Si la fécondation n'a pas lieu, le corps
jaune dégénère pour former le corpus albicans qui ne
sécrète aucune hormone. La durée varie évidemment selon l'espèce.
La durée de vie du corps jaune est cyclique et est généralement comprise entre 12 et 21 jours selon les espèces, mais est constant dans une même espèce.
La lutéolyse ne peut s'expliquer par la chute de la concentration de la LH. Le phénomène primordial est la diminution progressive du nombre des cellules lutéales qui se manifeste par une chute de la concentration en progestérone.
Les cellules immunitaires augmentent considérablement leur nombre.
1. Chez les animaux, la lutéolyse s'effectue par une sécrétion
de prostaglandine PGF2α d'origine utérine. En effet, l'ablation de l'utérus (hystérectomie) prolonge la survie du corps jaune (sauf chez les primates).
Elle est sécrétée par pulse, toutes les 6 heures environ dans la veine utérine, puis dans l'artère ovarienne par un contre-courant local et agit sur l'ovaire.
Le blocage de la synthèse de prostaglandine (par l'indométhacine) inhibe la lutéolyse.
L'injection de prostaglandine par voie générale est lutéolytique, sauf chez les primates.
Prostaglandine PGF2α
La prostaglandine PGF2α agirait en réduisant l'irrigation du corps jaune et en agissant directement sur les cellules lutéales, en particulier, en inhibant l'AMPc qui diminuerait la production de progestérone.
La progestérone elle-même diminue la synthèse de ses propres récepteurs endométriaux (phase sécrétoire) ainsi que ceux à l'ocytocine. Comme la concentration de progestérone diminue au cours de la phase lutéale, l'endomètre est moins sensible à la progestérone et synthétise plus de récepteurs à l'ocytocine.
Ocytocine
Le rapport progestérone/oestrogènes diminue et les oestrogènes stimulent la synthèse des prostaglandines et celle des récepteurs à l’ocytocine de la matrice qui augmentent à leur tour la libération des prostaglandines F2α par l’endomètre, comme lors de la parturition (physiologie de la parturition) qui s'accompagne d'une lutéolyse, de contractions utérines et de la maturation du col.
2. Chez les primates, le processus de lutéolyse semble un peu différent.
Les petites cellules lutéales se désensibiliseraient progressivement à la LH. Comme la LH diminue et la hCG n'est pas suffisante, les cellules perdent leurs récepteurs à la progestérone.
L'oestradiol provoquerait alors la lutéolyse en synthétisant des récepteurs à l'ocytocine dans le corps jaune qui stimulerait la sécrétion de la prostaglandine PGF2α. Celle-ci, à son tour, provoque l'apparition de substances cytotoxiques, comme les radicaux libres…
Taux de FSH, de LH lors du cycle ovarien chez la femme
(Figure : vetopsy.fr)
Chez les primates, ce sont les facteurs paracrines (échangés
entre cellules voisines) et autocrines (générés par
les cellules elles-mêmes) qui seraient responsables de la lutéolyse.
À la fin de la phase lutéale et au début du nouveau cycle, l'élévation transitoire du taux de FSH (fenêtre
de FSH ou fenêtre de recrutement), suite à la baisse des
taux de progestérone, d'oestrogènes et d'inhibine A, permet le recrutement folliculaire et le développement de follicules
ovariens, en quantité différente selon les espèces (5 à 6 chez la femme) parmi lequel se trouve le follicule dominant.
Corps jaune de pseudogestation des carnivores
Chez le chien, mais également chez le chat, le corps jaune peut persister même sans fécondation.
Chez la chienne, qu'il y est gestation ou pseudogestation, ne change rien : le corps jaune dégénère en 2 mois environ.. L'embryon (et donc, le placenta) n'a aucun rôle hormonal dans la gestation.
Chez la chatte, la pseudogestation dure moins longtemps, environ 35 à 40 jours. C'est une espèce à " ovulation provoquée " : le coït provoque l'ovulation.