Agressions offensives du chien
Agression hiérarchique
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Les agressions hiérarchiques sont déclenchées dans des situations de compétition hiérarchique qui touchent aux prérogatives du dominant.
Les agressions hiérarchiques sont classées dans les agressions offensives caractérisées par le fait que l'animal, i.e. l'agresseur, se dirige volontairement vers l'individu agressé.
Conditions d'apparition des agressions hiérarchiques
1. Les agressions hiérarchiques interviennent dans des situations de compétition hiérarchique qui touchent aux prérogatives du dominant :
Ces prérogatives sont toutes étudiées dans des chapitres spéciaux.
2. Chez des chiens bien socialisés, les morsures sont inexistantes ou peu vulnérantes si la hiérarchie est claire, car les combats sont ritualisés.
Le combat ritualisé se déroule normalement avec des règles précises pour éviter les blessures ou pire, la mort du congénère.
3. Toutefois, certains combats peuvent être sanglants :
- chez des animaux très proches dans la hiérarchie et qui veulent gagner des places,
- chez des animaux dont les maîtres empêchent la résolution des conflits par leurs interventions,
- chez des animaux souffrant de troubles comportementaux dont la morsure n'est pas contrôlée.
Remarque : en dehors du groupe, les agressions, qu'on ne peut appelées hiérarchiques, peuvent provoquer la mort de membres de l'autre meute.
Manifestations comportementales intraspécifiques
Le chien est dominant
Les manifestations comportementales sont les suivantes.
L'approche du dominant est caractérisé par une posture haute et une démarche mécanique, i.e. il veut se montrer plus imposant qu'il n'est ( postures de dominance).
1. La phase de menace est appuyée, car elle suffit la plupart du temps, à résoudre le conflit.
a. La position est haute, oreilles, queue et pattes dressées, le poil est plus ou moins hérissé (piloérection), la queue bat de manière saccadée, ce qui montre un degré d'excitation élevée. Les muscles tendus, prêt à l'attaque.
b. Les babines sont retroussées pour bien montrer ses armes et le chien grogne (grondement ou grognement de menace (growl)).
La plupart des animaux montrent leurs armes (dents, griffes, cornes, pinces…) de manière ostentatoire (armes).
c. Le dominant regarde fixement le dominé dans les yeux avec les pupilles en myosis.
L'oeil est en mydriase dans l’agression par irritation.
d. Le plus souvent, le dominé détourne le regard et exprime ainsi l'apaisement, ce qui arrête, sur des chiens bien socialisés, l'agression immédiatement.
2. La morsure, si elle intervient, est très brève, effectuée avec les incisives.
- Elle est donc pas ou très peu vulnérante, i.e. plus un chien est dominant, moins la morsure est vulnérante.
- Quelquefois, un simple claquement des dents à distance du dominé avec un retournement de la tête suffit à exprimer cette phase.
3. L'apaisement intervient lorsque le dominé exprime sa soumission par les postures adéquates ( postures de soumission).
a. Le dominant s'approche le plus souvent du vaincu et :
- soit lui mordille le dessus de la tête,
- soit lui pose un antérieur sur le garrot,
- soit parfois le chevauche, exprimant un chevauchement hiérarchique.
b. Le fait de toucher ou même de lécher le dominé est un signe d'apaisement.
- Cet acte montre que l'agression est terminée et qu'on passe à autre chose.
- Il permet ainsi la cohésion du groupe.
Remarque : un défaut de socialisation est présent quand le chien ignore les postures de soumission de l'autre chien.
Le chien est en compétition hiérarchique
La plupart du temps, la séquence comportementale est moins assurée et plus violente.
1. La phase de menace est moins contrôlée.
2. La phase consommatoire est plus violente et doit obliger l'adversaire à se soumettre.
a. Le chien charge son adversaire pour le saisir :
- soit par le cou ou le poitrail,
- soit par les pattes antérieures.
Cette morsure peut être un peu plus vulnérante, contrairement au cas précédent.
b. Le chien essaie alors de renverser l'adversaire sur le flanc ou mieux sur le dos pour qu'il adopte une position de soumission.
3. La phase d'apaisement est identique à la séquence comportementale du chien dominant.
Manifestations
comportementales
interspécifiques
Nous envisageons ici les agressions hiérarchiques vis à vis de l'homme qui dépendent aussi des prérogatives du dominant du chien.
1. Si le chien est dominant par rapport au maître, il ne fera que pincer et ce message sera doublement mal interprété par le maître.
a. Le maître pensera que le chien n'a pas voulu le mordre réellement.
b. En outre, quand le chien viendra lécher la main du maître, endroit le plus souvent mordu, celui-ci pensera que le chien vient s'excuser.
- Or, nous avons vu plus haut que c'est un signe d'apaisement disant : « Je te pardonne. C'est bon, mais je suis le dominant et toi, le dominé. »
- Le maître la plupart du temps, croyant que le chien s'excuse, le caresse, i.e. renforcement positif : « Mais oui ! Je te confirme, c'est bien toi le dominant ! »
2. Par contre, si la position hiérarchique est instable, comme entre chiens, la morsure risque d'être plus vulnérante. C'est le cas malheureusement avec les enfants.
- D'une part, les enfants ne reconnaissent pas forcément les signaux d'avertissements des chiens et insistent jusqu'à ce qu'ils se fassent mordre.
- D'autres part, le visage des enfants étant au niveau de la gueule du chien, les morsures sont infligées au visage, laissant souvent des cicatrices indélébiles.
Chez le chien, l'agression hiérarchique avec l'agression territoriale et l'agression par irritation forme la " triade agressive " des sociopathies.