Communication
Signaux : caractéristiques et réceptivité
- En construction
Les signaux émis dans la communication doivent être bien choisis et surtout bien interprétés par les récepteurs.
Caractéristiques des signaux
Les signaux doivent être considérés sous plusieurs angles.
Vue d'ensemble des signaux
1. Le signal de communication est l'expression de :
- la temporalisation, i.e. la distribution temporelle du déroulement des fonctions organiques,
Les grandes fonctions des espèces évoluées
suivent des rythmes (nycthémères, saisons, année).
On peut définir l'éthogramme selon Yveline Leroy comme un « emploi du temps annuel ». Les signaux scandent alors ces différents
temps.
- la socialisation, c'est-à-dire l'interdépendance d'individus pour le bon déroulement de fonctions physiologiques essentielles.
« Des mécanismes assurent la cohésion des individus qui collaborent. Le signal de communication en est l'opérateur. L'apparition du signal marque le déclin de l'autonomie individuelle au profit de l'interdépendance fonctionnelle. » Yveline Leroy
« Parce qu'il est à la fois " marqueur du temps " et médiateur d'une collaboration fonctionnelle, le signal scande la durée vitale de l'individu, du couple, de l'unité sociale fonctionnelle, voire de l'écosystème, en regard du temps cosmique. » Yveline Leroy
2. Le signal agit sur le récepteur de deux manières :
- soit il provoque une réponse immédiate (signal-guide),
L'émetteur menace le récepteur qui détourne le regard en signe d'apaisement.
- soit il modifie sa physiologie par un effet retardé (signal-synchronisateur).
C'est le cas par exemple des modifications hormonales sexuelles de la chienne dominante qui peut inhiber les fonctions reproductrices des femelles subalternes (inhibition sexuelle).
3. La communication met en place plusieurs catégories de signaux
a. Les signaux spécifiques ont le seul but est de communiquer et sont le fait de l'émetteur,
Un chien qui monte très haut la patte pour laisser
échapper quelques gouttes d'urine montre ainsi sa présence
par un message visuel clair et une marque olfactive (surlignement des comportements).
b. des indices manifestent la présence de l'émetteur sans qu'il soit présent, c'est le récepteur qui initiera ou non la communication.
- Les indices peuvent être passifs, i.e. sans que l'émetteur ait eu forcément intention de se signaler
Ce sont par exemple traces qui laissent les sécrétions des glandes podales sur le sol.
- Les indices peuvent être actifs, i.e. intentionnels.
Une marque urinaire ou une crotte bien placée en dit long sur l’animal.
Chez le chat, les marquages sont particulièrement importants et sont alors des marqueurs de temps.
Distance, localisation et durée du signal
1. La distance de l'action du signal diffère selon la communication.
Les signaux visuels concernent le plus souvent des animaux proches alors que les signaux sonores peuvent toucher des animaux plus éloignés.
2. La localisation du signal est essentielle à l'animal.
Les messages visuels sont très bien localisés par l'animal, ce qui n'est pas le cas par exemple des signaux sonores.
3. La durée du signal est variable.
Elle peut être permanente comme certains messages morphologiques, mais elle peut être temporaire lors des mouvements expressifs, lors des vocalisations ou lors de dépôts phéromonaux.
Spécificité du signal
1. Les signaux doivent être spécifiques à plusieurs niveaux, en particulier, les signaux olfactifs ( caractéristiques des signaux olfactifs) :
- au niveau de l'espèce,
- au niveau du groupe,
- au niveau de l'individu.
2. les signaux phéromonaux interviennent aussi dans la reconnaissance individuelle comme par exemple des marquages chez le chien (marquages), mais surtout chez le chat (marquages).
4. La signification d'un signal doit être univoque : un message amical doit être différent d'un signal agressif.
Choix du signal
L'animal doit alors choisir quel signal de communication il veut employer.
1. Ce choix dépend :
- de l'espèce animale,
- de l'environnement, par exemple dans un environnement dense comme une forêt dans laquelle l'animal aura recours à des vocalisations, ou un environnement dégagé où les signaux visuels sont plus perceptibles,
- du message et de l'émotion que l'animal veut exprimer.
Ce choix est quelquefois contre-productif lors de présence de prédateurs.
2. De nombreux signaux, en particulier, visuels ont subi une ritualisation comme les mouvements expressifs du chien et du chat.
3. La communication fait appel à tous ses organes des sens, i.e. un comportement peut faire appel à plusieurs signaux sensoriels qui se complètent.
Ces signaux sont dits renforçants.
- Le message, qu'il soit volontaire ou non, peut être répété sous différentes formes, i.e. le message n'en est que plus efficace.
- Un chat ou un chien dans une situation conflictuelle grogne ou crache… en hérissant le poil ce qui constitue un message visuel univoque.
Message émis, message reçu ?
Qui dit communication dit message émis et reçu.
Le signal doit être :
- perceptible,
- sélectif ( spécificité du signal),
- susceptible d’être reçu.
Perceptibilité du signal
Le signal doit être perceptible, i.e. clair, facile à percevoir et sortir du " bruit de fond ".
Prenons un exemple : si je dis « prince » doucement dans la conversation, ce n’est pas sûr que le chien l’isole du bruit ambiant.
- Le chien doit donc être attentif et motivé, i.e. doit sélectionner le message par un filtrage actif ( traitement sensoriel).
Réceptivité du signal
Le signal doit être susceptible d'être reçu et cette caractéristique dépend de plusieurs situations.
1. Le récepteur doit être à la bonne distance.
2. Le récepteur doit être réceptif :
a. dans un état physiologique adéquat, par exemple en période de rut,
b. attentif et motivé, i.e. il doit sélectionner le message par un filtrage actif ( traitement sensoriel).
- La communication peut apporter au récepteur une information qui peut ne pas l'intéresser.
- La non-réponse n'est-elle pas un acte de communication ?
3. Le récepteur doit posséder les organes sensoriels adéquats ( déficit des filtres).
a. Tout d'abord, le récepteur doit posséder des récepteurs sensoriels fonctionnels (réceptieurs sensoriels et communication).
Il est évident qu'un chien aveugle ne pourra comprendre des signaux visuels.
b. L'animal doit pouvoir interpréter correctement les signaux, ce qui n'est pas le cas lors de troubles comportementaux par la présence d'un filtre neurologique défaillant ( filtres et troubles comportementaux).
Les animaux appréhendent l'univers au travers de leurs organes des sens. Ce filtre neurologique implique que la " réalité " est différente d'une espèce à l'autre : c'est l'" Umwelt " de Jacob Johann von Uexküll (1864-1944).
4. La communication animale est polarisée contrairement à la communication humaine dans laquelle, pensent les linguistes, les émetteurs et les récepteurs sont interchangeables.
- Bien que ? En plus du filtre neurologique, nous pouvons parler du filtre social chez les animaux sociaux et du filtre individuel : l'histoire d'un être est unique ( sensation et perception).
- Lors des échanges entre insecte et fleur par exemple, la polarité est bien nette.
5. Enfin, la communication interspécifique ne doit pas être brouillée.
a. Les hommes pensent le plus souvent que leur communication est essentiellement verbale et que la parole devrait nous assurer une transmission très précise des messages ( communication humaine).
- Malheureusement, nous savons qu’entre individus de notre espèce, pourtant réputée supérieure, cette communication verbale connaît pas mal de ratés !
- En effet, 80% de la communication humaine passe par les autres canaux.
b. Les malentendus entre animaux sont beaucoup plus rares, les messages étant moins nombreux et surtout, bien plus explicites.
Toutefois, la communication homme/animal peut être difficile car nous avons tendance à anthropomorphiser nos animaux de compagnie
Leur " carte du monde " est bien différente de la nôtre, ce qui provoque des malentendus à l'origine de graves troubles comportementaux.
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