Traitement sensoriel : stimulus
Localisation
- Sens et organes des sens
- Communication
Quelles seraient les caractéristiques d'un système sensoriel efficace ?
Un système sensoriel doit :
- pouvoir déterminer quel est le type de stimulus incriminé (umvelt),
- pouvoir quantifier l'intensité du stimulus,
- pouvoir localiser le stimulus,
- être rapide,
- pouvoir occulter les événements les moins signifiants du milieu extérieur.
il est indispensable que nos organes des sens puissent localiser précisément le stimulus.
- Supposez que vous vouliez prendre vos clefs de voiture : soit vous vous servez de vos yeux quand elles sont posées sur la table du salon, soit vous utilisez votre toucher quand elles sont dans votre poche.
- Supposez que vous entendiez une voiture arriver sur vous à toute allure ! il vaut mieux savoir dans quelle direction elle va apparaître pour pouvoir l'éviter !
Deux processus entrent en jeu :
- la présence de champs récepteurs qui dessinent des cartes sensorielles précises,
- l'utilisation d'organes sensoriels symétriques ou de mouvements de la tête.
Localisation cartographique
Champ récepteur
La discrimination spatiale est particulièrement importante dans les systèmes visuel (neurophysiologie de la vision) et somatosensoriel (neurophysiologie somesthésique).
- Les yeux sont dirigés vers un objet pour pouvoir le prendre par exemple ou vers une scène pour l'analyser et en tirer les conséquences. On peut reprendre l'exemple précédent de la voiture.
L'acuité visuelle est maximale lorsque l'image se forme sur la fovea centralis de la rétine.
- Une sensation tactile est détectée plus ou moins précisément selon sa position sur le corps (localisation tactile).
Un champ récepteur est une partie anatomique d'une surface sensorielle (rétine, peau) qui, lorsqu'elle est soumise à un stimulus environnemental, modifie le potentiel de membrane d'un neurone.
Pour une précision maximale, les champs récepteurs doivent être non seulement plus nombreux, mais leur champ récepteur doit être étroit, ce qui est logique.
Chez l'homme, c'est le cas dans les régions tactiles discriminatives comme les doigts (17 000 récepteurs, la taille des champ est de 2 mm environ). La discrimination est beaucoup plus faible sur le dos et les jambes (42 mm).
En outre, les différents champs récepteurs ne doivent pas trop se chevaucher.
Dans ces systèmes, les champs récepteurs sont du style cellule " on " et " off ", ce qui accentue le contraste entre zone stimulée ou non ( exemple des cellules visuelles).
C'est le phénomène bien connu d'inhibition latérale.
Somatotopie
Cette organisation en champs récepteurs permet de confectionner de véritables cartes sensorielles : on appelle cette organisation la somatotopie, mot créé dans les années 1940, par le neurochirurgien Wilder Penfield (1891-1976).
La somatotopie désigne la représentation du corps, point par point, par des éléments nerveux discrets au sein d'une structure nerveuse pour permettre la discrimination spatiale lorsqu'il reçoit des messages sensitifs et la commande précise de différents segments corporels quand il élabore une réponse (Larousse).
1. Dans les systèmes visuel et somatosensoriel, les neurones forment de véritables cartes corticales à tous les niveaux cérébraux.
- Ces cartes qui restituent la position des récepteurs ne sont pas proportionnelles à la surface concernée, mais grossissent les zones où la densité des récepteurs est la plus forte.
- Le système moteur (aires motrices et cervelet) contiennent également des cartes cérébrales.
Pour le système somatosensoriel (cortex somatosensoriel primaire), on parle, chez l'homme, d'homunculus sensitif, chez le chien de canunculus, de felunculus chez le chat…
La rétinotopie (du grec topos, lieu) est la cartographie de l'entrée visuelle de la rétine au cortex visuel.
- Ces cartes sont relativement simple dans le cortex visuel primaire (V1).
- Les cartes rétinotopiques dans les zones corticales extrastriées (autres que V1) sont généralement plus complexes, en ce sens que les points adjacents du champ visuel ne sont pas toujours représentés dans les régions adjacentes de la même zone (représentations de second ordre du champ visuel) par opposition aux représentations de premier ordre (continues) dans V1.
2. La tonotopie (du grec tono, fréquence et topos, lieu) est l'arrangement spatial des zones dans lesquelles les fréquence sonores différentes sont traités dans le cerveau.
- Les tons proches les uns des autres en termes de fréquence sont représentés dans les régions topologiquement voisines du cerveau.
- Les cartes tonotopiques sont un cas particulier d'organisation topographique, similaire à la rétinotopie dans le système visuel.
Par contre, les cortex que l'on nomme associatifs sont contactés par des neurones de provenances différentes pour pouvoir percevoir la sensation dans sa totalité.
Localisation non-cartographique
Dans les systèmes auditif et olfactif, la localisation du stimulus dépend de la réception uni ou bilatérale (une oreille ou une narine ou les deux oreilles et les deux narines).
Par exemple, chez l'homme, quand nous utilisons une seule oreille (détection monaurale), nous bougeons la tête pour évaluer les différences d'intensité du son (localisation acoustique).
Précisons que la mémoire à cour terme joue un rôle dans ces comparaisons.
La mobilité des oreilles du chat et du chien remplace, en partie, celle de la tête.
Lors de détection binaurale (avec les deux oreilles), nous comparons :
- les intensités des sons arrivant à chaque oreille,
- le moment d'arrivée du son à chaque oreille.
Chez l'homme, la précision fait que nous pouvons localiser une source sonore à 1° près.