Saveurs fondamentales
Saveurs sucrée, amère et classification de Boudreau
Les hommes détectent cinq saveurs de base :
- le salé,
- l'acide,
- le sucré,
- l'amer
- l'umami (prononcé " oumami ", terme japonais que nous pouvons traduire par " délicieux ").
Saveur sucrée
Généralités
La détection des aliments sucrés et des acides aminés permet l'identification des nutriments riches en énergie.
La saveur sucrée serait dépendante de nombreuses substances chimiques (saveur sucrée).
- les glucides : oses (monosaccharides) et dissaccharides,
- les alcools,
- certains acides aminés : alanine, cystéine, histidine, lysine, ornithine, proline…,
- les édulcorants : saccharine et cyclamate de sodium....
Le chien manifeste une préférence pour les aliments sucrés, comme la plupart des autres espèces mammifères.
La sensibilité au saccharose et au fructose est plus grande que celle au glucose.
Elle est localisée sur le milieu de la langue.
Le chat ne fait pas la différence entre de l'eau et une solution sucrée (quel que soit le sucre).
- Cette particularité est extrêmement rare chez les mammifères !
- Elle est due à la perte de T1R2, un des récepteurs au sucré.
Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l'eau !
Transduction de la saveur sucrée
Saveur amère
Généralités
La détection de l'amertume permet l'identification des aliments toxiques pour l'organisme et provoque des comportement aversifs gustatifs (effet Garcia).
La saveur amère serait dépendante de substances chimiques encore plus nombreuses que pour la saveur sucrée :
- alcaloïdes (nicotine, caféine, strychnine…),
- tannins...
- acides aminés (chez le chat).
Le nombre des récepteurs au goût amer (T2R ou Taste Receptor type 2) pouvant aller jusqu'à une cinquantaine chez les amphibiens.
Des scientifiques américains ont étudié la sensibilité à deux substances amères proches : le phénylthiocarbamide (PTC) et le 6-n-propylthiouracil (PROP).
- Certains individus les différencient (qualifiés de goûteurs moyens), d'autres pas, d'autres enfin, dits super-goûteurs, 25% de la population, les discriminent plus fortement que les autres. Ils perçoivent, par ailleurs plus fortement les saveurs amères, mais également sucrées que les autres
- Les super-goûteurs porteraient du gène contenant les deux allèles T, les goûteurs moyens seraient porteurs du gène Tt, les autres du gène tt. De plus, le nombre de bourgeons du goût, en particulier les papilles fungiformes, diminuerait en parallèle.
Les chiens, et encore plus les chats, sont très sensibles au goût amer !
Nos animaux domestiques pourraient facilement reconnaître les substances amères comme les alcaloïdes ou la strychnine et ainsi se préserver de leur toxicité.
Le chat est dix fois plus sensible que le chien aux composés amers !
- Le pendant est que les médicaments amers (comme la sélégiline dans notre panoplie de psychotropes) sont très mal acceptés, surtout par les chats !
- De même, certaines acides aminés (arginine, isoleucine, phénylalanine, tryptophane) sont perçus comme amers par le chat, mais non par le chien.
Transduction de la saveur amère
Autres saveurs
Boudreau, en étudiant la neurophysiologie des systèmes gustatifs, en particulier du chien et du chat, a montré que des groupes neuronaux des nerfs facial (VII) et glosso-pharyngien (IX) répondent à des substances chimiques que l'homme ne définirait pas comme sucré, salé, acide, amer ou umami.
Méfions-nous de notre carte du monde que nous projetons sur tout ce qui nous entoure ! Les animaux n'ont pas forcément les mêmes sensations que nous !
Boudreau définit pour le chien et le chat :
- un système acide (comme précédemment) ;
- un système acide aminé qui serait stimulé
également :
- chez le chien, par les sucres - certains acides aminés nous paraissent sucrés (cf. plus haut),
- chez le chat, par les sels à forte concentration ;
- un système furanéol, qui n'existerait que chez le chien, stimulé par des substances définies comme sucrées par l'homme ;
Le chien est un omnivore qui ne se nourrit pas que de viande.
Ces molécules sont présentes dans les fruits et les produits
végétaux.
- un système nucléotide, qui n'existerait que chez le chat, stimulé par les molécules contenues dans la viande.
Le chat possède des fibres gustatives sensibles à l'eau !
L'homme posséderait :
- un système acide ;
- un système acide aminé (comme les carnivores) ;
- un système furanéol (comme le chien) ;
- un système sel (comme le rat et la chèvre) ;
- un système glutamate qui lui serait propre et qui serait désigné par la saveur umami.
Facteurs de variations
Sens chimiquesSens du goût (gustation)SaveursBourgeons et papilles gustativesTransduction gustativeVoies gustatives
- Levesque A. - La gustation chez le chien et le chat - Le Point Vétérinaire - vol 28, n°186, 1997
- Marieb E. N. - Anatomie et physiologie humaines - De Boeck Université, Saint-Laurent, 1054 p., 1993
- Rosenzweig M.R., Leiman A.L., Breedlove S.M. - Psychobiologie - DeBoeck Université, Bruxelles, 849 p., 1998
- Kahle W., Leonhardt H., Platzer W., Cabrol C. - Anatomie, 2, Viscères - Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 350 p., 1997
- Kahle W., Leonhardt H., Platzer W., Cabrol C. - Anatomie, 3, Système nerveux et organes des sens - Flammarion Médecine-Sciences, Paris, 372 p., 1998
- Barone R. - Anatomie comparée des mammifères domestiques, Tome 3, Spanchnologie I - Vigot, Paris, 854 p., 1997
- Royal Canin - Guide pratique de l'élevage félin - 344 p.
- Royal Canin - Guide pratique de l'élevage canin - 347 p.
- Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chat - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000
- Giffroy J.M. (Prof. Université de Namur, Belgique) - L'éthogramme du chien - 3ème cycle professionnel des écoles nationales vétérinaires, Toulouse, 2000