Potentiels membranaires
Potentiel d'action : mouvements ioniques
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Le potentiel d'action est un évènement court durant lequel le potentiel membranaire d'une cellule excitable augmente puis chute rapidement.
Quel ce passe-t-il du point de vue ionique lors du décours du potentiel d'action ?
- Les processus ont été découverts par Alan Hodgkin (1914-1998) et Andrew Halley (1917-2012) à la fin des années 1940 qui ont utilisés la technique du voltage clamp (voltage clamp).
- Ils sont dépendant des modifications de la perméabilité des ions Na+ et K+.
Phases de dépolarisation
Cette phase de dépolarisation peut se diviser en deux.
Dépolarisation passive
La première phase correspond à une dépolarisation passive de la membrane par des courants locaux ou par une stimulation électrique artificielle.
- Un courant traverse la résistance membranaire et y détermine une différence de potentiel en fonction de la loi d'Ohm.
- La perméabilité du Na+ ne s'est pas encore assez modifiée, bien que des canaux sodium interviennent aussi dans ce processus (canaux de fuite et canaux voltage-dépendants).
Tant que le potentiel de membrane du neurone reste en deçà de la valeur (d'environ -30 à -40 mV selon les cellules), la membrane se comporte alors passivement comme un circuit à résistance et à capacité fixes.
Dépolarisation active : cycle de Hodgkin
La deuxième phase de dépolarisation est active et se termine avec la pointe du potentiel d'action.
1. Au cours de cette phase, c'est surtout la perméabilité de la membrane aux ions Na+ qui est prédominante.
Cette perméabilité augmente très rapidement et tend vers le potentiel d'équilibre du Na+ ($E_{Na}$ qui est de + 55mV) et la pente de la montée du potentiel est très raide.
Les expériences sont identiques à celles de la découverte du potentiel de repos par la variation de la concentration des ions K+, drivé par l'équation par l'équation de Goldman-Hodgkin-Katz.
- Lors de réduction des concentrations de Na+, l'amplitude du potentiel d'action diminue.
- Par contre, le potentiel de repos est peu influencé par ces concentrations, ce dont on se doutait car le potentiel de repos est pratiquement seulement dépendant des ions K+.
L'existence du seuil de déclenchement du potentiel d'action pose un problème et montre que la perméabilité au sodium est dépendant du potentiel de membrane : on assiste à une rétroaction positive ou rétroactivation, appelé cycle de Hodgkin qui est voltage-dépendant.
- En effet, les canaux sodium voltage-dépendants (Nav) s'ouvrent : des charges positives (Na+) entrent dans la cellule pour y neutraliser les charges négatives, d'où la dépolarisation.
- Cette dépolarisation déclenche l'ouverture d'un plus grand nombre de récepteurs Nav, d'où l'emballement et la rapidité du processus.
Le pic d'augmentation de la perméabilité au Na+, i.e. le pic du courant $I_{Na}$ précède le pic du potentiel d'action du fait de la capacité membranaire.
2. Cependant, les canaux de fuite K+ commencent aussi à s'ouvrir, et s'opposent d'abord faiblement à la dépolarisation.
- Ce phénomène est à rétroaction négative et provoque une sortie des ions K+, donc une repolarisation.
- Or, ce processus, comme nous l'avons déjà vu avec le Na+, est en retard.
Un cas particulier est celui du prépotentiel ou de réponse locale, car le prépotentiel ne se propage pas le long de l'axone.
- Si l'intensité du courant appliqué est très faiblement supérieur au seuil, l'ouverture des récepteurs Na+ est trop lente et trop faible pour contrecarrer la rétroaction négative due aux électrorécepteurs K+.
- La réponse avorte et aucun potentiel d'action n'est déclenché.
Explications du seuil de déclenchement et de la loi du tout ou rien
Ces mouvements ioniques permettent d'expliquer deux propriétés du potentiel d'action.
1. Le seuil de déclenchement du potentiel d'action est atteint lorsque la rétroaction positive des canaux sodium voltage-dépendants (Nav) l'emporte sur la rétroaction négative des canaux de fuite K+.
En effet, pendant cette phase, la vitesse d'entrée du sodium est inférieure à la sortie du potassium.
2. La loi du tout ou rien repose sur trois processus :
- l'existence du seuil de déclenchement,
- le processus de rétroactivation de l'ouverture des récepteurs Na+ qui empêche toute gradation ;
- l'existence du potentiel d'équilibre du Na+ ($E_{Na}$), plafond infranchissable.
Phase de repolarisation
La phase de repolarisation se termine lorsque le potentiel de membrane est revenu à son niveau initial (- 70 mV).
Phénomène
Cette phase comporte deux phénomènes.
1. La membrane devient de plus imperméable aux ions Na+, ce qui fait diminuer leur diffusion jusqu'à l'arrêt complet.
- D'une part, lorsque le potentiel membranaire devient positif, la répulsion pour les ions Na+ est de plus en plus élevée au niveau membranaire.
- D'autre part, les canaux sodium voltage-dépendants (Nav) s'inactivent et se ferment, après quelques millisecondes, grâce à leur porte d'inactivation.
2. La perméabilité aux ions K+ devient très forte et le potentiel de membrane se rapproche potentiel d'équilibre du K+.
- Des ions K+ sortent passivement de l'axone par les canaux de fuite.
- L'intérieur de la cellule perd de sa positivité et le potentiel membranaire revient au niveau du repos.
Explication de la période réfractaire
L'explication de la période réfractaire est du à l'inactivation des canaux sodium voltage-dépendants.
- Après le pic du potentiels d'action, tous les Nav sont inactivés.
- Puis, progressivement, ils se réactivent. Le faible nombre faible au départ explique que le déclenchement du potentiel d'action soit plus difficile et que, s'il se produit, l'amplitude du pic est moindre car la quantité de Na+ est plus faible.
Il va de soit, que plus le temps passe, plus de Nav sont réactivités : un potentiel d'action d'amplitude normale peut survenir.
La repolarisation rétablit les conditions électriques du potentiel de repos, mais, pas les distributions ioniques initiales : il faudra attendre l'activation de la pompe sodium-potassium pour les restaurer après la repolarisation.