Comportement alimentaire
Apprentissage gustatif
Les préférences alimentaires des animaux dépendent, non seulement des aliments en eux-mêmes, mais des apprentissages gustatifs initiés pendant la gestation et pendant la période de socialisation.
Influences maternelles
La mère a un rôle primordial dans les préférences alimentaires du jeune.
1. De nombreuses études ont démontré que des apprentissages tactiles, olfactifs et gustatifs ont lieu pendant la période prénatale chez différentes espèces de mammifères (rat, souris, moutons, humains).
Les foetus ingèrent du liquide amniotique et peuvent " ressentir " des subtances qui y sont présentes même en petite quantité (nutrition placentaire) .
2. Les expériences ont souvent basées sur des aromates (anis, menthe, thym, curry, ail), car ils passent la barrière placentaire.
Cet aprentissage se fait à la fin de la gestation chez les rongeurs.
- Des rats, qui ont été exposés in utero au citral, orientent leur choix vers une mamelle enduite de cette substance plutôt que vers une mamelle non enduite.
- Des expériences similaires ont été effectuées par P. Pageat sur des chiots dont les mères avaient consommé de l'essence de thym.
3. Plus tard, la saveur du lait maternel (nutrition lactée) dépendent des aliments consommés par la mère.
- Chez de nombreuses espèces (porc, bovin, rat...), on a démontré que certaines substances alimentaires ingérées par les mères se retrouvent dans leur lait.
- Les jeunes montrent ultérieurement une préférence pour les aliments présentant les mêmes saveurs.
4. Lorsque les jeunes consomment une alimentation solide, ils choisissent plutôt l'aliment consommé par la mère.
- On peut conditionner des chiots à manger une certaine nourriture dès la naissance, ce qui entraînera des préférences alimentaires par la suite (Kuo).
- On a distribué à des chatons, entre 1 et 4 mois, un régime à base de pommes de terre, de bananes et de blanc d'oeuf. Bien qu'inhabituelle, cette alimentation est parfaitement équilibrée. Plus âgés, ces animaux ont manifesté une préférence pour elle et ont notamment refusé de la viande.
5. Lorsqu'on habitue le chiot ou le chaton à une alimentation variée, il acceptera, adulte, plus facilement les changements alimentaires.
6. Une mère coprophage, i.e. qiui mange ses crottes oucelles des autres, puisse induire ce comportement chez ses chiots (coprophagie).
L'influence de la mère est primordiale dans de nombreuses espèces animales, et, en particulier chez l'homme (Déterminants sensoriels et cognitifs des préférences etdes choix alimentaires des enfants 2018).
C'est le cas des enfants indiens qui préfèrent l'alimentation agrémenté de curry.
Néophilie et néophobie
1. La néophilie alimentaire (attrait pour un aliment inconnu) est un moyen d'évaluer une nouvelle source potentielle pour ses qualités nutritionnelles, mais aussi, une façon de trouver une alternative à l'aliment habituel qui se raréfie.
Un nouvel aliment est habituellement préféré à un aliment connu. Toutefois, on observe de grandes variations individuelles.
- Les sujets qui ont été alimentés durant de très longues périodes avec le même aliment semblent cependant préférer ne pas changer. Cependant, certains auteurs décrivent exactement l'inverse.
Un premier lot de chiens de différentes races a été nourri du sevrage à l'âge de deux ans avec un aliment de goût uniforme. Un second lot a reçu des aliments très variés, soit industriels soit cuisinés.
Placés dans une situation de choix, les chiens du premier lot préfèrent leur aliment habituel tandis que ceux du second lot préfèrent un nouvel aliment.
- L'appétence du nouvel aliment est primordial : si la nouvelle alimentation est moins appétente, l'animal préférera l'ancienne.
2. La néophobie alimentaire (rejet de l'aliment inconnu) est aussi adaptatif dans la mesure où l'animal se limite à consommer une nourriture qu'il connaît bien et qui est dépourvue de toxicité.
- C'est également le cas lorsqu'on change de nourriture lors d'une situation stressante.
- L'aversion gustative apprise (ou effet Garcia) est plus fréquente chez le chat que chez le chien.
Une balance équilibrée doit exister entre ces deux tendances opposées en fonction de l'espèce et de son environnement.
Chez le chien, la néophilie semble l'emporter. Cela correspond bien aux possibilités de sa physiologie digestive et à son adaptation à des environnements très variés.
L'ingestion alimentaire des femelles dépend des oestrogènes.
- Lorsqu'elles sont en chaleur, les femelles ont moins d'appétit.
- À l'inverse, les femelles ovariectomisées ont tendance à prendre du poids.