• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Agressions défensives du chien
Agression par irritation

Sommaire
définition

L'agression par irritation est sans doute la plus souvent en cause dans les morsures.

Les autres agressions défensives sont :

Les agressions défensives peuvent être définies comme des réactions agressives en réponse à ce que le chien ou le chat a perçu comme une menace réelle ou supposée.

Conditions d'apparition de l'agression par irritation

L'agression par irritation est une agression qui survient lorsqu'un stimulus irritatif dépasse les bornes.

pas bien

L'agression par irritation est une agression de " ras-le-bol " avec une notion de seuil de tolérance, i.e. elle se déclenchera chaque fois que l'animal est contrarié au-delà de ce qu'il est capable de supporter.

1. Les causes peuvent être organiques.

a. Une douleur intense, comme lors des otites, des dysplasies de la hanche…, est anticipée par le chien lors de contacts avec le maître, surtout lorsque celui-ci prodigue les soins malgré l'attachement évident de l'animal.

Agression territoriale
Quelques causes organiques de l'agression par irritation
(Figure : montage vetopsy.fr)

b. Les altérations sensorielles comme la baisse de la vision ou de l'audition la déclenchent facilement.

  • L'animal est surpris car il ne voit ou n'entend pas l'arrivée de la personne et peut croire à un danger.
  • Cela peut aussi être le cas des chiens à larges franges qui couvrent en partie les yeux.
Agression par irritation
(Vidéo : auteur inconnu)

2. Les causes peuvent être psychiques.

  • les frustrations,
  • la persistance d'un contact physique après que le chien est manifesté son refus, comme sur la vidéo ci-contre,
  • les troubles comportementaux,
  • les troubles hiérarchiques, i.e. sociopathies.
attention

L'agression par irritation peut se déclencher sur un animal parfaitement équilibré !

Manifestations
comportementales

Chez le chien, les manifestations comportementales dépendent de la position hiérarchique de l'agresseur par rapport à l'agressé (livrePatrick Pageat).

L'agresseur est dominant

Les manifestations comportementales sont les suivantes.

1. La phase de menace est courte.

Plaque humoristique
Agression par irritation
(Photo : auteur inconnu)

a. La position est haute, les babines retroussées et les oreilles plaquées sur l'arrière de la tête.

b. La pupille est en mydriase, i.e. l'oeil devient " vert " comme le disent les propriétaires qui aperçoivent le reflet du tapis choroïdien.

L'oeil est en myosis dans l’agression hiérarchique.

c. Un grognement bref est à peine perceptible.

2. La morsure accompagnée de grognements arrive tout de suite après la phase de menace et est le plus souvent infligée en secouant l'adversaire.

Cette morsure est plutôt unique, alors que Patrick Pageat la décrit brève et répétée.

3. L'apaisement du dominant survient lorsque le dominé s'éloigne.

Agression par irritation
(Vidéo : auteur inconnu)

a. Soit, le dominant reste en général sur place exposant des postures hiérarchiques hautes ou des marquages territoriaux pour " confirmer " son statut de dominant.

  • Il veut savoir si la séquence d'agression a bien été " comprise " par son adversaire et ces postures doivent provoquer l'émission de postures de soumission marquées du dominé.
  • Les attitudes du dominant peuvent se décliner dans tous les domaines des prérogatives : contact, espace, sexe, nourriture.

b. Soit, il s'éloigne lentement en grognant pour accéder à un endroit plus paisible.

Si l'adversaire reste à proximité, il peut se produire une nouvelle phase de menace et une attaque jusqu'à ce que l'éloignement de l'adversaire.

L'agresseur est dominé ou en position neutre

1. La phase de menace est courte.

a. La position est basse, l'encolure et la tête sont dirigées vers l'arrière du corps, les babines retroussées et les oreilles plaquées sur l'arrière de la tête.

b. La pupille est en mydriase et un grognement bref et sourd est à peine perceptible.

Agression par irritation d'un dominé
(Vidéo : Claude Béata)

2. Les morsures, brèves, répétées, accompagnées de grognements, arrivent tout de suite après la phase de menace. Les morsures sont légères, peu vulnérantes, effectuées par les incisives.

3. Les morsures sont suivies par la fuite en position basse, i.e. on parle de fuite " en couler ".

  • Le chien se réfugie, la queue entre les jambes, en grognant faiblement, dans un coin qui lui sert de refuge.
  • Le dominé a commis un crime de " lèse-majesté " et exprime sa soumission par crainte de représailles hiérarchiques.

Les maîtres interprètent le plus souvent cette agression de manière erronée.

« C'est un chien hypocrite qui mord sans oser regarder ses maîtres et qui part se cacher par remords » Patrick Pageat.

Positions intermédiaires

Agression hiérarchique (initiative des contacts)
(Vidéo : auteur inconnu)

Ce n'est pas aussi simple car les séquences bien décrites ci-dessus pour un " vrai " dominant ou un " vrai " dominé varient en fonction :

  • des niveaux hiérarchiques intermédiaires,
  • de la peur du contact.

En effet, il peut y avoir un conflit de motivation entre l'irritation elle-même et la hiérarchie qui, normalement, interdit d'agresser un supérieur.

chien

Chez le chien, on peut considérer l'agression hiérarchique comme la ritualisation de l'agression par irritation.

Remarque : l'agression par irritation, contrairement à l'agression hiérarchique, peut être atténuée par la castration du chien ou la stérilisation de la chienne.

attention

Chez le chien, l'agression par irritation avec l'agression territoriale et l'agression hiérarchique forme la " triade agressive " des sociopathies.

Retour vers les agressions du chien