Citation
« La mémoire rassemble en un tout les innombrables
phénomènes de notre existence… Notre conscience serait
divisée en autant de fragments sans la force de liaison et d'unification
de la mémoire. »
Ewald Hering
Documentation web
1. La mémoire est présente chez tous les êtres vivants, même les plus élémentaires. Elle existe également chez les machines.
Dès lors que nous parlons de mémoire, il faut s'entendre sur les définitions. En effet, le système nerveux est bien différent chez une aplysie ou chez un être humain.
Les travaux sur de systèmes simples comme sont ceux
de l'aplysie
(limace ou lièvre de mer - Aplysia californica) - avec ses 10 ganglions
de 2000 neurones chacun visibles à l'oeil nu (
infos) et la drosophileont
été primordiaux dans la compréhension des bases neurobiologiques
de la mémoire (
infos).
2. Les études les plus poussées à l'heure actuelle sont effectuées chez l'homme dont la mémoire est certainement la plus complexe.
L'ADN peut être considérée à
elle seule comme un système mémoriel.
Chacun d'entre nous possède une mémoire différente
de certains événements.
La définition même de la mémoire déclarative est qu'elle est consciente et verbalisable, ce qui ne devrait pas être concevable chez d'autres animaux que les humains. Toutefois, elle contient la mémoire sémantique (terme ambigu selon que l'on se place du point de vue linguistique ou logique) qui fait partie de la mémoire à long terme présente dans le règne animal.
L'écriture a également un rôle majeur dans la mémoire historique ou collective (attachée à l'endroit et aux us et coutumes du lieu où l'on vit).
L'approche de la mémoire est extrêmement complexe
!
Avant le cognitivisme, la mémoire était considérée
uniquement comme la réserve des souvenirs. De là est née
la conception de la mémoire telle qu'on l'entend, c'est-à-dire
de la mémoire à long terme - MLT -
(
infos) .
Ce stock est considéré à l'époque comme essentiellement iconique (sous forme d'images).
Le psychologue allemand Hermann
Ebbinghaus (1850-1909) fut le premier à conduire des expériences
en laboratoire sur la mémoire. Il
fut l'un de ses cobayes favoris.
Dès 1885, il montra que la mémorisation de
7 paralogues ne nécessite qu'une seule présentation (empan
de mémoire -
infos -). Au dessus de ce nombre, la répétition est impérative.
La rétention est proportionnelle au nombre de répétitions
(entre 8 et 64 dans ses expériences), mais pas à la longueur
de la liste.
Ses expériences débouchèrent sur le fait que :
Le philosophe
américain William
James (1842-1910) décrivit deux sortes de mémoires (
infos)
:
Cet
auteur a décrit, avec son collègue Carl Lange en 1884,
une approche théorique des émotions (
infos).
Aussi bien
Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936) avec le conditionnement
classique (
infos) qu'Edward
Thorndike (1874-1949) dans le conditionnement opérant
(
infos) ont, suite aux théories évolutionnistes de
Charles Darwin (1809-1882), étudiés les apprentissages
et, par conséquent, la mémoire sur des animaux de laboratoire
pour pouvoir les extrapoler à l'homme.
Ils étudièrent surtout la mémoire
procédurale (
infos) qui est un sous-ensemble de la mémoire à long terme.
L'apport des behavioristes est que les souvenirs sont non seulement iconiques, mais également phonologiques et sémantiques !
Toutefois, ces deux écoles niaient toute notion d'expérience
subjective.
Les sciences cognitives ont révolutionné la manière d'aborder la mémoire.
L'apprentissage latent (
infos), découvert par Edward
Tolman (1886-1959) s'intègre dans sa théorie selon laquelle
:
Frédéric
C Bartlett (1886-1969) a été un des premiers à
comprendre que la récupération des informations en mémoire
est un phénomène complexe : des processus cognitifs ont réorganisé
les souvenirs pour les rendre signifiants.
« La récupération … est une reconstruction inventive ou une construction fondée sur notre attitude à l'égard d'une masse entière active de réactions et d'expériences passées organisées… »
Dans une expérience célèbre, Bartlett a présenté à des volontaires des images sans aucune signification (1932). Lorsqu'ils se les remémorent beaucoup plus tard, ils les organisent pour leur donner une signification.
C'est déjà la théorie
que développaient les gestaltistes (psychologues de la Gestalt, c'est-à-dire
de la forme), et particulièrement par Wolfgang
Köhler (1887-1967) pour expliquer l'apprentissage
par intuition (
infos).
Une des critiques majeures des connexionnistes est que la psychologie
cognitive peut difficilement étudier scientifiquement les représentations
internes.
A
la même époque, lors de crises d'épilepsie rebelle,
les neurochirurgiens excisaient les zones malades du cerveau de leurs patients.
Enfin, deux disciplines ont permis, ces dernières années, des avancées majeures pour intégrer les différentes théories et essayer définitivement d'entrouvrir la boîte noire :
Une des contributions majeures de la biologie est que différentes
régions cérébrales sont impliquées dans la mémoire.
Chaque région stocke un aspect de cette mémoire (comme différentes
parties d'un tout -
infos -).
MémoireMémoire
sensorielle
Mémoire
à court terme
Mémoire de travail
Mémoire Ã
long terme
Mémoire à long terme non-déclarative
Mémoire à long terme déclarative
Bases neurobiologiques de la mémoire