Citation
« Puisqu'on ne peut changer la direction du vent,
il faut apprendre à orienter les voiles. »
James Dean
L'habituation apparaît comme la forme la plus simple de l'apprentissage qui existe même chez les espèces les moins évoluées.
L'hydre d'eau douce est incapable d'apprendre par conditionnements. On constate cependant que, par habituation, cet animal cesse de se contracter s'il est trop souvent dérangé par les courants.
Tout élément nouveau dans l'environnement, ou d'intensité
forte, engendre chez l'individu l'attention et une augmentation de la vigilance
: l'uniformité des perceptions
a été modifiée (sortie du bruit de fond).
Elles sont destinées à protéger l'individu contre un danger éventuel.
L'habituation est un bon point de départ de l'analyse systématique de l'apprentissage et de la cognition (Walker 1987), en particulier de la mémoire non-déclarative.
L'étude de l'habituation a permis de comprendre que l'animal construit
des représentations internes et comment elles se construisent dans le cerveau.
Un chien de chasse, par exemple, ne sera pas stimulé par la vue d'un fusil dans la maison de son propriétaire, mais sera excité lors de la chasse.
L'habituation est la disparition de la
réponse motrice non apprise à un stimulus donné après
que l'animal a été, de façon répétée
ou prolongée, mis en présence du stimulus sans que ce dernier
ait été associé à ou renforcé par une
stimulation favorable ou défavorable.
« Un renard, qui vit pour la première fois une tortue dans une forêt, fut si effrayé qu'il faillit mourir de peur. Quand il la rencontra une deuxième fois, il fut encore effrayé, mais pas autant que la première fois. En la voyant pour la troisième fois, il fut si courageux qu'il se dirigea vers elle et engagea la conversation. » Esope
En d'autres termes, la fréquence d'apparition d'un comportement
diminue à la suite de la présentation répétée
d'une stimulation.
Un poisson rouge se trouve dans un aquarium.
Un bébé entend un certain bruit pour la première fois de sa vie : cela entraîne une augmentation de sa fréquence cardiaque. La répétition du même bruit à intervalles réguliers fait diminuer puis disparaître ce phénomène.
L'habituation peut également diminuer le nombre de coïts chez les mammifères.
L'habituation engendre notamment la disparition de l'état
d'alerte et des réponses d'orientation. Elle a donc également
une fonction adaptatrice évidente (homéostasie sensorielle).
L'habituation est, en quelque sorte, un apprentissage négatif : c'est un processus actif. L'individu apprend à ne plus répondre :
Le stimulus n'a aucun intérêt pour le comportement en cours et n'a aucune valeur de signalisation.
Imaginez si nous devions réagir systématiquement à tous les stimuli de l'environnement !
L'habituation concerne principalement les stimuli supra-liminaires, c'est-à-dire
ceux dont l'intensité dépasse un certain seuil. Ce seuil est
fixé lors du jeune âge lorsque l'animal établit son
homéostasie sensorielle ou homéostasie perceptive.
L'homéostasie sensorielle ou homéostasie perceptive est un état d'équilibre entre l'organisme et l'ensemble des stimuli constituant son environnement à un moment donné.
Les traumatismes acoustiques chez les chiens peuvent expliquer les phobies aux bruits, si fréquentes en consultation comportementale.
L'habituation diffère de :
Ces deux dernières catégories dépendent de la réponse et non pas du stimulus.
1. L'habituation est d'autant plus facilement réalisée que l'animal est jeune.
2. L'habituation se développe dans les conditions suivantes :
Plus l'intensité est faible, plus l'habituation est marquée et rapide.
Plus la fréquence est élevée, plus l'habituation est prononcée et rapide.
Lors de l'exposition au stimulus, l'animal présente une réaction de crainte (situation ouverte où l'animal peut s'échapper) et non de peur (situation fermée où l'animal ne peut fuir). Il peut explorer la source du stimulus et par apprentissage, mémorise ses caractéristiques et ses conséquences.
3. Les stimuli contextuels (autres stimuli de l'environnement) ont une influence sur l'habituation.
Par exemple, le pourcentage d'habituation augmente lors de l'accroissement du rapport d'intensité signal sonore/bruit de fond.
4. L'habituation est spécifique à un stimulus.
Si le stimulus change, la réponse d'orientation revient à son état initial.
L'expérience célèbre de la perception des nouveau-nés en est la preuve.
Dans une certaine mesure, une généralisation à des stimuli très proches est possible.
Le chien qui ne réagit plus aux pétarades d'une voiture généralisera à tous les bruits claquants (portes, autres véhicules, armes à feu, pétards…), du moment que leur intensité n'est pas trop forte.
ApprentissageDifférentes
formes d'apprentissageConditionnement
classique
Conditionnement
opérantRenforcementsPunitionsHabituationSensibilisationImprégnationApprentissage par imitationApprentissage par observation
Apprentissage
latentApprentissage
par intuitionApprentissages complexes