• Comportement du chien et
    du chat
  • Celui qui connait vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme
    • Konrad Lorenz
  • Biologie, neurosciences et
    sciences en général
  •  Le but des sciences n'est pas d'ouvrir une porte à la sagesse infinie,
    mais de poser une limite à l'erreur infinie
    • La vie de Galilée de Bertold Brecht

Sécrétions ou excrétions contenant des phéromones
Vue d'ensemble et problématiques

Sommaire
attention

Il est très difficile d'associer la sécrétion phéromonale d'une glande à une réponse comportementale d'un congénère : tous les composants (sécrétés, synthétisés ou dégradés) se mélangent.

Vue d'ensemble et problématiques

1. L'organe voméronasal (VNO) joue un rôle central, mais non exclusif, dans la détection sémiochimique, i.e. détection d'une substance chimique émise par un organisme dans l'environnement et qui a valeur de signal entre les êtres vivants et intervient dans la communication sociale (The complexity of protein semiochemistry in mammals 2014).

Organe voméronasal (VNO) du loup
Organe voméronasal (VNO) du loup
(Figure : vetopsy.fr avec l'aimable autorisation
de Ortiz-leal et coll)

a. Bon nombre des chimiosignaux sociaux qui activent le VNO ne sont pas des composés uniques, mais plutôt des combinaisons de molécules spécifiques à une espèce ou à un individu dans des proportions précises.

b. En outre, l'activité de certaines glandes présente des variations saisonnières, en particulier pendant la période de reproduction.

attention

Il ne faudra jamais oublier que si les substances sémiochimiques sont en général des phéromones, ce peut être aussi des odeurs. Dans vetopsy.fr, on emploiera le plus souvent le terme phéromone au sens large.

2. Une question fondamentale concerne la distinction entre l'épithélium olfactif (MOE) et celui du VNO, et plus particulièrement dans ce contexte, la différence entre les stimuli que chacun de ces systèmes peut détecter (The Accessory Olfactory System: Innately Specialized or Microcosm of Mammalian Circuitry? 2018).

Scientifiques et phéromones
Voies de projection simplifiées de l'épithélium olfactif principal (MOE)
et de l’organe voméronasal (VNO)
(Figure : vetopsy.fr d'après Spehr et coll)

a. En fait, les expérimentations actuelles ont montré que les stimuli volatils et phéromonaux détectés respectivement par le bulbe olfactif principal (MOB) et le bulbe olfactif accessoire (AOB) provoquent des réponses qui se chevauchent fonctionnellement et comportementalement dans ces systèmes (loupe chevauchement).

b. Chez la souris par exemple, le système olfactif principal est plus adapté aux stimuli volatils portés par l'air, alors que le système olfactif voméronasal convient à la détection de ligands non volatils, solubles, mais plus gros.

Investigation sociale chez la souris
Marquage facial du chat
(Photo : Unsplasch)

Il ne s'agit en aucun cas d'une division stricte du travail, car certains stimuli sont clairement détectés par les deux systèmes.

3. L'espèce la plus étudiée est sans conteste la souris dont le nombre important de phéromones est impliqué dans les comportements d’investigation sociale, qui chez elle, implique principalement des périodes de léchage et de reniflement intenses des régions faciales et anogénitales (loupe perception des phéromones).

Toutefois, l'extrapolation à tous les mammifères est de loin évidente : prenons deux exemples parmi d'autres.

Glandes et sécrétions phéromonales

Les stimuli efficaces de l'organe voméronasal (VNO) sont souvent associés :

  • Marquage facial du chat
    Marquage facial du chat
    (Photo : psmithson)
    aux sécrétions, liquides émanant de la région cutanée ou de ses glandes spécialisées, i.e. jugales, anales, vaginales, salivaires, lacrymales…
  • aux excrétions, i.e. urine et selles.

1. La sécrétion des phéromones peut être active dans :

a. le marquage des supports :

b. le marquage des êtres vivants :

c. la vidange des glandes anales lors de stress (loupephéromones d'alarme).

2. La sécrétion des phéromones peut être passive dans  :

  • les traces laissées par les glandes podales lors de la marche (loupeinfos)
  • l'imprégnation olfactive lors de contacts prolongés par l'odeur globale de l'individu, comme dans le lieu de couchage par exemple (“chien”odeur générale).

3. Nous avons résumé les principales glandes, les sécrétions et excrétions dans le tableau ci-dessous.

Régions sources de messages chimiques chienne chatte
Sacs anaux + +
Glandes supracaudales + +
Glandes jugales et périorales + +
Glandes auriculaires + ?
Glandes podales + +
Glandes maternelles + +
Peau du nouveau-né ? ?
Glandes vaginales + +
Urine + +
Fécès + ?
Glandes salivaires + +
Glandes lacrymales    
bien

Toutes ces glandes, sécrétions et excrétions sont étudiées dans des chapitres spéciaux : certaines dépendent du système tégumentaire.