Communication tactile chez le chat

Vue d'ensemble de la communication tactile

1. Le sens tactile est le premier sens à se développer chez le chat pendant la période foetale ( développement de la communication tactile).

a. Le toucher est un des sens essentiels de la période néonatale et intervient dans les réflexes primaires.

b. Pendant la période de socialisation, le toucher est primordial dans la communication mère-petits.

2. Chez le chat adulte, la communication tactile complète plutôt d'autres communications et, en particulier, la communication olfactive et phéromonale, communication primordiale chez cet animal.

Interactions entre chats

1. Lors de rencontres, les chats se flairent dans une position caractéristique (interactions entre chats).

a. Si les deux chats ne se connaissent pas, ils se positionnent nez-à-nez, mais ne se touchent pas (rencontre chat étrangers).

• Puis, ils explorent avec leurs vibrisses, la face, les flancs, puis la région ano-génitale, riche en phéromones.

b. Lors d'approche amicale ou de bienvenue, le chat arrive face à un autre chat ou un humain, les oreilles dressées, la queue relevée avec souvent l'extrémité recourbée vers l'avant et se place nez-à-nez avec l'autre chat, pointe ses moustaches vers lui pour entrer en contact (rencontre amicale).

2. Les vibrisses sont dirigées (position des vibrisses) :

• vers l'avant lors de contact amical,
• en éventail lorsqu'il explore un objet,
• vers l'arrière lors de comportement agonistique (menaces et intimidations).

3. Le toucher, par les coussinets ou pelotes sensibles des pattes, permet au chat de définir les caractéristiques physiques de la chose touchée, ainsi que la distance à laquelle elle se trouve.

• Le chat donne souvent un coup de patte pour explorer plus précisément.
• Puis les vibrisses prennent le relais.

Caresses et léchages : rôle anxiolytique

Toutefois, il ne faut pas minimiser la communication tactile : le chat doit se frotter contre l'objet ou la personne pour déposer ses phéromones.

Caresses et communication tactile

1. Les caresses sont apaisantes aussi bien chez l'homme, que chez le chat (rôle anxiolytique).

a. Dans ces situations, il ronronne intensément (ronronnement).

b. Les chats cherchent un contact douillet et chaud pour pouvoir se lover et dormir dans un confort certain.

• Pépère se couche souvent à côté de moi, les pattes sur mon bras lorsque je travaille à l'ordinateur, comme de nombreux chats d'ailleurs.
• Ce comportement explique en grande partie que le chat soit l'animal préféré des écrivains : il aime bien se coucher sur les feuilles qui traînent sur les bureaux et même, plus surprenant, sur les claviers d'ordinateurs.

2. Cette recherche de contact peut être suivi par un enfouissement de la tête dans le creux de la main ou sous le bras : c'est un comportement de confiance peut-être dû à la persistance du réflexe d'enfouissement (rooting reflex).

3. Un autre comportement infantile peut persister, ce que j'appelle le " papouillage ", qui est dérivé du pétrissage des mamelles par le chaton pour faire sourdre le lait (pétrissage).

• Ce comportement peut s'accompagner de ptyalisme, i.e. le chat bave, quelquefois abondamment.
• Dans la vidéo ci-dessous, les fonctions du pétrissage sont décrites, mais pour nous, la principale est vraisemblablement le dépôt de phéromones podales.

Léchages et communication tactile

1. Les léchages ont plusieurs rôles :

• la toilette et l'automarquage,
• l'allogrooming, un allomarquage en léchant leurs congénères ou leurs maîtres et en y déposer leurs phéromones.

2. Ces prises de contact avec le corps, ou activités somesthésiques, permettent aussi de diminuer la tension émotionnelle.

Ce rôle apaisant est visible chez les hommes qui se rongent les ongles ou se triturent les cheveux par exemple.

Remarque : ce comportement serait dû à la stimulation des centres du plaisir par les opioïdes endogènes (" hotspots " ou " points chauds " du système de récompense).

Troubles de la
communication tactile

1. Le chat peut également s'auto-apaiser par le léchage (toilette).

a. Ces prises de contact avec le corps ou activités somesthésiques, quand elles sont hypertrophiées, peuvent provoquer :

• des troubles dermatologiques, activités substitutives des anxiétés permanentes,
  
• voir même des automutilations, comme dans les dysthymies.

b. le chat tête ou lèche des tissus de manière compulsive, il faut suspecter un trouble comportemental (sucking syndrom).

2. Ces troubles, hormis les problèmes somatiques, sont souvent dus à :

• une mauvaise socialisation avec une intolérance au contact (aschézie),
• une anxiété chez les chats caressés-mordeurs.

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