Durant la dernière décennie, un certain
nombre de travaux ont démontré que dans certaines conditions,
les chats constituent spontanément des colonies.
Les systèmes régissant les interactions
entre les individus et leur permettant de s'adapter à des environnements
différents sont plus complexes que ce qui était généralement
admis : ils sont encore très mal connus.
2. De
nombreuses recherches ont été entreprises sur des populations
de chats " free roaming " qui n'avaient pas nécessairement
pour but d'étudier la structure sociale.
Elles mettent en évidence des densités
de population très différentes et parfois très
élevées de même que l'existence d'un continuum entre
la vie solitaire et la vie en groupe.
Bien qu'elle soit liée à des conditions
d'environnement - généralement alimentaires - découlant
de l'activité humaine, la formation de groupes n'est pas imposée
par l'homme et est d'ailleurs surtout le fait de chats ayant peu de contacts
avec lui.
1. Le
chat vit en solitaire dans les circonstances suivantes :
Chat mangeant sur le rivage
(Photo : auteur inconnu)
un environnement naturel,
une densité de population très
faible,
une alimentation peu abondante, répartie
uniformément et constituée de proies sauvages.
Ce milieu existe dans des îles inhabitées ou dans
la brousse où la présence humaine y est rare ou inexistante.
La densité de la population est très
faible : 1 à 50 chats par km2.
Les domaines vitaux des mâles sont étendus, i.e. 30 à 500 ha et leur surface dépend de l'abondance
et de la dispersion des proies.
2. Les mâles sont solitaires et territoriaux.
Mais, il est difficile de le prouver.
a. La principale difficulté réside dans
le fait qu'on n'observe pratiquement jamais d'interactions entre deux
individus.
b. On ne sait donc pas si des territoires sont défendus
et comment ils le sont.
Les marquages se font aussi bien au centre que sur les pourtours du domaine
vital.
c. Au printemps et en été, pendant la saison de reproduction,
les domaines vitaux s'accroissent et chevauchent ceux des voisins.
Leur taille est liée alors :
Domaines vitaux des chats
(Photo : auteur inconnu)
au nombre des femelles,
au statut du mâle, i.e. reproducteur ou non-reproducteur,
à sa stratégie de reproduction, i.e. sédentaire
ou erratique.
2. Les domaines vitaux des femelles,
dans ce même biotope, sont 3,5 fois plus petits en moyenne, que ceux
des mâles.
a. Les femelles forment des groupes restreints (mère-chatons)
b. L'étendue des domaines vitaux dépend de la densité
de la population et de l'abondance des proies.
Elle doit être suffisante pour nourrir la femelle
et sa progéniture.
L'alimentation provient de la capture de proies sauvages, i.e. rongeurs,
lapins, oiseaux de mer.. qui sont généralement réparties
uniformément sur le domaine vital (espèces de proies chassées).
Dans la vie en colonie, les territoires sont en général
centrés sur la source abondante de nourriture.
Comportements solitaires quelles que soient
les circonstances
Que les chats vivent en solitaire ou en colonie, les comportements solitaires sont :