Chez le chat, la formation de colonie est subordonnée à l'existence d'une source de nourriture abondante et localisée en un ou plusieurs points précis.
L'existence de ces sources de nourriture est la conséquence d'une activité humaine :
généralement involontaire, i.e. sacs poubelle, dépotoirs, décharges
Si les mâles adultes sont plutôt solitaires, les chattes vivent en colonie avec des congénères mâles et femelles :
Chats romains (Area Sacra)
(Photo : vetopsy.fr)
lorsqu'ils y sont contraints par l'homme,
lorsqu'ils forment une agrégation autour d'une
source de nourriture .
1. Une
population de chats vivant au centre de Rome (Area Sacra del largo Argentina)
est nourrie principalement par des protecteurs d'animaux.
Cette aire sacrée
comprend plusieurs temples dont le plus ancien date du Vème siècle avant JC. Les niveaux de construction se sont succédé
et ces édifices sont situés, à l'heure actuelle, plusieurs
mètres en contrebas des édifices modernes.
Les chats qui vivent
à l'intérieur de l'enceinte ne peuvent pas en sortir. Ils
sont stérilisés, tatoués et vaccinés.
Toutes
les photos et les films sur les chats de Rome que j'ai réalisées
proviennent de cet endroit.
2. Les chats d'un village de pêcheurs de l'ile d'Aoshima s'alimentent
essentiellement à partir de déchets de poissons des 6 habitants restant en 2019 pour plus de 200 chats (ile d'Aoshima et ses chats).
3. Plusieurs auteurs ont étudié des chats vivant
en milieu rural autour de fermes.
Leur alimentation est en partie fournie
par l'homme, mais la chasse des rongeurs en constitue une source importante
de même que des prélèvements effectués dans l'aliment
destiné au bétail.
Constitution de la colonie
1. Les
groupes sont constitués de femelles, généralement apparentées,
accompagnées de leur progéniture et de mâles impubères.
Nourrisseur de chats
(Photo : elpollomuerte)
Un ou plusieurs mâles adultes sont plus ou moins
attachés à un ou plusieurs groupes de femelles, le domaine
vital d'un mâle étant parfois beaucoup plus grand que celui
d'un groupe.
Cette organisation peut évoluer vers
un véritable matriarcat.
2. Le nombre moyen d'individus se situe habituellement entre 2 et
10, mais peut parfois atteindre des valeurs beaucoup plus grandes
et dépasser la centaine.
a. La taille du groupe dépend de l'importance de
la source alimentaire et du taux de mortalité chez les jeunes.
b. Les jeunes mâles quittent le groupe entre un
an et demi et trois ans et ne se reproduisent normalement pas avec des
femelles qui leur sont apparentées.
Chats romains (Area Sacra)
(Photo : vetopsy.fr)
c. Les domaines vitaux de chaque femelle d'un groupe se recouvrent
très largement, mais n'empiètent jamais sur le domaine vital
d'une chatte étrangère au groupe ou sur celui d'un autre groupe.
a. Le nid communautaire et les sources alimentaires principales
sont en effet défendus contre les intrus.
b. Cependant, aucune étude systématique
n'a encore été menée qui l'établirait avec
certitude et il est douteux qu'une territorialité existe lorsque
la densité de population est très élevée.
4. La colonie est stable : les femelles changent rarement
de groupe et repoussent les chats étrangers mâles et femelles
surtout lorsqu'il y a des chatons.
Il semblerait qu'il y ait donc un attachement à la colonie !