Traitement sensoriel
Sensation et perception
- Sens et organes des sens
- Communication
Nous sommes continuellement en interaction avec notre environnement qu'il soit externe ou interne. Ces stimulations provoquent un ensemble de réactions chez un individu.
Un comportement est d'ailleurs défini comme un ensemble de réactions observables chez un individu en réponse à une stimulation ou stimulus quelconque qu'il soit extérieur ou intérieur.
Sensation
La sensation est la réaction de l'organisme provoquée par la détection d'un stimulus par un ou plusieurs récepteurs sensoriels (classification des récepteurs sensoriels).
Le dictionnaire philosophique en donne une définition plus élaborée : « La sensation est une donnée psychique impossible à saisir dans sa pureté, mais dont on s'approche comme d'une limite : ce serait l'état brut et immédiat conditionné par une excitation physiologique susceptible de produire une modification consciente. En d'autres termes, ce qui resterait d'une perception actuelle, si l'on en retirait tout ce qui ajoutent la mémoire, l'habitude, l'entendement, la raison, et, si l'on y rétablissait tout ce que l'abstraction en écarte, notamment le lien affectif, l'aspect dynamogénique ou inhibitoire qu'elle présente. »
Toute l'ambiguïté de ce terme est contenue dans cette définition : la sensation vient de l'objet, mais également du sujet.
On décrit cinq sens principaux. Toutefois, les animaux possèdent des systèmes spécialisés au niveau de certaines régions de la peau sensibles à d'autres énergies.
Certains animaux sont sensibles aux stimulus électromagnétiques : certains poissons possèdent des électrorécepteurs et on pense que les migrations des oiseaux dépendent de la perception du champ magnétique terrestre.
Les systèmes sensoriels s'activent dès qu'une énergie entre en contact avec certaines parties du corps : l'énergie reçue est transformée en signal électrique par un changement de potentiel électrique neuronal (transduction sensorielle).
Les informations ainsi codées (codage nerveux) suivent des voies spécifiques pour activer certaines zones du cerveau et être interprétées en conséquence.
Nous pouvons dire que :
- les sensations, au niveau d'une même espèce, sont identiques du point de vue qualitatif (umwelt) ;
Salé, sucré, vert, chaud, froid…
- les sensations sont relatives du point de vue quantitatif (intensité du stimulus) ;
Soit qu'elles soient occultées par l'individu (occultation du stimulus), soit que les individus n'y sont pas sensibles de manière identique. Les esquimaux sont moins sensibles au froid que les hommes des pays chauds par exemple.
La sensation procure au cerveau une appréhension du monde extérieur par la transduction et le cheminement de l'information par les voies ascendantes.
Perception
La perception est la représentation mentale de la sensation.
Le dictionnaire philosophique en donne une définition plus élaborée : « La perception est un acte par lequel un individu, organisant immédiatement ses sensations présentes, les interprétant et les complétant par des images et des souvenirs, écartant autant que possible leur caractère affectif ou moteur, s'oppose un objet qu'il juge spontanément distinct de lui, réel et actuellement connu par lui. »
Chaîne neuronale
Les systèmes sensoriels sont complexes parce qu'un même événement peut être codé, filtré et transformé dans différentes aires cérébrales et interprétées en fonction de notre personnalité, de notre culture, en un mot, de notre histoire personnelle.
La perception est effectuée par un mécanisme descendant qui permet, pour ainsi dire de donner du sens et d'optimiser la sensation, ce qui ne veut pas forcément dire qu'elle l'améliore (cf. plus bas).
Processus psychiques
La perception dépend de nombreux processus psychiques :
- l'attention qui sélectionne certaines informations et qui en occultent d'autres,
- l'interprétation qui donne une " impression " aux stimulus que nous avons sélectionnés,
- la signification que nous allons leur donner en fonction de notre histoire personnelle,
- la mémorisation que nous en avons faite précédemment.
Tout d'abord, nous percevons un objet, une personne ou une situation de manière globale. Puis, ensuite, nous analysons les détails. Nos perceptions structurent le réel et pour la gestalt, une des lois essentielles est que le " tout est différent de la somme des parties ".
Dessinons le périmètre d'un rectangle avec une multitude de x : nous y voyons la forme globale qui est une figure géométrique.
Une symphonie de Mozart ne peut se réduire à une succession de notes.
Nous sommes sensibles à certaines stimulations sensorielles et pas à d'autres.
Chaque individu prend conscience du stimulus au travers de ses cinq sens, les « cinq portes de la perception » comme disait Aldous Huxley.
La PNL, programmation neuro-linguistique, nous explique que chaque porte est ouverte successivement. L'inconscient les laisse toutes ouvertes et nous percevons bien plus d'informations que nous le pensons.
Chaque individu possède un système de représentation sensorielle dominant (visuel, auditif ou kinesthésique), ce qui ne nous empêche évidemment pas de nous servir des autres.
Dans la PNL, nous pouvons déterminer ce canal dominant par les clefs visuelles (observation des mouvements involontaires des yeux donnant accès aux stratégies de pensée) et les prédicats (mots qu'utilise la personne pour décrire son expérience subjective). Leurs observations permettent de comprendre comment la personne organise sa pensée et construit son expérience de la réalité.
La réalité, c'est-à-dire, ce que nous percevons, est donc une représentation mentale de ce que nous ressentons. Le cerveau, ce « métier à tisser enchanté », comme disait Charles Scott Sherrington (1857-1952), organise notre ressenti, lui donne un sens.
La carte du monde d'un individu est constituée par toutes les représentations présentes, passées et futures : sentiments, pensées… Nous croyons agir sur la réalité, mais nous n'agissons que sur une représentation de celle-ci.
Alfred Korsibsky (1879-1950), linguiste éminent, démontra que les difficultés de communication entre les hommes provenaient de ce qu'ils confondaient la carte et le territoire, c'est-à-dire la représentation de la réalité avec la réalité.
- Le filtre neurologique implique que l'univers, tel qu'il nous apparaît par l'intermédiaire de nos sens, résulte des structures propres à notre cerveau et à notre système nerveux.
Cette organisation nerveuse est déterminée génétiquement et est particulière à chaque espèce : le monde perçu par l'Homme n'est pas celui de la mouche, du poisson, du chien ou du chat.
C''est l'" Umwelt " de Jacob Johann von Uexküll (1864-1944).
- Le filtre socio-culturel est propre à tous les membres d'un groupe culturel donné.
Par exemple, chaque groupe humain par ses mythes, ses valeurs et son langage, a une vision particulière du monde : notre monde européen, par exemple, n'est pas celui des Esquimaux du Groenland, ni des Papous de Nouvelle-Guinée. Les groupes sociaux animaux obéissent aux mêmes règles.
- Le filtre individuel produit un individu dont l'histoire est unique. Le milieu dans lequel il vit, l'éducation reçue, l'influence exercée par les parents, les multiples expériences vécues petit, puis adulte, le façonnent de manière particulière.
Certains processus peuvent perturber notre perception : elles nous permettent une modélisation du monde.
1. Nous avons déjà étudié la sélection ou l'omission, mais nous pouvons aller encore plus loin.
- D'une part, la sélection nous permet de ne pas être submergé par tous les stimulus de l'environnement.
- D'autre part, nous pouvons laisser de côté certains événements qui ne confortent pas notre image du monde : quand vous êtes arrêté à un feu rouge, vous vous dites que vous n'avez vraiment pas de chance et que vous n'êtes jamais passé au vert, ce qui, évidemment, est faux.
2. La distorsion opère des substitutions de données sensorielles dans notre expérience, c'est-à-dire transforme la réalité.
- D'une part, cette distorsion est à l'origine des créations artistiques ou de ce que nous pouvons vivre en imagination.
- D'autre part, certaines personnes sont paranoïaques et pensent qu'on veut les contrôler ou d'autres qu'on ne les aime pas parce qu'on critique leur comportement.
3. La généralisation est le processus par lequel des éléments ou des parties du modèle du monde d'une personne sont détachés de l'expérience d'origine et en viennent à représenter la catégorie entière dont l'expérience en question n'était qu'un exemple.
- D'une part, il nous permet de comprendre des situations similaires à celles que nous vivons et de ne pas refaire les mêmes erreurs.
- D'autre part, si une expérience est malheureuse, par exemple dans une relation amoureuse, nous pouvons la généraliser avec toutes les difficultés que vous imaginez.
En conclusion, nous pouvons dire que la sensation est passive et que la perception est active !
« Nous pensons que l'esprit a sous le nez une réalité extérieure que les sens nous donnent, et qu'il n'y est pour rien dans la perception. C'est la chose qui stimule l'esprit pour qu'il perçoive. En somme, l'esprit est passif. Mais c'est oublier à quel point nous sommes actifs au sein de la perception, c'est oublier le travail souterrain de la projection de nos intentions, la manière dont l'esprit constitue la perception et y intervient de façon très active. Nous sommes si peu passifs dans la perception que ce serait une honnêteté au contraire d'avouer que la plupart du temps percevoir, c'est seulement reconnaître ce que nous cherchons, c'est anticiper ce que nous attendons, c'est identifier ce qui est bien connu. Ce qui est l'élément premier de la perception, c'est l'intention, l'activité qui la traverse et non la passivité. » Serge Car