychique impossible à saisir dans sa pureté, mais dont on
s'approche comme d'une limite : ce serait l'état brut et immédiat
conditionné par une excitation physiologique susceptible de produire
une modification consciente. En d'autres termes, ce qui resterait d'une
perception actuelle, si l'on en retirait tout ce qui ajoutent la mémoire,
l'habitude, l'entendement, la raison, et, si l'on y rétablissait
tout ce que l'abstraction en écarte, notamment le lien affectif,
l'aspect dynamogénique ou inhibitoire qu'elle présente. »
Toute l'ambiguïté de ce terme est contenue dans cette
définition : la sensation vient de l'objet, mais également
du sujet.
On décrit cinq sens principaux. Toutefois, les animaux possèdent des
systèmes spécialisés au niveau de certaines régions
de la peau
sensibles à d'autres énergies.
Certains animaux sont sensibles aux stimulus électromagnétiques : certains poissons possèdent des électrorécepteurs
et on pense que les migrations des oiseaux dépendent de la perception
du champ magnétique terrestre.
Les systèmes sensoriels s'activent
dès qu'une énergie entre en contact avec certaines parties
du corps : l'énergie reçue est transformée en signal
électrique par un changement de potentiel électrique neuronal
(transduction sensorielle).
Les informations ainsi codées (codage nerveux) suivent des voies
spécifiques pour activer certaines zones du cerveau et être
interprétées en conséquence.
Soit qu'elles soient occultées par l'individu (occultation du stimulus), soit que les individus n'y sont pas sensibles de manière
identique. Les esquimaux sont moins sensibles au froid que les hommes des
pays chauds par exemple.
La sensation procure au cerveau une appréhension du monde extérieur
par la transduction et le cheminement de l'information par les voies ascendantes.
Perception
La perception est la représentation mentale de la sensation.
Sensation et perception
(Figure : vetopsy.fr)
Le dictionnaire philosophique en donne une définition plus
élaborée : « La perception est un acte par
lequel un individu, organisant immédiatement ses sensations présentes,
les interprétant et les complétant par des images et des souvenirs,
écartant autant que possible leur caractère affectif ou moteur,
s'oppose un objet qu'il juge spontanément distinct de lui, réel
et actuellement connu par lui. »
Chaîne neuronale
Les systèmes sensoriels sont complexes parce qu'un même
événement peut être codé, filtré et transformé
dans différentes aires cérébrales et interprétées
en fonction de notre personnalité, de notre culture, en un mot, de
notre histoire personnelle.
La perception est effectuée par un mécanisme descendant qui
permet, pour ainsi dire de donner du sens et d'optimiser la sensation, ce
qui ne veut pas forcément dire qu'elle l'améliore (cf. plus bas).
Processus psychiques
La
perception dépend de nombreux processus psychiques :
l'attention qui sélectionne certaines informations
et qui en occultent d'autres,
Les pensées de l'homme
l'interprétation qui donne une " impression
" aux stimulus que nous avons sélectionnés,
la signification que nous allons leur donner en fonction
de notre histoire personnelle,
la mémorisation que nous en avons faite précédemment.
Tout d'abord, nous percevons un objet, une personne ou une situation
de manière globale. Puis, ensuite, nous analysons les détails.
Nos perceptions structurent le réel et pour la gestalt, une des lois essentielles est que le " tout est différent
de la somme des parties ".
Dessinons le périmètre d'un rectangle avec
une multitude de x : nous y voyons la forme globale qui est une figure géométrique.
Une symphonie de Mozart ne peut se réduire à
une succession de notes.
Nous sommes sensibles à certaines
stimulations sensorielles et pas à d'autres.
Chaque individu prend conscience du stimulus au travers de ses
cinq sens, les « cinq portes de la perception » comme disait
Aldous Huxley.
La PNL, programmation neuro-linguistique, nous explique que chaque porte est ouverte successivement. L'inconscient
les laisse toutes ouvertes et nous percevons bien plus d'informations que
nous le pensons.
Chaque individu possède un système de représentation
sensorielle dominant (visuel, auditif ou kinesthésique), ce qui ne
nous empêche évidemment pas de nous servir des autres.
Dans la PNL, nous pouvons déterminer ce canal dominant
par les clefs visuelles
(observation des mouvements involontaires des yeux donnant accès
aux stratégies de pensée) et les prédicats
(mots qu'utilise la personne pour décrire son expérience subjective).
Leurs observations permettent de comprendre comment la personne organise
sa pensée et construit son expérience de la réalité.
Réalité selon la PNL
(Figure : vetopsy.fr)
La réalité, c'est-à-dire, ce que nous percevons,
est donc une représentation mentale de ce que nous ressentons. Le
cerveau, ce « métier à tisser enchanté »,
comme disait Charles
Scott Sherrington (1857-1952), organise notre ressenti, lui donne un
sens.
Le balcon d'Edouart Manet (1868)
La
carte du monde d'un individu est constituée par toutes les représentations
présentes, passées et futures : sentiments, pensées…
Nous croyons agir sur la réalité, mais nous n'agissons que
sur une représentation de celle-ci.
Alfred Korsibsky (1879-1950),
linguiste éminent, démontra que les difficultés de
communication entre les hommes provenaient de ce qu'ils confondaient la
carte et le territoire, c'est-à-dire la représentation de
la réalité avec la réalité.
Le filtre neurologique implique que
l'univers, tel qu'il nous apparaît par l'intermédiaire de
nos sens, résulte des structures propres à notre cerveau
et à notre système nerveux.
Cette organisation nerveuse est déterminée
génétiquement et est particulière à chaque espèce
: le monde perçu par l'Homme n'est pas celui de la mouche, du poisson,
du chien ou du chat.
Le filtre socio-culturel est propre
à tous les membres d'un groupe culturel donné.
Par exemple, chaque groupe humain par ses mythes, ses valeurs
et son langage, a une vision particulière du monde : notre monde
européen, par exemple, n'est pas celui des Esquimaux du Groenland,
ni des Papous de Nouvelle-Guinée. Les groupes sociaux animaux obéissent
aux mêmes règles.
Le filtre individuel produit un individu
dont l'histoire est unique. Le milieu dans lequel il
vit, l'éducation reçue, l'influence exercée par les
parents, les multiples expériences vécues petit, puis adulte,
le façonnent de manière particulière.
Le balcon de Manet de Magritte (1950)
Certains
processus peuvent perturber notre perception : elles nous permettent une
modélisation du monde.
1. Nous avons déjà étudié
la sélection ou l'omission, mais nous pouvons aller encore plus loin.
D'une part, la sélection nous permet de ne pas être submergé
par tous les stimulus de l'environnement.
D'autre part, nous pouvons laisser de côté certains événements
qui ne confortent pas notre image du monde : quand vous êtes arrêté
à un feu rouge, vous vous dites que vous n'avez vraiment pas de
chance et que vous n'êtes jamais passé au vert, ce qui, évidemment,
est faux.
2. La distorsion opère des substitutions de
données sensorielles dans notre expérience, c'est-à-dire
transforme la réalité.
D'une part, cette distorsion est à l'origine des créations
artistiques ou de ce que nous pouvons vivre en imagination.
D'autre part, certaines personnes sont paranoïaques et pensent
qu'on veut les contrôler ou d'autres qu'on ne les aime pas parce
qu'on critique leur comportement.
3. La généralisation est le processus
par lequel des éléments ou des parties du modèle du
monde d'une personne sont détachés de l'expérience
d'origine et en viennent à représenter la catégorie
entière dont l'expérience en question n'était qu'un
exemple.
D'une part, il nous permet de comprendre des situations similaires à
celles que nous vivons et de ne pas refaire les mêmes erreurs.
D'autre part, si une expérience est malheureuse, par exemple
dans une relation amoureuse, nous pouvons la généraliser
avec toutes les difficultés que vous imaginez.
En conclusion, nous pouvons dire que la sensation est passive et que la
perception est active !
« Nous pensons que l'esprit a sous le nez une réalité
extérieure que les sens nous donnent, et qu'il n'y est
pour rien dans la perception. C'est la chose qui stimule l'esprit pour qu'il
perçoive. En somme, l'esprit est passif. Mais c'est oublier à
quel point nous sommes actifs au sein de la perception, c'est oublier
le travail souterrain de la projection de nos intentions, la manière
dont l'esprit constitue la perception et y intervient de façon
très active. Nous sommes si peu passifs dans la perception que ce
serait une honnêteté au contraire d'avouer que la plupart
du temps percevoir, c'est seulement reconnaître ce que nous cherchons,
c'est anticiper ce que nous attendons, c'est identifier ce qui est bien
connu. Ce qui est l'élément premier de la perception, c'est
l'intention, l'activité qui la traverse et non la passivité.
»Serge
Car