Les neurones sensitifs, sensoriels ou neurones afférents transmettent les influx des récepteurs sensoriels de la peau ou des organes internes vers le système nerveux central.
Ces neurones sont donc directement affectés par des modifications de l'environnement.
Forme
1. La quasi-totalité des neurones sensitifs de l'organisme sont unipolaires, i.e. pseudo-unipolaires, et leurs corps cellulaires sont localisés dans des ganglions spinaux, ganglions de la racine dorsale des nerfs spinaux (ou rachidiens).
Des neurones bipolaires sont situés dans certains organes des sens.
2. Sur le plan fonctionnel, seules les parties les plus distales des neurones unipolaires jouent le rôle de récepteurs, et les prolongements périphériques formés par l'union des ramifications dendritiques sont souvent très longs.
Par exemple, les neurofibres qui acheminent les influx sensitifs provenant de la peau du gros orteil s'étendent sur plus de 1 m avant d'atteindre leurs corps cellulaires, qui forment un ganglion situé près de la moelle épinière.
Les extrémités dendritiques de certains neurones sensitifs servent de récepteurs sensoriels et ne sont pas recouvertes de myéline.
Par ailleurs, beaucoup sont rattachées à des récepteurs sensoriels formés par d'autres types de cellules. Ceux-ci répondent, par exemple, à une stimulation lumineuse, à une odeur particulière ou à une stimulation tactile.
Toutes les fibres afférentes, somatiques aussi bien que viscérales, sont véhiculées par les seules racines dorsales.
Les corps cellulaires des neurones sensitifs, situés dans les ganglions spinaux ou ganglions de la racine dorsale, épaississement de la racine dorsale, en contenant plusieurs milliers, présentent plusieurs particularités.
1. Les neurones pseudo-unipolaires, neurones en T, ont un axone qui donne naissance à deux branches qui se divisent peu :
la longue branche afférente (distale) proprement dite se projette vers la périphérie, i.e. vers l'organe sensoriel,
la branche courte (proximale) dans la racine dorsale se projette vers la moelle épinière.
Les neurones pseudo-unipolaires du DRG sont les plus longs neurones du corps (jusqu'à 1,5 m), et peuvent envoyer des collatérales aux ganglions sympathiques prévertébraux [41].
2. Les péricaryons (corps cellulaires ou somas), lisses et arrondis, n'ont pas de dendrites et ne reçoivent aucune synapse somatique.
3. Le nerf spinal, constitué par la réunion des deux racines, dorsale (sensitive) et ventrale (motrice), sort du canal vertébral par un orifice situé à l'articulation de deux vertèbres et, se ramifie en branches mixtes constituées par ( sortie de la colonne vertébrale) :
Jonction en T des nerfs sensitifs
(Figure : vetopsy.fr d'après Krames)
une petite branche dorsale,
une volumineuse branche ventrale, rejointe par des fibres sympathiques transitant via la chaîne ganglionnaire sympathique par les rameaux communiquents.
Particularités de la jonction en T
Les péricaryons se trouvent en dehors du chemin axonal, i.e. à la fin d'une branche en T.
Cette jonction en T, essentielle, permet une modulation du signal.
En effet, elle peut moduler le signal de trois manières :
soit agir comme un obstacle aux potentiels d'action du récepteur vers la racine dorsale,
Le protoneurone (neurone du premier ordre) sort du ganglion de la racine dorsale pour atteindre les deutoneurones (noyaux de la colonne dorsale), localisés dans le tronc cérébral.