Communication olfactive au sens large
Communication olfactive et phéromonale
Communication mère/petits
- Généralités sur la communication
- Les quatre types de communication
- Communication chez l'homme
Les odeurs et les phéromones ont un rôle prédominant dans la communication mère/petits.
Les odeurs et les phéromones participent à :
- l'attachement de la mère aux petits,
- la communication olfactive lors de la tétée,
- l'attachement des petits à la mère,
- la reconnaissance du nid.
Toute cette alchimie complexe permet par la suite la socialisation intraspécifique.
Reconnaissance et attachement
de la mère
aux petits
Chez les mammifères, la mère reconnaît toujours ses nouveau-nés.
En général, elle ignore ou agresse d'autres petits de la même espèce.
Les substances chimiques présentes lors de l'accouchement favorisent l'attachement de la mère à ses nouveau-nés. Ce phénomène a été étudié chez la brebis.
1. La dilatation de l'utérus et du col utérin lors de la parturition, stimule l'hypothalamus - noyau paraventriculaire et noyau suparoptique - qui synthétise l'ocytocine et provoquent sa libération par la neurohypophyse.
Il en découle une cascade de réactions qui, à leur tour, déclenchent le comportement maternel et la reconnaissance du petit (cf. figure ci-contre).
a. En particulier, par son action sur le bulbe olfactif, l'ocytocine déclenche :
- seule, l'attraction pour le liquide amniotique répulsif jusqu'alors,
- avec d'autres neurotransmetteurs, comme la noradrénaline, l'apprentissage par la mère de l'odeur de son petit.
b. Par la suite, la brebis reconnaîtra son agneau olfactivement et n'allaitera que lui.
2. Toutefois, nous pouvons envisager d'autres sources olfactives pour cette reconnaissance des petits par la mère.
- Le léchage continue des nouveau-nés peut permettre également un allomarquage, c'est-à-dire, l'étalement sur la peau du petit d'odeurs de la mère.
- Les sécrétions glandulaires cutanées du nouveau-né pourraient également avoir un rôle, ce qui est le cas chez le nourrisson humain, où les glandes sudoripares eccrines et sébacéessont bien développées.
Communication olfactive lors de la tétée
La première activité du jeune qui vient de naître est de trouver une mamelle et de téter.
La lactation est étudiée dans un chapitre spécial.
1. L'ocytocine, outre son rôle dans le comportement maternel provoque aussi l'éjection du lait, la sécrétion sous le contrôle de la prolactine.
a. Lorsqu'un jeune enfant commence à téter, 30 à 60 secondes se passent avant que le lait n'arrive à la tétine.
- La stimulation du mamelon active des récepteurs cutanés qui envoient leur influx à l'hypothalamus qui, à son tour, sécrète l'ocytocine dans le sang.
- L'ocytocine contracte aussi les cellules myoépithéliales entourant les glandes mammaires pour éjecter le lait.
b. Or, l'ocytocine contracte également d'autres cellules myoépithéliales entourant des glandes apocrines (de Montgomery) localisées sur le pourtour de la tétine.
Ces glandes sécrètent un signal chimique qui permet au nouveau-né de s'orienter vers la mamelle.
- Les cellules de Montgomery ne sécrètent pas de lait et sont cytologiquement différentes des cellules galactophores.
- Chez les mammifères nidicoles, l'olfaction est fonctionnelle dès la naissance, déjà in utero, malgré l'inachèvement du tractus olfactif. On l'a démontré chez le raton.
2. Le liquide amniotique pourrait également jouer un rôle.
Lorsqu'on badigeonne des mamelons, préalablement lavés et qui n'attirent pas les ratons, par du liquide amniotique, le comportement de tétée réapparaît.
Reconnaissance et attachement des petits à la mère
Les nouveau-nés reconnaissent leur mère très rapidement après la naissance : les mères allaitantes produisent des phéromones que l'on appelle d'apaisement ou apaisines.
- Chez le chat ou le chien, elles sont sécrétées dès le troisième jour par le sillon inter-mammaire, i.e. zone des cires chez la vache, la jument et la chèvre.
- Les apaisines seraient sécrétées par l'aréole du sein chez la femme.
Or, nous avons vu plus haut le rôle des glandes apocrines (de Montgomery) dans le guidage du nouveau-né vers la tétine.
Le chiot, comme le chaton, s'attacherait à sa mère pendant la période de transition, période où tous les organes des sens deviennent fonctionnels (discussion sur l'attachement).
Odeur du nid
Le nid a toujours une odeur forte, mélange de phéromones, d'urine et de selles (odeur du nid).
Comme dit si bien Yveline Leroy : « L'odeur agit comme un filet invisible qui limite les déplacements des jeunes nidicoles. »