De nombreuses espèces de mammifères utilisent des signaux sémiochimiques, phéromones, odeurs et hormones, pour coordonner la reproduction en modifiant la physiologie des deux sexes.
Les phéromones
modificatrices (primer pheromones) provoquent d'importantes modifications
physiologiques du récepteur, i.e. inhibition ou facilitation de la maturité
sexuelle, chez les mammifères, en particulier chez
les souris.
1. L'effet Vanderbergh ou accélération de la puberté est déclenché par la présence de chimiosignaux reproducteurs avant la maturité reproductive.
a. C'est le cas des souris et d'autres rongeurs.
Gelada
(Photo : BluesyPete)
C'est bien entendu les signaux urinaires mâles, mais les signaux tactiles entre mêles et femelle accélèrent le processus.
Cependant, l'urine de souris femelles adultes en gestation, en lactation ou en chaleur déclenche aussi cet effet, indiquant que l'odeur de tout animal reproducteur actif est efficace pour accélérer la puberté, dans la tranche d'âge adéquate.
3. La synchronisation ovarienne, outre celle induite par les mâles, décrite pour les femmes dans un article ancien, ne se produirait que dans des circonstances très restreintes et contextuellement spécifiques.
a. Chez la femme, on avait observé cet effet à l'époque dans les pensionnats de jeunes filles, i.e. cohabitation, dans lesquels la période de leurs règles étaient synchronisées (Menstrual Synchrony and Suppression1971).
un signal d'avance de phase produit par les femelles au stade folliculaire et
un signal de retard de phase produit par les femelles ovulatoires.
4. L'effet Lee-Boot ou inhibition du cycle ovarien et l'inhibition de la puberté peuvent aussi survenir suite à des chimiosignaux femelles dans des groupes de souris.
Cet effet pourrait être par un chimiosignal urinaire d'origine surrénalienne, la 2,5-dimethylpyrazine (DMP) d'autres diméthylpyrazines sont connues pour la reconnaissance des odeurs de prédateurs.
Ce retard de reproduction pourrait exister dans des conditions naturelles de forte densité de population et d'augmentation de la concurrence pour les ressources.
5. L'effet
Bruce, par les phéromones urinaires des mâles, inhibe l'implantation
de l'oeuf et relance l'oestrus de la femelle fécondée.
a. Cet effet est seulement visible quand les femelles sont en présence de mâles inconnus, et non du père.
La production de sperme est physiologiquement coûteuse ; par conséquent, les mâles qui s’accouplent plusieurs fois sont censés allouer leurs spermatozoïdes avec prudence afin de maximiser leur condition physique.
L'exposition aux chimiosignaux femelles augmente la spermatogenèse des souris mâles dominantes, mais non subordonnées.
Étrangement, l’état reproducteur de la femelle a un impact minime sur sa capacité à produire des chimiosignaux induisant des poussées de LH/androgènes
Métaphore de l'effet Coolidge
(Photo : Adobe Stock)
b. Chez les animaux, cette réponse est sujette à adaptation comme le montre l'effet Coolidge qui note une diminution de cet effet lors de la présentation répétée d'une même femelle et une augmentation face à de nouvelles femelles.
Le nom de cet effet provient d'une histoire drôle. Le président américain Calvin Coolidge et sa femme Mrs. Coolidge visitaient un élevage de volaille. Pendant la visite, Mme Coolidge demanda à l'agriculteur comment il arrivait à obtenir autant d'œufs fécondés avec aussi peu de coqs. L'agriculteur répondit fièrement que chaque coq accomplissait son devoir des dizaines de fois par jour. « Expliquez cela à M. Coolidge ! » dit alors la première dame. Le président demanda à l'agriculteur si chaque coq s'accouplait avec la même poule à chaque fois. « Non », répondit-il, « chaque coq dispose de nombreuses poules ». « Expliquez cela à Mme Coolidge ! », répondit le président.