Neurophysiologie de l'audition
Voies auditives secondaires : description
- Audition
- Neurophysiologie
de l'audition
- Le son et ses propriétés
- Oreille et audition
- Voies auditives
- Cortex auditif
- Intégration comportementale
- Communication sonore
- Communication chez l'homme
Les voies auditives secondaires, partant des noyaux cochléaires atteints par les voies auditives primaires (venant de la cochlée ipsilatérale), rejoignent certains noyaux gris centraux (qui necorrespondent pas aux ganglions de la base) pour se projeter ensuite sur le cortex auditif, avec de nombreuses particularités
Ces noyaux gris centraux (complexe olivaire supérieur, noyaux du lemnisque latéral, colliculus inférieur, noyau genouillé médian du thalamus) affinent la stimulation auditive.
Les voies auditives secondaires sont extrêmement complexes, et il est difficile de les décrire avec minutie dans ce site : reportez-vous à la bibliographie pour en savoir plus.
Les informations auditives, au départ ipsilatérales, vont devenir bilatérales, avec une prédominance controlatérale. On compte plusieurs voies cochléaires, d'importance inégale, issues des organes de Corti.
Voies ascendantes controlatérales
On peut distinguer trois voies principales :
1. La voie cochléaire ventrale (ou voie du corps trapézoïde), la plus fournie, envoie ses deutoneurones du noyau cochléaire antéro-ventral.
- La plupart des fibres se regroupent dans le corps trapézoïde (ou strie acoustique ventrale). Ce faisceau de fibres transversales, situé dans le pont, passent au travers du lemnisque médian, puis traversent la ligne médiane, et se placent derrière le lemnisque médial controlatéral. Il est vertical en arrière du noyau du corps trapézoïde. À partir de là, cette voie s'appelle lemnisque latéral.
- Ces deutoneurones projettent sur tous les niveaux jusqu'au colliculus inférieur.
2. La strie acoustique intermédiaire (de Held), en provenance du noyau cochléaire postéro-ventral, envoie les deutoneurones, pour atteindre directement les noyaux controlatéraux du lemnisque latéral, ou même, le colliculus inférieur controlatéral.
3. La strie acoustique dorsale (de von Monakow), en provenance du noyau cochléaire dorsal, envoie ses deutoneurones qui passent sous le plancher du 4ème ventricule pour former les stries médullaires (ou acoustiques).
- Certaines de ces fibres atteignent directement les noyaux controlatéraux du lemnisque latéral pour un rôle purement auditif.
- D'autres fibres plus profondes projettent sur les noyaux de la formation réticulée pour jouer un rôle dans l'éveil et le sommeil ou sur des noyaux de nerfs crâniens pour des réflexes plus ou moins inconscients impliquant l'audition.
La strie acoustique dorsale contient également des fibres du complexe olivaire supérieur qui projettent sur les mêmes noyaux.
Voies ascendantes ipsilatérales
La voie ipsilatérale du noyau cochléaire antéro-ventral envoie ses deutoneurones pour atteindre le complexe olivaire supérieur.
Ses fibres atteignent les noyaux du lemnisque latéral, le colliculus inférieur et le noyau genouillé médian ipsilatéraux.
Les voies ascendantes contro- ou ipsilatérales se retrouvent, à des hauteurs diverses, dans le lemnisque latéral, qui se termine au niveau du colliculus inférieur.
Voies descendantes
N'oublions pas qu'il existe également un système descendant, du cortex auditif vers la cochlée.
Je reprends le commentaire de de Cheveigné : « L’existence de voies descendantes est un cauchemar pour la caractérisation fonctionnelle d’un système. Les chemins possibles pour aller d’un niveau à un autre se démultiplient à l’infini. » Vous pouvez vous référer à la structure du système auditif.
Toutes les fibres passent, finalement, par les voies olivo-cochléaires, qui modulent l'information auditive par leurs projections sur les cellules ciliées de l'organe de Corti.
- La voie olivocochléaire latérale part de l'olive latérale supérieure pour atteindre les cellules ciliées internes.
- La voie olivocochléaire médiane part du noyau médian du corps trapézoïde et des noyaux périolivaires controlatéraux, eux-mêmes alimentés par leur noyau cochléaire ipsilatéral, pour projeter sur les cellules ciliées externes.
Les voies olivocochléaires (latérale et médiale) projettent donc principalement sur les cochlées dont ils reçoivent les projections (cf. article).
Notons quelques points remarquables.
- Le ganglion spiral (de Corti) et le noyau cochléaire ne sont jamais atteints par des fibres efférentes.
- Le noyau genouillé médian ne possède pas de fibres descendantes, et celles du cortex auditif ne descendent pas plus loin que le colliculus inférieur.
Le colliculus inférieur joue donc un rôle-clef dans les voies, quelles soient ascendantes ou descendantes ! Ehret en parle comme « d'une gare de triage de l'information. »