Télencéphale
Lobe pariétal : vue d'ensemble
et sillons
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- Neurophysiologie
Le lobe pariétal est considéré comme un cortex associatif hétéromodal, i.e. intégration des informations issues des différentes modalités sensorielles (vision, toucher, audition), qui est impliqué, entre autres, dans la perception de l'espace et dans l'attention.
Les hémisphères cérébraux sont subdivisés en plusieurs lobes (lobi cerebri).
1. Quatre lobes cérébraux sont externes :
- le lobe frontal (Lobus frontalis) en rouge,
- le lobe pariétal (Lobus parietalis) hachuré en bleu,
- le lobe temporal (Lobus temporalis) en jaune,
- le Lobe occipital (Lobus occipitalis) en vert.
2. Le lobe insulaire (cortex insulaire ou insula), appelé quelquefois lobe central, situé au fond du sillon latéral, donc caché entre le lobe temporal et les deux lobes situés au-dessus, les lobes frontaux et pariétaux. Le cortex insulaire est parfois intégré au lobe limbique.
Remarque : le lobe limbique, lobe à la signification ambigüe car ce n'est pas véritablement un lobe, est composé de parties des lobes frontal, pariétal, temporal et insulaire et les structures anatomiques qui le sous-tendent varient selon les scientifiques.
Le lobe pariétal est délimité par quatre grands sillons et est formé de lobules et gyri.
Sillons délimitant le lobe pariétal
Le lobe pariétal est délimité par plusieurs sillons.
1. Le sillon central (CS), i.e. scissure de Rolando, du nom de l'anatomiste italien Luigi Rolando (1773–1831) sépare le lobe pariétal du lobe frontal qui lui est antérieur.
Le sillon central sépare le cortex moteur primaire (M1), i.e. (aire de Brodmann 4) dans le gyrus précentral, du cortex somatosensoriel primaire, i.e. (aire de Brodmann 3, 1 et 2) dans le gyrus postcentral.
Le sillon central est étudié dans un chapitre spécial.
2. Le sillon latéral, i.e. scissure de Sylvius ou scissure sylvienne, du nom du scientifique allemand, Franciscus de le Boë, ou, de son nom latin, Franciscus Sylvius (1614-1672) est un sillon profond et large qui parcoure toute la surface latérale du cerveau et sépare le lobe pariétal du lobe temporal qui est situé en-dessous.
Leurs régions postérieures restent en continuité sans frontières bien définies.
Le sillon latéral est étudié dans un chapitre spécial.
3. Le sillon du cingulum (ou cingulaire) sépare le gyrus cingulaire du lobe frontal, i.e. gyrus frontal supérieur, et pariétal, i.e. partie postérieure du lobule paracentral et précuneus.
Le sillon cingulaire est étudié dans un chapitre spécial.
4. Le sillon pariéto-occipital, i.e. scissure pariéto-occipitale (POF) ou perpendiculaire interne, le sépare du lobe occipital qui lui est postérieur.
- Seule une petite partie est visible sur la surface latérale de l'hémisphère, sa partie principale se trouvant sur la surface médiale.
- Il sépare le précuneus pariétal du cunéeus occipital, siège du cortex visuel primaire.
Sillon intrapariétal (IPS)
Le sillon intrapariétal (IPS) est un sillon de la face latérale supérieure du lobe pariétal du cortex qui délimite la frontière entre les lobules pariétaux supérieur et inférieur.
Vous pouvez lire : The functional organization of the intraparietal sulcus in humans and monkeys (2005).
Anatomie de l'IPS
Le sillon intrapariétal (IPS) se compose d'une partie oblique et d'une partie horizontale.
1. Le segment horizontal de l'IPS (HIPS) s'étend en arrière du sillon central et du sillon postcentral et jusqu'au sillon pariétal transverse de Brissaud et la partie antérieure du sillon paraoccipital qui peut ou non faire partie de l'IPS (Sulcation of the intraparietal sulcus is related to symbolic but not non-symbolic number skills 2021).
2. La partie oblique comprend deux branches.
- La branche supérieure de l'IPS, i.e. le sillon pariétal transverse de Brissaud est localisée au sein du lobule pariétal supérieur (SPL).
- La branche inférieure de l'IPS, le premier sillon pariétal intermédiaire de Jensen, sépare le gyrus supramarginal du gyrus angulaire.
L'IPS a une morphologie très varible suivant les sujets (Human intraparietal sulcal morphology relates to individual differences in language and memory performance 2024).
2. Chez les singes, l'IPS comprend cinq régions distinctes, i.e. antérieure (A), latérale (L), ventrale (V), caudale (C) et médiale (M), qui projettent vers le lobe frontal pour le contrôle exécutif (The functional organization of the intraparietal sulcus in humans and monkeys 2005).
- LIP et VIP sont impliquées dans l'attention visuelle et les saccades oculaires (Neuronal Activity in the Lateral Intraparietal Area and Spatial Attention 2002).
- VIP et MIP interviennent dans le contrôle visuel de l'atteinte et le pointage (Distinct Nature of Directional Signals Among Parietal Cortical Areas During Visual Guidance 2002).
- AIP entre dans le contrôle visuel des mouvements de préhension et de manipulation de la main (Context-Specific Grasp Movement Representation in the Macaque Anterior Intraparietal Area 2009),
- CIP est impliquées dans la perception de la profondeur à partir de la stéréopsie, i.e. voir en trois dimensions (Integration of Perspective and Disparity Cues in Surface-Orientation–Selective Neurons of Area CIP 2001 et Short-Term Memory and Perceptual Decision for Three-Dimensional Visual Features in the Caudal Intraparietal Sulcus (Area CIP) 2003).
Les subdivisions de l'IPS des singes a encore évolué ces dernières années (Receptor-driven, multimodal mapping of cortical areas in the macaque monkey intraparietal sulcus 2017).
3. Chez l'homme, le nombre d'aire diffèrent selon les publications.
a. Le nombre d'aires est le plus souvent de 5, i.e. IPS0/V7 à IPS4 avec des correspondances non évidentes avec les aires du macaque (Visual Topography of Human Intraparietal Sulcus 2007 et Visual field map clusters in human frontoparietal cortex 2016).
b. Vous pouvez lire : Visual field map clusters in human frontoparietal cortex (2016).
Vous pouvez lire aussi : Morphological patterns of the intraparietal sulcus and the anterior intermediate parietal sulcus of Jensen in the human brain (2014) et Specialization of reach function in human posterior parietal cortex (2012) et (Probabilistic Maps, Morphometry, and Variability of Cytoarchitectonic Areas in the Human Superior Parietal Cortex (2008) et Localization of human intraparietal areas AIP, CIP, and LIP using surface orientation and saccadic eye movement tasks (2007).
3. Le sillon intrapariétal (IPS) est connecté au gyrus fusiforme par le faisceau IPS-FG (Identification of a distinct association fiber tract “IPS-FG” to connect the intraparietal sulcus areas and fusiform gyrus by white matter dissection and tractography 2020).
Fonctions de l'IPS
1. L'IPS est impliqué dans de nombreuses fonctions :
- coordination perceptivo-motrice, i.e. il fait partie du réseau de conscience motrice (MAN),
- attention visuelle, i.e. il fait partie du réseau d'attention dorsale (DAN),
- mémoire de travail visuo-spatiale,
- prise de décision (The parietal cortex has a causal role in ambiguity computations in humans 2024 et Connectivity-Defined Subdivisions of the Intraparietal Sulcus Respond Differentially to Abstraction during Decision-Making 2022).
a. La morphologie de l'IPS droit présenterait une forte association entre les performances sur les tâches de mémoire et de langage (Human intraparietal sulcal morphology relates to individual differences in language and memory performance 2024)
L'interruption du sillon présenterait un avantage morphologique probablement dû à l’organisation sous-jacente de la substance blanche.
b. L'IPS, en particulier le gauche, jouerait un rôle dans le traitement des informations numériques symboliques (Numerical processing in the human parietal cortex during experimental and natural conditions 2013).
2. Enfin, l'IPS est impliqué dans l'anxiété (Role of the intraparietal sulcus (IPS) in anxiety and cognition: Opportunities for intervention for anxiety-related disorders 2023).
L'IPS est fortement impliqué dans l'attention, la vigilance et l'arousal, en particulier par ses connections :
- avec le cortex préfrontal dorsolatéral (dlPFC) qui facilitent le traitement ascendant des stimuli liés aux menaces conduisant à l’hypervigilance,
- avec les régions sous-corticales comme l'amygdale et le locus coeruleus, i.e. l'IPS augmente l'arousal (An Essential Role of the Intraparietal Sulcus in Response Inhibition Predicted by Parcellation-Based Network 2019).