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Modifications post-traductionnelles des protéines
Ubiquitination : mécanismes

Sommaire
définition

L'ubiquitine doit, pour se fixer sur la protéine-cible, i.e. ubiquitination (ou ubiquitinylation), doit avoir recours à plusieurs enzymes.

Mécanismes généraux de l'ubiquitination

E1 (ubiquitin-activating enzyme)

1. L'enzyme d'activation E1 (E1 ubiquitin-activating enzyme), aussi appelée UBA ou UBE1, agit en se liant à l'ATP-Mg++ et à l'ubiquitine (loupe figure), ce qui provoque :

2. On ne connait qu'une E1 chez la levure (Uba1) et 2 chez l'homme (UBA1 et UBA6).

3. Les E1 sont composées de 4 domaines fonctionnels (Two Mutations Impair the Stability and Function of Ubiquitin-Activating Enzyme (E1) 2012) :

Ce domaine, d'une centaine de résidus, i.e. 950-1058 chez UbE1, est souvent impliqué dans la liaison avec les domaines UBL (A Ubiquitin Shuttle DC-UbP/UBTD2 Reconciles Protein Ubiquitination and Deubiquitination via Linking UbE1 and USP5 Enzymes 2014).

Mécanisme de transfert de l'ubiquitine entre E1 et E2
Mécanisme de transfert de l'ubiquitine entre E1 et E2
(Figure : vetopsy.fr d'après Lee sous Open Archive)

E2 (ubiquitin-conjugating enzyme)

Vue d'ensemble

1. E1 recrute une enzyme de conjugaison E2 (E2 ubiquitin-conjugating enzyme), appelée aussi UBC ou UBE2 (The family of ubiquitin-conjugating enzymes (E2s): deciding between life and death of proteins 2010).

2. E2, avec l'aide de la E3-ubiquitine ligase appelée aussi UBE3, lie, via un pont isopeptidique, l'ubiquitine.

3. On connait 11 E2 chez la levure et près d'une trentaine chez l'homme : plus d'une centaine ont été décrites (cf. Wikipedia).

  • UBE2A, 2B, 2C, 2D1…
  • Ubc1, 2…
  • ATG3, BIRC6 et UFC1.

Structure des E2

Domaine UBC

Les E2 contiennent un domaine UBC, domaine de conjugaison à l'ubiquitine d'environ 150 acides aminés, à structure compacte ellipsoïde, comprenant (Crystal Structure of a Ube2S-Ubiquitin Conjugate 2016 et E2S: structurally economical and functionally replete 2011) :

1. La cystéine du site actif est entourée d'acides aminés hautement conservés.

a. Ces résidus interviennent à la fois :

  • dans la liaison thioester (réception de l'ubiquitine de E1),
  • dans l'ubiquitination du substrat (liaison isopeptidique à la lysine du substrat).

b. On retrouve, en particulier, un motif HPN (His-Pro-Asn), 10 résidus avant la cystéine catalytique (Architecture of the catalytic HPN motif is conserved in all E2 conjugating enzymes 2012).

Coordination entre RanGAP1 et Ube21
Coordination entre RanGAP1 et Ube21
(Figure : vetopsy.fr d'après Valimberti)

2. Le site actif comprend un aspartate ou une sérine qui, elle, peut être phosphorylée - CES/D : Conserved E2 Serine/Aspartate - (E2 superfamily of ubiquitin-conjugating enzymes: constitutively active or activated through phosphorylation in the catalytic cleft 2015).

a. La taille et la charge négative de ce groupe, i.e. aspartate ou sérine phosphorylée, par exemple dans Ube2a ou Rad6, alignent la lysine du substrat et la cystéine catalytique de E2 pour contrôler l'efficacité de l'ubiquitination.

Les E2 qui contiennent une sérine peuvent être régulées alors par phosphorylation.

b. Dans Ube2I, hors D127, on retrouve d'autres résidus essentiels.

  • Glu98 contribue à une formation en trident d'interactions électrostatiques, Glu98-Lys du substrat-CES/D127.
  • Tyr87, résidu aromatique à chaîne latérale, maintient la lysine au sein de la fente catalytique E2 (cf. figure ci-contre).
Liaisons des E2 avec l'ubiquitine et les E3
Liaisons des E2 avec l'ubiquitine et les E3
(Figure : vetopsy.fr d'après Lorenz et Wenzel)

3. E2 entre en interaction à la fois avec E1 et E3 et leurs contacts se chevauchent en partie, ce qui implique que E2 doit être libérée de l'E3 pour reprendre une ubiquitine (E2 conjugating enzymes must disengage from their E1 enzymes before E3-dependent ubiquitin and ubiquitin-like transfer 2005).

a. Le site d'interaction canonique E1/E3 comprend des résidus de l'hélice N-terminale (H1) et les boucles 4 et 7 (L4 et L7, parfois appelées L1 et L2).

Toutefois, d'autres sites d'interactions peuvent être utilisés, i.e. le " backside ", site opposé au site actif, l'extrémité C-terminale ou même le site actif.

b. Dans l'article E2S: structurally economical and functionally replete (2011), vous pouvez étudier les interactions entre les E2 et les autres protéines.

Extensions N- et C-terminales

Les E2 possèdent des extensions N- et C-terminales spécifiques, qui contribuent à leur spécialisation.

En effet, les E2 interagissent avec des E3-ubiquitine ligases relativement spécifiques, ce qui explique leur nombre élevé, plus de 600 chez l'Homme.

Variantes du
mécanisme général

Le mécanisme général comporte 2 variantes.

1. La famille RING, comme la famille des U-box par ailleurs,

2. La famille HECT et la famille RBR effectuent ce processus en deux étapes : l'ubiquitine est d'abord transférée de l'E2 à un site cystéine actif dans l'E3, puis de l'E3 au substrat.

Remarque : si l'ubiquitine est, en général, transférée à l'extrémité N-terminale des protéines, elle peut aussi se lier à d'autres acides aminés comme la thréonine, la sérine ou la cystéine (Ubiquitylation of an ERAD substrate occurs on multiple types of amino acids 2010).

Polyubiquitination