Citation
« Les malheurs humains ont des teintes multiples
: jamais ne se retrouve même nuance de douleurs. »
Eschyle
Le stimulus, outre son action directe sur le nocicepteur ( infos), provoque une lésion tissulaire qui libère des médiateurs périphériques qui :
Les lésions tissulaires et la réaction inflammatoire qui en découlent libèrent différentes molécules algogènes : bradykinine, sérotonine, histamine, ATP, ions H+ et K+ libérés dans le milieu.
Il est difficile de se retrouver dans cette " soupe périphérique
" hyperalgique où se mêlent de nombreux types cellulaires
(nocicepteurs, mastocytes, cellules endothéliales, macrophages…)
et des sécrétions (substances algogènes et inflammatoires).
Les lésions tissulaires activent plusieurs peptides.
La bradykinine ( infos), produite par l'activation du facteur de Hageman (XII) de la coagulation sanguine, a de nombreux rôles. Son rôle dans la douleur serait majeur.
Elle a un rôle vasodilatateur, augmente la perméabilité sanguine et contracte les muscles lisses. Elle dépolarise directement les nocicepteurs et les thermorécepteurs cutanés.
Les prostaglandines sensibilisent les nocicepteurs à
l'action des substances algogènes.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens tels que l'aspirine, inhibent la synthèse des prostaglandines, d'où leur rôle antalgique dans ces hyperalgies des phénomènes inflammatoires qu'on nomme hyperalgies primaires.
L'histamine est produite par la dégranulation des mastocytes et des basophiles : elle est reponsables des démangeaisons (prurit) à dose faible et est algogène à concentration élevée.
Ses effets sont multiples : contraction des muscles lisses, attraction des éosinophiles notamment et vasodilatation (récepteurs H1).
La sérotonine est sécrétée par l'activation des plaquettes et a un rôle proche de l'histamine.
L'ATP est libérée activement par une libération des vésicules plasmatiques ou l'agrégation des plaquettes ou passivement par destruction des tissus.
L'ATP a été considéré, au début, uniquement comme une molécule qui transmet de l'énergie. On sait, à l'heure actuelle, que c'est un neurotransmetteur puissant de l'activité nociceptive.
Les ions acides (H+ et K+) sont libérés lors d'inflammation, de lésion tissulaire ou d'exercice musculaire intense.
Les nocicepteurs présentent à leur surface des récepteurs ASIC (acid-sensing ionic channel) qui sont activés en milieu acide ( infos).
Les canaux sont des canaux sodiques qui induit un courant rapide.
Les ASIC sont impliqués dans les nocicepteurs, mais également dans les mécanorécepteurs. De plus, il servirait de neuromodulateurs ou d'amplificateurs de la transmission synaptique dans le système nerveux central (cortex, hippocampe et cervelet).
Une équipe s'est aperçu que la capsaïcine, que l'on trouve dans de nombreux piments, excite les thermorécepteurs nocicepteurs ( infos) : non seulement, lorsqu'on mange du piment, on " a la bouche en feu ", mais, l'injection sous-cutanée de capsaïcine provoque une sensation de chaleur.
Le VR1 (récepteur vanilloïde) ou TRPV1 est un canal non-séléctif qui est impliqué dans la nociception et la thermoception. Il produit un courant lent et soutenu, principalement dû à l'entrée de calcium.
De plus, il est exprimé dans 17% des nocicepteurs dans les conditions normales, mais est sensibilisé en milieu acide : ce taux monte à 100% lors d'inflammation.
Ce canal permet l'entrée du Na+ et du Ca++ qui dépolarise les nocicepteurs.
Les récepteurs vanilloïdes (VR : vanilloid receptors) sont encore appelés TRPV, transient receptor potential vanilloid ( infos).
Les canaux TRP (transient receptor potential) sont représentés par 7 groupes différents ( infos).
Ces récepteurs sont également impliqués dans la gustation
(
infos) et la perception phéromonale (
infos).
La capsaïcine produit les mêmes effets que les substances libérées lors de lésions tissulaires : elle libère de la substance P au niveau des fibres sensorielles de type C.
Les macrophages, qui sont à l'origine des cytokines qui déclenchent la cascade de l’inflammation (cf. plus haut), libèrent également des neurotrophines dont le nerve growth factor (NGF) dont la concentration s'accroît fortement.
Il favorise, au départ, la dégranulation des mastocytes et la libération de la substance P ( infos) et du peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) par les récepteurs TrkA (tyrosine kinase).
Par la suite, le NGF accroît le nombre des fibres nociceptives et
des canaux ioniques nocisensibles, ce qui provoque une sensibilisation nociceptive
chronique (hyperalgie secondaire).
Il augmente le nombre des canaux sodiques de type TTXr, mais également la synthèse du BDNF (brain-derived neurotrophic factor), autre neurotrophine qui joue un rôle non-négligeable dans cette sensibilisation.
SomesthésieDouleur
et nociceptionNocicepteursTransduction
nociceptive
Fibres
nociceptivesVoies
nociceptivesContrôle
douleur
Douleur et comportementGrille d'évaluation de la douleur
ToucherThermoceptionProprioception