En général, quelle que soit la pathologie des nouveau-nés,
les symptômes sont presque identiques pour toutes les maladies.
Les chiots ou les chatons qui n'absorbent
pas de colostrum sont sujets au syndrome des 3 H :
hypoglycémie,
hypothermie,
déshydratation.
Les chatons ou les chiots nouveau-nés
ne doivent pas se plaindre ou gémir, ce qui signe une souffrance
à prendre immédiatement en compte.
Hypoglycémie
1. La réserve des nouveau-nés en glucose est très
faible à la naissance.
Ni leurs muscles, ni leur foie ne contiennent
de grande quantité de glycogène.
Chiot hypoglycémique
(Photo capturée du film ci-contre : Dr Greg)
De plus, les régulations
hépatiques ne sont pas fonctionnelles.
Les
carnivores domestiques ne possèdent pas de tissu adipeux brun qui produit de la chaleur sans que les animaux frissonnent : ils doivent donc
puiser dans leurs réserves pour lutter contre l'hypothermie.
si les animaux sont stressés ou, évidemment, orphelins.
Votre vétérinaire devra instaurer un apport glucosé
adapté, soit par voie orale, mais plutôt par voie intraveineuse,
péritonéale, sous-cutanée, ou même intra-osseuse.
1. La thermorégulation des jeunes est nulle pendant les trois
premières semaines de leur vie : voilà pourquoi, les chiots
ou les chatons se blottissent les uns contre les autres au début (hétérothermie).
Soyez vigilant si le nombre de petits est faible, ou pire s'il est seul
ou orphelin !
Chez les chiots, ce sont surtout les races de petit format
qui sont les plus touchés.
2. L'évaporation est intense, surtout à la naissance
lors de l'évaporation du liquide
amniotique, car les nouveau-nés possèdent une grande surface
corporelle (de plus peu kératinisée) ce qui provoque une déshydratation
si on y prend garde (cf. plus bas).
Le réflexe de frisson et la vasoconstriction cutanée
n'apparaîssent qu'à une semaine environ.
Laissez la mère lécher ses petits : ce phénomène, même s'il peut accentuer
l'évaporation, est essentiel.
Il faut prendre la température des chiots ou des chatons pour repérer une éventuelle hypothermie : elle ne doit pas être inférieure à 34°C.
Au dessous de ces températures, le processus de digestion
s'arrête et le réflexe de succion et le réflexe de déglutition ont tendance à disparaître, ce qui peut provoquer
des morts par fausse déglutition.
Au dessous de 32°C, le pronostic vital est engagé
par les troubles cardio-vasculaires développés par le petit.
Prise de température chez le chaton
(Photo : vetopsy.fr)
3. La mère ne s'occupe plus des petits si leur température est trop basse : quelquefois, elle peut même les dévorer !
Il faut donc réchauffer les petits progressivement !
Pour cela, utilisez :
une couverture chauffante,
une bouillotte, dont l'eau n'est pas trop chaude, et enveloppée
dans une serviette, pour ne pas que les petits se brûlent,
un incubateur dans lequel on dispose les jeunes les uns après
les autres pour qu'ils restent en contact avec la mère,
d'une lampe infra-rouge, mais il faut veiller à laisser une partie du nid plus fraîche
dans laquelle les animaux peuvent se réfugier si la température est trop
élevée.
La technique de la lampe à infra-rouge doit être bien maîtrisée car
elle peut être responsable :
Chiots sous lampe infrarouge
(Photo : RoyalCanin)de déshydratation chez les petits si l'hygrométrie est trop basse,
de brûlures chez la mère ou les petits si la lampe est
placée trop bas (comme dans la partie droite de la photo : les chiots sont dispersés contrairement à la partie gauche de la photo où ils sont en tas).
Le sèche-cheveux est à déconseiller car il peut provoquer
déshydratation et même brûlures !
Il faut contrôler la température des locaux (et l'hygrométrie
qui doit être de 60 à 65%) en s'assurant que
la mère supporte les températures élevées, surtout
dans la première semaine (cf. plus haut).
Il est facile de mettre un humidificateur d'eau pour
augmenter l'hygrométrie, ou tout simplement des récipients
d'eau, surtout si vous avez disposé un système de chauffage,
comme les lampes à infrarouge.
Déshydratation
La
déshydratation des petits est facilitée par une grande surface
corporelle : la barrière cutanée est peu kératinisée
et les reins sont immatures (les petits concentrent mal leur
urine).
Hygromètre et thermomètre
Le chiot ou le chaton est composé de 82% d'eau.
Les adules en contiennent environ 55%.
En cas de déshydratation, la peau perd de son élasticité
: on pince la peau et un pli persiste ou la peau reprend sa place initiale
lentement lorsqu'on la relâche.
Chez le chat, par exemple, les besoins hydriques sont de
15 ml/100 g de poids, ce qui est énorme, comparé au 50 ml/kg
chez le chat adulte.
Votre vétérinaire instaurera un apport de soluté (fluidothérapie)
approprié. L'hygrométrie des locaux est primordiale (cf. plus haut)